“Go in peace and find thy faith,
Evolve thy self and lose all hate,
So
A Heaven You May Create”
Ca fait un moment qu’on nous annonçait ce nouvel album des Israéliens, sans vraiment avoir de nouvelles durant ces dernières années, puis, début 2009, les membres annonçaient que l’enregistrement commençait, 6 ans après leur fabuleux album « Mabool ».
Orphaned Land, c’est LE groupe du Moyen Orient, le combo qui pratique avec beaucoup de talent et d’inspiration, une musique aux influences death et folk, qu’on qualifie souvent de métal oriental, LE groupe qui arrive à mélanger ambiances arabisantes, chants traditionnels, textes religieux avec des guitares offensives, des chants gutturaux, et j’en passe. Après un «
Sahara » brute de décoffrage, au son bien death et ultra efficace, un «
El Norra Alila » plus mélodique et aux nombreuses sonorités orientales, et un « Mabool », beaucoup plus folk que ses prédécesseurs et beaucoup plus aboutis, voici donc « The
Never-Ending Way of ORwarriOR ».
Le titre de cet album reprend celui d’un des morceaux de «
El Norra Alila », racontant le parcours d’un homme vers un chemin sans fin. Cette galette est en réalité un concept-album sur un guerrier de la lumière, rencontrant des tas de soucis, soucis encore présents actuellement dans notre vie quotidienne.
Il est en effet clair qu’
Orphaned Land ne truffe pas ses chansons de textes anodins, au contraire, leur but principal est bien d’apporter la paix et la réconciliation entre les peuples de la Terre grâce à leur musique, leur pays d’origine étant Israël, souffrant bien évidemment de conflits avec la Palestine. Après 18 ans de formation, et le sentiment que rien ne change dans leur région, OL décide de frapper fort.
Ici, il ne s’agit pas de jouer et basta. Le groupe a créé tout un concept autour de ce même thème, au point de se costumer pour l’album, chacun ayant son rôle.
Outre intégrer trois parties et 15 titres, de nouveaux instruments et de des langues telles que l’anglais, l’hébreu, l’arabe ou le yéménite, ils ont aussi modifié la forme de leur logo, réussissant à faire un mix entre l’écriture hébraïque et arabe. Enfin pour terminer, il faut noter que la jeune Shlomit Levy, qui chantait sur certains titres sur « Mabool », fait bel et bien partie de la troupe.
Le gros changement aussi sur cet album, c’est sans doute la collaboration avec l’orchestre arabe de
Nazareth et la venue de
Steven Wilson du groupe
Porcupine Tree en tant que producteur, mais aussi claviériste…
Un petit coup d’œil à la pochette de l’album. Celle qui est couleur sable est soit celle de la version CD toute simple, soit l’image du livret à l’intérieur de la version digipack, version dans laquelle la pochette est d’une couleur rouge (un peu à l’image d’
El Norra Alila…). La version digipack se présente comme un livre que l’on ouvre, les deux CD de chaque côté et le livret au milieu. Oui j’ai dit les deux CD, le premier étant l’album, le second un documentaire DVD sur l’élaboration de l’album et des costumes, et quelques séquences live. L’intérieur du livret imite les pages d’un vieux livre, où les bords ont été « léchés » par le feu. Les paroles sont comme écrites à la plume. Les passages en hébreu et arabe ont aussi été traduits en anglais : bonne initiative.
Penchons nous enfin sur la musique. L’album s’ouvre avec « Sapari », un titre qui nous avait été présenté sur la page myspace du groupe il y a quelques semaines. Le chant quasi en hébreu du duo Kobi Fahri/Shlomit Levy est extrêmement mis en avant, accompagné de percussions, d’instruments arabes violons/guitares, claviers, et de guitares électriques assez mollassonnes pour ma part, entraînantes peut-être, mais fades. Deux remarques : aucun growls, et une monotonie qui fait peur…est-ce représentatif de l’album ? Est-ce comme ça pendant plus de 75 minutes ?
