The Golden Moth

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16/20
Nom du groupe Dark Sarah
Nom de l'album The Golden Moth
Type Album
Date de parution 21 Septembre 2018
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album20

Tracklist

1.
 Desert Rose
 01:29
2.
 Trespasser
 04:43
3.
 Wheel
 04:51
4.
 My Beautiful Enemy
 05:38
5.
 I Once Had Wings
 06:04
6.
 Pirates
 05:33
7.
 Sky Sailing
 05:34
8.
 Wish
 04:23
9.
 The Gods Speak (ft. Marco Hietala & Zuberoa Aznaréz)
 06:23
10.
 Promise
 05:18
11.
 Golden Moth
 05:23
12.
 The Gate of Time
 02:16

Durée totale : 57:35

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Dark Sarah


Chronique @ ericb4

04 Novembre 2018

Troisième gemme insufflé par la formation finlandaise...

Le projet élaboré et mis en œuvre par l'auteure/compositrice et mezzo-soprano Heidi Parviainen (ex-Amberian Dawn), depuis ses premières notes en 2012, s'est considérablement étoffé en gammes et enrichi, à chaque étape de son développement, de nouveaux arpèges et sonorités inédites. Et ce, tout en restant fidèle à son orientation mélodico-symphonique gothique originelle, qui, d'ailleurs, n'est pas sans renvoyer à Nightwish, Xandria (seconde période) ou encore à un Amberian Dawn des premiers émois. Ce faisant, le combo finlandais n'a eu de cesse d'emprunter de fructueuses recettes à l'opéra metal, dont nombre de joutes oratoires entre émérites signatures vocales du metal symphonique (Manuela Kraller (ex-Xandria), Charlotte Wessels (Delain), Tony Kakko (Sonata Arctica)...). Se plaisant à théâtraliser sa mise en voix, le collectif nord-européen en poursuit l'entreprise dans ce nouvel épisode dédié aux aventures de Dark Sarah, incarnée par Heidi elle-même. En dépit du caractère convenu du concept, un vent de terre aussi puissant qu'insoupçonné se soulève, venant alors tantôt fouetter, tantôt nous caresser le pavillon...

Suite à un dantesque « Behind the Black Veil » (2015) et un intrigant « The Puzzle » (2016), nous voici arrivés au troisième et dernier volet de la trilogie « The Chronicles » à l'aune de « The Golden Moth » ; opus généreux de ses 57 minutes et sorti, tout comme ses aînés, chez Inner Wound Recordings. Cette nouvelle proposition voit le ténébreux vocaliste Juha-Pekka Leppäluoto (Raskasta Joulua, Northern Kings, ex-Poisonblack, ex-Charon) davantage s'imposer, ses serpes oratoires donnant dorénavant systématiquement le change aux confondantes envolées lyriques de l'émérite et charismatique frontwoman. Dans cette nouvelle aventure, se sont également illustrés les talents des guitaristes Erkka Korhonen (ex-Northern Kings, ex-Ari Koivunen) et Sami Salonen, du bassiste Rude Rothstén et du batteur Thomas Tunkkari.

Produite par l'expérimenté compositeur, musicien et vocaliste finlandais Mikko P. Mustonen (Pathos Music), connu pour avoir assuré les arrangements d'albums pour moult cadors du genre (Northern Kings, Amberian Dawn, Delain...), la galette jouit à la fois d'une confondante profondeur de champ acoustique, d'une absence de toute sonorité parasite, de finitions passées au peigne fin et d'un mixage parfaitement équilibré entre lignes de chant et orchestrations. C'est dire qu'une qualité de production aux petits oignons, susceptible d'offrir une sidérante mise en relief de chacune des 12 pistes sélectionnées, attend le chaland. Jamais deux sans trois, donc ?...

Tout d'abord, et contrairement à nombre de ses homologues, l'inspiré sextet ouvre les hostilités non pas à l'aune d'un sempiternel et laconique instrumental, mais sous couvert d'un troublant duo mixte en voix de contrastes évoluant crescendo. Ainsi, un vent brûlant d'un désert immaculé émane des entrailles de « Desert Rose ». Aussi, ne tarde-t-on pas à ressentir la force des éléments nous envahir, et ce, dans une atmosphère aussi énigmatique qu'envoûtante, d'où s'échappent de suaves senteurs d'Orient. Mais ce n'est là qu'un hors-d'oeuvre...

Comme ils nous y avaient accoutumés, nos acolytes révèlent une réelle aptitude à décocher ces séries d'accords qui font mouche et qui vous restent collées au corps et au cœur des années durant. Dans cette énergie, le tympan sera irrémédiablement attiré par les vives enchanteresse de « Sky Sailing », somptueux effort symphonico-progressif et cinématique dans la droite lignée de « Behind the Black Veil ». Enjolivé par un duo mixte au diapason, déployant un imposant et immersif dispositif orchestral samplé, se parant, en prime, de refrains d'une redoutable efficacité, le chevaleresque manifeste fera chavirer plus d'un cœur en bataille. Difficile également d'esquiver l'offensif « The Gods Speak », pièce épique basée sur un modus operandi déjà éprouvé quant à sa structure vocale. Ce faisant, la seyante offrande impulse une grisante quadrature oratoire, unissant les magnétiques empreintes lyriques d'Heidi et Zuberoa Aznárez (Diabulus In Musica), les rocailleuses patines de JP Leppäluoto et les déchirantes inflexions de Marco Hietala (Nightwish, Tarot), dans un étrange mais hypnotique ballet des vampires. Un soufflant méfait se clôturant sur des chapeaux de roue.

