Année 1983, suite à l'énorme succès remporté avec son premier album solo, l'excellent
Holy Diver,
Dio décide de retourner en studio pour enregistrer
The Last in Line qui ne sera ni plus ni moins que le deuxième chef-d'œuvre du maître.
Pour cela, le chanteur reprendra les mêmes ingrédients que pour son prédécesseur, le génial
Holy Diver. C'est-à-dire un Heavy
Metal incisif aux refrains accrocheurs empruntant ses influences autant à
Black Sabbath qu'au
Hard Rock de
Rainbow. Pour ce faire, le chanteur gardera la même équipe qu'en 1983, à savoir Vivian Campbell à la guitare, Vinnie Appice, à la batterie, Jimmy Bain (ex-
Rainbow, Wildhorse,
Gary Moore) à la basse et un petit nouveau, Claude Schnell (ex-
Rough Cutt) aux claviers.
L'album sera produit et supervisé au Caribou Ranch (Colorado USA) par
Dio lui-même. Il sera secondé par l'ingénieur du son,
Angelo Arcuri, au palmarès impressionnant, et masterisé par le légendaire George
Marino, connu pour avoir travaillé à l'époque avec le gratin du
Hard Rock et Heavy dont: AC/DC, Guns'N'Roses,
Bon Jovi, Motlëy Crüe,
Metallica etc... Il décédera des suite d'un cancer en
2012 à l'age de 65 ans.
La pochette et l'artwork de l'album seront l'œuvre du cover designer et créateur d'affiches de cinéma Bary Jackson, à qui l'on doit les pochettes d' "
Afterburner" et de "Recycler" des Texans de
ZZ Top. Celui-ci reprendra le thème du démon déjà présent sur la pochette d'
Holy Diver, mais dans une atmosphère plus brumeuse et glauque en dévoilant un paysage égyptien où règne le chaos et représentant tout à fait l'ambiance globale de l'album.
L'opus commence très fort et de la même façon qu'
Holy Diver, avec un morceau direct et percutant, "
We Rock", hymne parmi les hymnes avec un incroyable et incisif riff de guitare Heavy, ajoutez à cela un son de basse ronronnant. Bref, passons directement par les morceaux qui auront le plus retenu mon attention, à commencer par le beau et heavy "
Evil Eyes" où notre lutin chantant s'en donne à cœur joie: écoutez donc ces montées dans les aigus du chant habité de
Dio pour vous en convaincre.
Sur cet album, le groupe
Dio nous dévoilera également son côté le plus mélodieux, comme l'atteste le mid tempo "One
Night in the City" doté d'un chant dramatique et d'un superbe refrain mémorable qui, en condition live, fera des malheurs. Je n'omettrai pas non plus de mentionner le titre-fleuve "
The Last in Line" commençant par une lente intro de guitare légère, continuant sur une atmosphère épique soutenue par des interventions de claviers aériens et ténébreux, apportant un côté plus lugubre au propos. S'y ajoutent des interventions de guitares signées Vivian Campbell, lumineux. Celui-ci abattra un travail phénoménal sur ce titre, mais aussi sur l'étendue de l'opus.
Le titre "I Speed at
Night", quant à lui, se distinguera par un rythme heavy et puissant accompagné d'un riff de guitare échevelé, tout comme le très mélodique et assez sous-estimé "
Mystery" qui, dans un genre
Hard Rock, fera des merveilles, soutenu par un chant inspiré du maître de cérémonie et des touches discrètes de claviers, dignes des meilleurs albums de
Rainbow.
Passons à l'excellent mid tempo "
Egypt (the Chains Are One)". C'est une longue pièce épique de plus de 6 minutes à l'atmosphère et claviers aux sonorités d'instruments égyptiens oppressantes, avec un pont central mélodieux suivi immédiatement d'un solo aiguisé et classieux de Vivian Campbell. Pour la petite histoire,
Egypt fut repris par notre reine du
Metal et amie de Ronnie
Dio,
Doro, sur la compilation Holy
Dio "Tribute to Ronnie James
Dio" parue le 25 janvier 2000, mais aussi sur la compilation Ronnie James
Dio "
This Is Your Life" où le gratin de
Metal vient rendre un dernier hommage à l'un des pères de la musique
Metal. Vous l'aurez compris, tous les morceaux auront leur place dans cet opus et y apporteront diversité et curiosité, du moins dans le contexte de l'époque, où chaque sortie d'album de Heavy
Metal et
Hard Rock était une découverte pour le
Hard rocker lambda.
En conclusion:
The Last in Line restera à mes yeux un chef-d'œuvre d'une époque révolue, mais ô combien riche d'enseignements, fait d'une musique puissante, classieuse et jouée par une formation de fines gâchettes, que personne ne pouvait arrêter, pas même le départ en 1986 de son guitariste Vivian Campbell. Il sera remplacé au pied levé la même année par l'ex-Guiffria,
Rough Cutt, Craig Goldy qui inscrira par son style les plus beaux riffs et solos éparpillés sur pas moins de 3 albums de
Dio, à différentes périodes. Mais ceci est une autre histoire...
The Last in Line, un album à ranger aux côtés des plus réussis du groupe, dont
Holy Diver bien évidemment!
Dans la lignée de Holy Diver, ce 2e album est un nouveau bijou de Hard Rock signé Ronnie James Dio.
A posséder absolument
19/20
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