Heureusement non. Les titres sont pour la plupart très longs (8 minutes 31 maxi pour « Disciples of the
Sacred Oath ») et leur structure varie régulièrement, d’où le côté progressif de l’album. Nous retrouvons avec plaisir les différents chants de Kobi Fahri : le chant clair est beaucoup plus maîtrisé, mais le chant guttural a encore perdu de son côté caverneux, pour être moins agressif qu’à l’accoutumer… (« Disciples of the
Sacred Oath » ou même « From Broken Vessels »). Quoique, le chant sur “Barakah” est assez incisif il faut l’avouer. Les guitares quant à elles ne perdent pas de leur authenticité et restent très tranchantes tout en restant très mélodiques et techniques: le lead guitariste Yossi Saharon ne se garde pas de nous jouer de magnifiques solos aux sonorités orientales, pour la plupart longs, maîtrisés, et ô combien magiques comme sur « The
Path Part I – Treading
Through Darkness » ou « The
Warrior » en particulier (les fans de solos de guitares ne peuvent qu’être ravis…).
La plupart du temps, ces guitares se mélangent avec les instruments en fond, comme les violons, ou les claviers, pour ne faire qu’un avec eux. La batterie est toujours aussi bien frappée, cymbales, doubles pédales et j’en passe…le jeu est suffisamment varié pour ne pas se lasser.
En parlant de variété, il faut noter que les instruments sont nombreux : des flutes, des violons, des percussions, des sitars, des guitares, piano et claviers…on ne pourrait faire mieux. Ces instruments sont mis en valeurs sur des titres calmes, où des textes religieux sont narrés ou chantés par Kobi Fhari («
Bereft in the
Abyss » ; « His Leaf Shall Not
Wither »), alors que Shlomit Levy accompagne en arrière plan de sa belle voix arabe. De ce fait, l’album se situe plus dans une optique symphonique que folk, et les influences se font beaucoup plus ressentir, surtout sur « The
Path Part 2 : The
Pilgrimage to OR Shalem », « Bakarah » et « Codeword: Uprising », trois titres assez rentre-dedans tout en restant mélodiques, où les percussions et les guitares saccadées jouent un rôle important dans l’élaboration de ces titres.
Enfin, je termine avec le titre « Vayehi OR », lui aussi présenté sur le myspace du groupe dernièrement. Je trouve qu’il a quelque chose en plus par rapport aux autres titres, sûrement ce côté dark qu’on ne retrouve pas dans le reste de l’album, un côté dark amené par le chant grave dans les couplets, à la fois parlé et chuchoté, et planant dans les refrains, mais aussi les guitares, qui amènent une atmosphère pour le moins triste…un titre sensible à mon goût…comme le titre de fermeture, réel manifeste de paix avec sa fin guidée par le piano et le vent, et ses derniers mots murmurés…
6 ans d’attente mais vraiment…ça vaut le coup. OL n’est pas le groupe le plus prolifique du métal, mais au moins, le travail n’est pas bâclé, les heures et les heures passées en studio n’y sont certainement pas pour rien. Cet album possède une vraie présence et nous invite à réfléchir en musique sur les conflits hargneux présents sur la terre entière. Un réel message de paix nous est lancé, à travers une musique agressive, certes mais tout de même mélodique. Une belle initiative pour un beau groupe qui j’espère, trouvera leur « Terre Promise » tant convoitée…
Euh. moi je trouve que 8 min 30 c'est pas très très long pour un morceau. ca arrive souvent d'avoir des chansons bien plus longue chez certains groupes, ou tout simplement toutes les chansons qui durent 8-9 minutes.. genre Be'lakor.
Sinon, vu que tu as l'air de trouver ça normal, 8-9 minutes restent malgré tout quelque chose de long, quoiqu'on en dise. La moyenne c'est quand même 3-4 minutes. Be'lakor...! ahah forcément c'est un groupe de prog, évidemment que les morceaux vont être longs t'es rigolo. Faut pas faire une généralité de choses qui restent tout de même marginales (tout le monde ne fait pas de prog).
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