4 ans ce sont écoulés depuis le dernier album des têtes de champignon,
Savior Sorrow, qui avait quelque peu divisé les fans. En effet, bon nombre d'entre eux avaient été surpris par le remplacement du hurleur de service, le charismatique J-Mann, par un certain Waylon. Si ce dernier ne bénéficie pas de la puissance de son prédécesseur, il s'illustre néanmoins pas un panel vocal beaucoup plus large, permettant au groupe de nouvelles possibilités. Il sera malgré tout décrié par beaucoup de fans, regrettant leur hurleur préféré. Pourtant l'esprit
Mushroomhead était toujours présent, et si le son se voulait moins massif et lourd que sur l'album
XIII, tout ce qui a fait la renommée du combo était présente, avec ces ambiances sombres, torturées, et un son identifiable immédiatement. Ayant pour le coup délaissé le côté néo metal de
XIII, les gars d'Ohio prenaient un nouvel envol, perdant au passage leur deuxième guitariste Branson.
Alors qu'en est-il de ce nouvel album intitulé
Beautiful Stories for Ugly Children? Tout d'abord (le sujet semble inévitable), on remarque l'intégration d'un nouveau membre en tant que percussionniste. Tiens tiens? Cela nous rappelle-t-il quelque chose? Inutile de relancer le vieux débat de qui copie l'autre entre
Mushroomhead et Slipknot mais il semblerait que depuis quelque temps les têtes de champignon prennent un malin plaisir à l'entretenir (bassiste avec un masque de cochon, nouveau chanteur à dreads, port de combinaisons similaires et j'en passe). Simple provocation ou tapage médiatique? Je vous laisse le soin de vous faire votre propre opinion car ce qui nous intéresse ici est avant tout la musique.
Et bien on peut dire aux premiers abords que
Beautiful Stories for Ugly Children est dans la continuité de
Savior Sorrow. L'effet de surprise étant passé, il sera certainement plus accepté et accueilli avec plus d'indulgence que l'opus précédent. Néanmoins ce serait un tort de s'arrêter à cette première impression car il ce démarque en plusieurs points de son grand frère. Si dans le fond l'âme de
Mushroomhead est belle et bien présente et qu'on ne doute pas un seul instant d'avoir à faire au combo de l'Ohio, la forme, elle, continue d'évoluer. Dans l'ensemble plus rentre-dedans, on a le droit à notre lot habituel de morceaux costauds à l'image de
Come On,
Burn The Bridge ou Darkest Days où le metal prend clairement le dessus sur fond de rythmique entrainante et riffs lourds. A côté de ça, on retrouve des titres plus alternatifs, dans la pure lignée de ce qu'est capable de nous proposer
Mushroomhead où l'ambiance est mise en avant grâce à l'omniprésence de samples et claviers, comme dans les terribles Inspiration et Harvest The
Garden avec leur touche électro, et n'hésitant pas à ralentir le tempo sur des titres comme I'll Be Here et The Feel, ballades sombres et envoutantes. On a aussi le droit à des titres hybrides, inquiétants, tels que Holes In
The Void ou Do I Know You?, à la rythmique lourde et au piano lugubre.
Mais alors qu'est-ce qui change concrètement? Et bien tout d'abord on sera surpris pas l'apparition d'une guitare lead inédite pour le combo, omniprésente, l'exemple le plus marquant étant le refrain de
Slaughterhouse Road, nous proposant même des solos, ce qui apporte une véritable fraicheur dans les compositions. Ensuite, l'autre grand changement consiste en la personne de Waylon, qui parvient à s'affranchir complètement de l'ombre de J-Mann pour nous proposer un chant beaucoup plus personnel. On a donc le droit à moins de growls mais le double chant est beaucoup mieux exploité, les deux comparses n'hésitant pas à se donner la réplique ou à reprendre en choeurs les mélodies. Il parvient à moduler sa voix de manière admirable afin de s'adapter au ton de chaque titre et complète ainsi à merveille le chant de notre bon vieux Jeffrey
Nothing à la voix si particulière. Cependant l'ajout du percussionniste se fait plus anecdotique même si son apport sur des titres comme Harvest The
Garden ou The
Harm You Do est appréciable.
Continuant d'évoluer afin de nous proposer une musique intéressante et évitant de se répéter, l'esprit du groupe est toujours présent, et
Mushroomhead nous prouve avec ce
Beautiful Stories for Ugly Children qu'ils ont encore de beaux jours devant eux.
Plus lourd que son prédécesseur, nous offrant des riffs de guitare entrainants, une basse présente, une ambiance travaillée grâce aux claviers et aux samples omniprésents et grâce au talent des ses deux chanteurs, le combo de l'Ohio nous offre un album plus que correct avec son petit lot de nouveautés, prompt à satisfaire les fans déçus de l'opus précédent et à en rallier de nouveaux à leur cause. A moins bien entendu qu'on ne fasse l'erreur de croire que
Mushroomhead se résumait à J-Mann et que son départ soit irremplaçable.
je n’ose même pas en rajouter, j'ai tout simplement été trop déçu !
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