Après quatre années d'absence,
Mushroomhead revient sur le devant de la scène avec son huitième album studio, "
The Righteous & the Butterfly". Par où commencer ? Un mot d'abord sur le titre de l'album et sur ce qu'il représente aux yeux de la bande de l'Ohio. Ce nouveau disque rend hommage à deux figures importantes du groupe décédées récemment, JJ Righteous, guitariste fondateur et
Vanessa Solowiow, photographe officielle du groupe et compagne du batteur Steve Felton. Un album à la valeur symbolique plus qu'importante donc, si l'on ajoute en plus qu'il vient "célébrer" les vingt ans de la formation.
L'artwork joue évidemment la carte de la sobriété de façon très réussie (une illustration graphique et joliment ficelée) tandis que le groupe poursuit son partenariat avec Megaforce Records. Pour ce qui est du line-up, il y a pas mal de changements avec l'arrivée notamment d'un nouveau guitariste et d'un nouveau bassiste (Tommy Church & Dr. F) et surtout, le retour de
Jason Popson (alias J Mann). Le hurleur légendaire de la formation revient sans pour autant évincer le duo Jeff
Hatrix/Waylon Ravis, faisant de
Mushroomhead l'une des rares formations comptant 3 frontmen dans son line-up.
Mushroomhead semble donc reparti du bon pied et nous offre son mélange détonant à mi-chemin entre metal alternatif et indus. Les gros riffs sont bien présents dans des morceaux dynamiques à l'énergie communicative ("Devils Be Damned", "Worlds
Collide"), on sent que le groupe prend du plaisir à jouer ensemble et ce feeling transparaît à travers la majorité des compos. Cependant, la troupe de l'Ohio ne se contente pas de matraquer à tout va, "
The Righteous & the Butterfly" est un album riche et subtil.
Car si les morceaux sont effectivement courts et ne s'éparpillent pas inutilement, le disque regorge de bien plus de finesse qu'il n'y parait au prime abord. Les arrangements sont de grande qualité, le travail effectué sur les ambiances également. Les samples et claviers, intégrés avec parcimonie, créent des atmosphères malsaines et troublantes, à l'image de l'intro de "Qwerty" que n'aurait pas renié
Gothminister ou encore du très dérangeant "
Graveyard Du Jour". Dans cette optique, l'utilisation des différents chants est également une source de richesse majeure de cet album.
Si l'on pouvait craindre que la présence de trois vocalistes ne soit un facteur d'instabilité, le mariage des voix se fait de manière parfaitement naturelle, entre les screams rageurs ("Qwerty","Son Of 7") et un chant clair offrant une palette extrêmement variée. Varié, ce disque l'est incontestablement et c'est le dernier point que je voudrais soulever. On passe en effet des morceaux bien puissants cités précédemment à des moments d'accalmie (l'enchaînement de la ballade poignante "Portraits Of
The Poor" et de l'interlude presque soul "Childlike" ou le côté atmosphérique de "How Many Times") ou des titres hymniques (l'excellent "We Are
The Truth" à la coloration presque pop) qui devraient faire merveille en live. Le tout sans perdre à aucun moment en cohérence d'ensemble.
Finalement, mis à part une ou deux baisses de régime ("This
Cold Reign"), ce nouveau
Mushroomhead est un très bon cru, énergique et transpirant une joie retrouvée. Je passerai sur la reprise d'Adele et les divers
Remix en bonustracks, mais le constat général est là . Les gars de Cleveland signent un bon retour et offrent surtout le plus bel hommage qui soit à leurs proches disparus.
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