The Puzzle

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16/20
Nom du groupe Dark Sarah
Nom de l'album The Puzzle
Type Album
Date de parution 18 Novembre 2016
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album24

Tracklist

1.
 Breath
 02:04
2.
 Island in the Mist
 04:53
3.
 Little Men
 05:01
4.
 Ash Grove
 04:21
5.
 For the Birds
 04:45
6.
 Deep and Deeper
 04:58
7.
 Dance with the Dragon (ft. JP Leppäluoto)
 05:36
8.
 Cliffhanger
 06:10
9.
 Aquarium (ft. Charlotte Wessels)
 05:01
10.
 Rain (ft. Manuela Kraller)
 07:09

Durée totale : 49:58

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Dark Sarah


Chronique @ ericb4

05 Novembre 2016

Heureuse rencontre avec un autre monde...

Impulsée par l'accueil favorable reçu aussi bien de la part du public que des critiques sur « Behind the Black Veil », son premier et magistral album full length, sorti il y a un an et demi, la fondatrice et mezzo-soprano Heidi Parviainen (ex-Amberian Dawn) en a poursuivi l'entreprise à l'instar de ce second bébé sorti, lui également, chez Inner Wound Recordings. Aussi, « The Puzzle » est à appréhender comme un concept album dans la droite lignée du premier opus. Pour mieux le comprendre, un flashback s'impose.

Dark Sarah est un projet musical échafaudé par l'émérite et expérimentée chanteuse lyrique articulé autour des péripéties qui vont jalonner le parcours personnel d'une jeune femme de nature enjouée et quelque peu naïve. Pour rappel, le tout premier titre, « Save Me », nous fit découvrir Sarah, romantique demoiselle éconduite par son prétendant devant l'autel. Pourtant anéantie par ce revers de situation, elle s'en releva renforcée et mua en une tout autre personne : Dark Sarah, incarnée par Heidi elle-même. Tout en conservant ses traits de caractère originels, son regard sur le monde environnant s'est acéré. Aussi, dans le premier volet, oscille-t-elle entre deux personnalités que tout oppose. Concernant la suite de l'aventure, Heidi explique que l'Arbre du Mal (The Evil Tree) a volé en éclats ainsi que l'âme de Dark Sarah. Celle-ci survécut néanmoins à cette catastrophe, partagée entre la vie et la mort. Après une longue traversée dans la Rivière de la Mort (River of Death), portée par les courants, elle s'éveilla soudain sur les rivages d'une île magique, brumeuse et taillée dans une roche d'un noir étincelant, en plein cœur d'un océan déchaîné. Dans cet énigmatique univers, Dark Sarah se sentit revivre et entama l'exploration de l'île. Elle découvrit alors une caverne dans laquelle elle pénétra, attirée par une lumière projetée au fond de l'antre. Elle regarda à travers une petite fente, y aperçut fugitivement quelque chose, ce qui la fascina...


Pour en revenir à la musique proprement dite, ce projet metal mélodico-symphonique et cinématique combine harmonieusement ses riffs crochetés, sa plantureuse et saillante rythmique, à des musiques de films tout en y incorporant des éléments théâtraux, avec davantage de légèreté que sur le premier opus. Cette œuvre témoigne tant d'une finesse d'écriture dans un style romancé de son auteure que d'une louable qualité de composition, oscillant entre liesse, intrigue et intimité. Sur les 10 pistes de cet effort, 3 ont requis les talents d'invités en qualité de vocalistes, ayant chacun a un rôle à jouer : Charlotte Wessels (Delain, Phantasma) incarne Evil Siren Mermaid ; Manuela Kraller (ex-Xandria), déjà présente sur le premier album, est Fate ; JP Leppäluoto (Charon, Northern Kings) est Dragon. Pour une mise en valeur optimale de ce propos, le quintet originel a pu compter sur une qualité d'enregistrement ne laissant filtrer que très peu de notes résiduelles, un mix parfaitement équilibré et une ingénierie du son conférant une stupéfiante profondeur de champ acoustique, que l'on doit à Mikko P. Mustonen à Pathos Music (Delain, Sonata Arctica, Ensiferum...). Quant au mastering, il a été laissé aux mains expertes de Svante Försbach, à Chartmakers (Sonata Arctica, Volbeat, Korpiklaani...). Enfin, un artwork d'inspiration fantastique et néo-romantique au trait fin et à dominante bleue signé Jan Yrlund (Darkgrive Design), auquel ont fait appel, entre autres, Sirenia, Apocalyptica, complète la panoplie d'une production aboutie s'étant donnée les moyens de ses ambitions.


Commençons par le commencement de l'épopée. Telle une profonde respiration sonnant comme la libération d'une âme rescapée des affres d'une vie désenchantée, le bref semi-instrumental cinématique « Breath » nous enveloppe progressivement de ses soyeuses nappes synthétiques, jusqu'à ce qu'un laconique récitatif d'Heidi vienne nous caresser le tympan. Dommage cependant que la césure soit aussi brutale en fin de piste.

