The New Wet

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17/20
Nom du groupe Lament Cityscape
Nom de l'album The New Wet
Type EP
Date de parution 31 Janvier 2020
Style MusicalMetal Industriel
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Running Out of Decay
 04:47
2.
 Seepage
 04:21
3.
 Borer
 06:43

Durée totale : 15:51

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Lament Cityscape


Chronique @ JeanEdernDesecrator

22 Fevrier 2020

Du metal indus sous une explosion atomique

Ceci est une chronique. Lament Cityscape est un groupe de metal industriel originaire d'Oakland, Californie. Entité multiforme apparue en 2004, à l'instigation du dénommé Mike Mc Clatchey.

"Betray the Species", 2004 : remix pour le groupe Betray The Species, avant que Lament Cityscape ne devienne groupe en 2013.

"Mine Rats", 2013 : Ep trois titres totalement instrumental, metal industriel lourd, dissonant et dépressif. Influence principale : Godflesh.

"The Torn", 2015 : album de metal industriel lourd, dissonant, et dépressif. Influences : Godflesh, Nine Inch Nails. Signes distinctifs : Bruits de mouches, batterie jouée par l'humain Sean Mc Culloch sur les pistes 1 à 5. Son : puissant, froid et organique. Réverbération légère mais omniprésente.


Attendez, je coupe mon générateur algorythmique Khronikator Hal 12000, que j'avais acheté en lieu et place de'Auto-Chronik 1.0 Nikos Edition -utilisé et jeté après la chronique du dernier Soulfly. Ce nouveau générateur de chronique est efficace et concis, mais chiant comme la pluie. Et le Khronikator n'a pas d'avis subjectif, il m'a sorti quasiment le même texte sur la carrière de Nicki Minaj (la rappeuse, pas la ministre de la culture du Bamboustan Inférieur).

Pour revenir à "The Torn", le premier Full Length de Lament Cityscape, celui-ci reprenait à son compte les caractéristiques les plus brutes du metal indus. Rythmiques hachées et déstructurées lentissimes, mur de guitares granitiques et dissonnantes, et voix copieusement saturée à mi-chemin entre un gentil Justin Broadrick et un Trent Reznor énervé.
Une intensité écrasante certes, mais cette simplicité excessive confinait à l'aridité mélodique. A la limite, j'avais préféré les sept remixs ajoutés en complément de l'album sur la deuxième version "The Torn (Release)" parue en 2018, très variés et bien foutus.

En 2016, Lament Cityscape a sorti un album collaboratif avec Theologian, "Soft Tissues", dont les 8 titres mêlaient indus et ambient, avec bien plus de variété que sur l'album "Torn".

Depuis, quelques membres du groupe ont du déménager, ce qui n'a pas empêché Mike McClatchey de s'attaquer à un nouvel album de Lament Cityscape. Celui-ci était quasiment composé, mais les morceaux formant trois univers musicaux particuliers, il a été décidé la sortie de trois EP distincts, en janvier, juin, et décembre 2020.

"The New Wet" a été mixé par Ben Hirschfied, producteur plutôt affilié à des artistes pop/rock (Elder Brother, Against Me !, …), et Mc Clatchey désirait de s'éloigner des sons de guitare high gain de ses précédentes productions. La prise de risque est conséquente, mais le leader de Lament Cityscape a l'air de savoir ce qu'il veut...

Si l'EP sonne de manière un peu étrange, grésillante, à un bas niveau sonore, le son de "The New Wet" est fait pour être écouté à un volume conséquent (attention aux oreilles, c'est fragile), et se transforme en véritable expérience auditive.

On retrouve l'influence du "Streetcleaner" de Godflesh déjà présente sur "The Torn", mais poussée au maximum. La saturation fuse partout, en excès, comme si on écoutait ce disque pendant l'explosion d'une bombe atomique. Ce partis-pris me fait penser à celui appliqué par les français de P.H.O.B.O.S, qui avaient exacerbé les effets de reverb et de delay pour donner une ambiance unique et trippante. Ici, aussi, la production joue avec les limites extrêmes au delà desquelles le son se dissoudrait dans l'inaudible.

"Running out of Decay" vous plonge dans un magma de violence lourde où survolent des guitares sirènes d'alarmes. Le chant de Mike Mc Clatchey est fidèle à son 50/50 Reznor/Broadrick. Les rythmiques industrielles font dans tribal post apocalyptique à fragmentation, il est à noter que la batterie a été enregistrée live, contrairement à ce que le son pourrait laisser penser. Dans cette cacophonie cataclysmique, pourtant, se niche un peu mélodie. Des touches de piano simples et limpides donnent un peu d'espoir, lumière dans le brouillard.

La basse lourdement distordue se fait entendre sur "Seepage", martelant une note, seule en intro du morceau, rejointe par un pattern de batterie syncopé et une guitare doucement dissonante. C'est une oasis de calme relatif avant que Lament Cityscape n'écrase le champignon d'un rythmique soutenu à la Ministry.

Enfin "Borer" rappelle ce que le groupe faisait à l'époque de "The Torn", tout en lourdeur écrasante, avec son mur de guitares étouffantes. Une respiration se fait en milieu de morceau, avant que l'ouragan sonore ne reprenne dans un mid tempo qui fait hocher les cervicales.

Alors que le silence retombe, le sentiment d'urgence est encore prégnant, et si ce disque ne vous saute à la gorge que 16 minutes, il laisse l'auditeur pantelant, hésitant entre prendre une bonne camomille et remettre le couvert.

"The New Wet" correspond donc à un premier univers, et la curiosité me chatouille, car le metal indus a de nombreuses incarnations assez différentes les unes des autres. Allez comparer Rammstein à Nine Inchs Nails pour voir… J'espère que les deux EP suivants seront vraiment différents, mais aussi intenses, surtout quand j'écoute les territoires étonnants explorés avec Theologian sur "Soft Tissues".

2 Commentaires

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krakoukass56 - 29 Fevrier 2020:

Hahahaha mortel le début de ta chro JeanEdern !!! Excellent ! 

Franchement, à part peut-être les petits paragraphes un peu trop courts, chro qui déboite. Quand on te lit on entendrait presque la zik, c'est super bien décrit, bravo !

JeanEdernDesecrator - 29 Fevrier 2020:

Merci pour les encouragements, krakoukass !

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