Parfois, nos compères ont opté pour de saisissants effets de contraste rythmique pour tenter de nous rallier à leur cause, parvenant alors à complexifier les phases technicistes tout en maintenant le cap d'un point de vue mélodique, et ce, le plus souvent dans la veine de leur précédente livraison. Ce qu'illustre, d'une part, le mid tempo syncopé « Wheel », intrigant et japonisant effort dans la lignée de « The Puzzle ». Octroyant des riffs en tirs en rafale et bénéficiant d'arrangements instrumentaux d'excellente facture, ce ''delainien'' et énergisant méfait distribue également et sans relâche ses frappes sèches. Et ce n'est pas le flamboyant solo de guitare qui nous désarçonnera d'une pièce à l'infiltrant cheminement harmonique, qui se savoure davantage au fil des écoutes. D'autre part, difficile d'esquiver le facétieux et néanmoins altier et pénétrant « I Once Had Wings ». Mené par un JP Leppäluoto étonnamment graveleux, et laissant s'envoler quelques notes en bataille d'un accordéon libertin, l'offensif manifeste folk symphonique prend l'ascendant, nous faisant alors évoluer en totale apesanteur. Peut-être bien l'une des pépites de la rondelle.

Dans cette même mouvance, nos explorateurs sont allés à l'abordage de contrées vierges de toute incursion. Ainsi, les jeux de d'ombre et de lumière abondent à l'instar du mystérieux et théâtralisant « Pirates », les félines et glaçantes avancées du Dragon faisant à nouveau face aux reptations vocales de sa sirénienne comparse. Parallèlement à cette lutte intestine que rien ni personne ne songera à interrompre, s'infiltre un fin picking à la guitare acoustique à l'arrière-plan d'un corps instrumental qui, peu à peu, s'éveille, se densifie, l'ensemble du dispositif finissant crescendo.

Lorsque la cadence du convoi orchestral ralentit un tantinet, on ne sera pas moins aspiré dans la tourmente. Ainsi, on ne résistera que malaisément à la stupéfiante gradation du corps instrumental de l'orientalisant mid tempo « Trespasser ». Mis en exergue par les grisantes joutes oratoires entre les frissonnantes modulations du Dragon (JP Leppäluoto) et les ensorcelantes volutes de Dark Sarah (Heidi), le méfait se dote, en prime, de pesants roulements de tambour, de riffs épais et d'une ligne mélodique aussi exigeante qu'impactante. Bref, un corps à corps au sommet, susceptible de laisser quelques traces dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon. Dans cette dynamique, on retiendra encore l'enjoué « My Beautiful Enemy » tant pour ses élégantes modulations synthétiques qu'au regard de ses sémillants gimmicks guitaristiques.

Quand la troupe nous immerge en d'intimistes moments, la magie opère, là encore, et sans jambage. Aussi ne pourra-t-on éluder « Wish », infiltrante ballade atmosphérique à la radieuse mélodicité, semblant tout droit sortie d'une grande production hollywoodienne. Enrichi d'une chorale qui, progressivement, s'épaissit, le corps oratoire ainsi harmonisé prend l'ascendant, jouant à plein la carte de l'émotion. Bref, un exercice de style parfaitement rodé et finement orchestré par l'inspirée formation. A réserver toutefois aux seuls férus d'instants tamisés aux airs de contes de fées. Et comment éluder « Promise », touchante power ballade progressive aux riffs crochetés et glissant sur une sente mélodique des plus sécurisées, que n'aurait nullement reniée Nightwish ? Dispensant un rutilant solo de guitare et réservant quelques effets de surprise, cet enivrant message musical se charge graduellement en émotion au fil de notre parcours. Ainsi se dessine un espace ouaté alimenté par un duo bien habité, convolant à l'unisson, et que l'on ne quittera qu'à regret. Enfin, pour les âmes les plus sensibles, elles iront se sustenter à la lumière de « Golden Moth » ; troublante et romantique ballade jouissant d'un cheminement harmonique des plus pénétrants et dominée par les félines volutes d'une interprète touchée par la grâce...

Au final, nos vaillants mousquetaires nous livrent une œuvre forte et racée, à la sensualité avérée, dans la continuité conceptuelle, thématique et atmosphérique de ses aînées. Ainsi signent-ils un propos émoustillant, plutôt efficace, chargé en émotions, à la solide architecture compositionnelle, témoignant d'une fine plume de leur auteure, et dotée d'une ingénierie du son éminemment soignée. Techniquement plus abouti, octroyant une mélodicité plus nuancée que ses prédécesseurs, et en dépit d'une pointe d'originalité, ce nouvel opus rate toutefois, mais de peu, le sans faute. Cela étant, à condition de passer sous silence la modeste et dispensable outro « The Gate of Time », cette œuvre se révélera tout à fait apte à éveiller d'authentiques plaisirs. Aussi, tant le fan de la première heure qu'un auditorat déjà sensibilisé aux travaux de leurs illustres homologues sera irrémédiablement poussé à une écoute en boucle. C'est dire que, sans avoir tourné le dos à un passé magnifié, loin s'en faut, le combo finlandais a su faire évoluer son art, pour le moins, suffisamment pour caresser l'espoir de liquéfier la concurrence d'où qu'elle vienne. La messe est dite...

1 Commentaire

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Molick - 04 Novembre 2018:

Ca a l'air pas mal ouais. Un des rares groupes de metal-gothico-symphonico-machin-truc-à-chanteuse que je trouve intéressant, pertinent. Bon faut pas se leurrer, c'est toujours très proche de NIghtwish et consort, ça révolutionne rien, mais ça a suffisamment de personnalité pour se démarquer des autres copies (JP Leppäluoto y est pour beaucoup).

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