Puis, sur une note théâtralisante, on poursuit notre périple par une succession de moments dynamisants, riches en arrangements, recelant nombre d'harmoniques de bon aloi et mis en exergue par les rayonnantes et identifiables volutes de la déesse. Ainsi, sur une rythmique syncopée et progressive, le théâtral et vrombissant « Island in the Mist » ouvre les hostilités avec emphase et majesté, où de subtiles variations abondent, pour nous faire découvrir cette île magique dans la brume, mise en relief par pléthore d'arrangements rendant la scène plus vraie que nature. Aussi, on ressent le souffle éolien de cette terre promise que les florissantes envolées lyriques de la sirène contribuent à magnifier. A l'instar de « Circus Black » d'Amberian Dawn, on a alors le sentiment qu'un voyage fort en contrastes nous attend. Ce qui s'en ressent lorsqu'on entre dans un univers fantasmagorique à l'aune du vivifiant, non moins théâtral et quelque peu déroutant « Little Men ». On est alors propulsé dans un émoustillant et étrange ballet, aux accents orientalisants, où le refrain ne ratera pas son effet, même si on en aurait souhaité autant du couplet, ce dernier flirtant parfois avec les mornes plaines.

Dans une veine metal symphonique pur, le combo serait davantage dans son élément, affichant dès lors une inspiration sans failles. Ainsi, « Ash Grove » s'impose comme une fringante offrande, dans l'esprit d'Amberian Dawn, avec un zeste de Nightwish, mise en habits de lumière par un riffing effilé et de lumineuses ondulations auxquelles nous avait habitués la belle sur son précédent opus. Bref, un délectable acte ayant valeur de hit en puissance que nous a concocté le collectif finlandais. D'autre part, c'est dans une folle et souriante embardée que nous conduit « For the Birds », flamboyante et flûteuse pièce épique servie avec les honneurs par une princesse jouant avec habileté de son angélique organe vocal. Où qu'elle déambule, la magie opère et l'émotion finit par nous gagner eu égard à une ligne mélodique d'une précision d'orfèvre et immersive à souhait. Dans cette logique, le frissonnant et cinématique « Deep and Deeper » assène ses riffs acérés sur une rythmique enjouée, le long d'un cheminement mélodique infiltrant, non sans rappeler Amberian Dawn, à l'époque de « River of Tuoni ». Les patines oratoires de la maîtresse de cérémonie, ici comme ailleurs, font mouche, notamment sur un refrain qu'on entonnerait à tue-tête. Enfin, sur le diluvien « Aquarium » la paire Heidi/Charlotte fonctionne à plein, les deux sirènes combinant opportunément leurs timbres de voix. Toutefois, on peut éprouver quelques difficultés à les suivre dans ce déploiement d'effets et selon un cheminement mélodique parfois déstabilisant, pour ne pas dire linéaire. De plus, on aurait souhaité moins de répétibilité de reprises d'un refrain certes agréable mais pas des plus inoubliables. Peut-être le bémol de cette offrande.

Quand on touche aux moments intimistes, la belle nous donne bien souvent rendez-vous avec de célestes et oniriques contrées. A commencer par l'atmosphérique et sensible ballade « Cliffhanger » qui, non sans rappeler Clannad, est un enchantement de tous les instants, où une succession d'accords bien inspirés corroborée à une sente mélodique radieuse ne nous lâchent pas d'un iota. Dans ce bain orchestral aux doux remous, où les envolées semi-lyriques de la princesse viennent tutoyer les étoiles, on comprend que l'émotion est invariablement au bout du chemin. Un intimiste moment apte à procurer une totale jouissance auditive. Par ailleurs, deux duos dans cette mouvance complètent l'offre. D'une part, on reste suspendu aux lèvres d'Heidi et de Manuela, en osmose sur « Rain », féérique et roborative power ballade progressive où s'harmonisent une romantique guitare acoustique, une gracile flûte ainsi qu'une section rythmique. Non sans rappeler « Memories Fall », les montées en puissance des deux divas, loin de nous faire oublier la grâce qui les habite, elles la transfigurent. Au registre des duos, les contrastes sont également de mise : la limpide et claire empreinte vocale de Dark Sarah est au coude à coude avec les sombres attaques du Dragon (incarné par JP Leppäluto) sur « Dance with the Dragon », poignante ballade progressive opera metal d'une grande homogénéité orchestrale. Lisse pour certains, épurée pour d'autres, cette plage à fleur de peau demeure un appel au voyage de nos sens.


Le séjour sur cette île magique aura pu marquer les âmes de ceux qui s'y seront aventurés, nous faisant passer par différents stades émotionnels, eu égard à la prégnance et la diversité des paysages de notes défilant dans nos pavillons alanguis. Si certains titres s'avèrent en-dessous du lot, dans l'ensemble on ne reste pas longtemps sur sa faim à la fois par le patchwork dispensé, le peu de moments de flottement et l'originalité de quelques moments frivoles. En effet, un bel équilibre entre moments énergisants, théâtraux et instants tamisés s'observe et les duos recèlent bien des charmes, avec un (petit) bémol pour l'un d'entre eux. Par ailleurs, si l'art semble plus naturel concernant les pistes metal symphonique pur que sur les plus théâtralisés, quelques écoutes circonstanciées peuvent permettre d'apprivoiser ces derniers. Au final, suite à un brillant premier opus, « The Puzzle » affirme une tout autre personnalité, plus légère et insaisissable à la fois, qu'il faut aller chercher pour en apprécier toute la teneur. Bref, un album bien ficelé et excellemment produit venant confirmer le talent d'écriture, de composition et, bien sûr, d'interprétation de la maîtresse de ces lieux, ayant d'ailleurs encore affiné son limpide grain de voix. Dans l'attente des prochaines pérégrinations de Dark Sarah, les amateurs de metal symphonique à chant féminin trouveront dans ce propos matière à satisfaire quelques exigences, ou, pour le moins, suffisamment de raisons pour les pousser à prolonger leur séjour sur cette île enchanteresse...

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