Cattle Decapitation nous a présenté jusqu'à présent un death-grind sur fond de militantisme en faveur des droits des animaux (une thématique leurs offrant une place toute particulière sur la scène death metal actuelle). C'est après un changement de batteur, que le groupe nous offre son 6e album "
The Harvest Floor" 3ans après "
Karma Bloody Karma". Ce nouvel album est résolument plus fouillé et abouti que ses prédécesseurs auxquelles ils manquaient un petit truc pour faire véritablement la différence, selon l'avis même de l'ensemble des amateurs du genre.
Tout d'abord la pochette de l'album annonce à elle seul le changement qui s'est opéré dans la musique du groupe. Désormais moins direct (tout est relatif) que par le passé (on se souvient tous du fameux bovin !), les choses ont pris une nouvelle tournure plus insidieuse et réfléchis (la file humaine canalisé, mené à l'abattoir), il s'agit là d'une véritable allégorie à la musique du groupe, des dires même de celui-ci. Les paroles quant à elles gardent leurs caractéristiques habituels : militantisme végétarien (végétalien) et cynisme vis à vis de la condition humaine. Vous l'aurez compris rien n'a été laissé au hasard.
Les premiers morceaux, bien que ancrés dans un brutal death de haute volé, sont emprunts de passages à tendance black, apportant ainsi une véritable atmosphère tragique et poignante à l'ensemble, le chant y est particulièrement remarquable (incursion d'un chant black hurlé-chanté tout à fait atypique notamment), "The Garderners of
Eden" qui ouvre les hostilités en est l'exemple type. Une alternance de passages extrêmement puissant, avec des passages plus aérés qui apporte réellement au morceau un intérêt décuplé et, contrairement à ce que l'ont pourrait craindre, l'ensemble sonne véritablement naturel.
L'album est construit de telle manière à ce que les compositions, au fur et à mesure, glissent vers un registre bien plus brutal, chaotique voir barré, tout en délaissant le côté ambiancé des premiers morceaux (on remarquera le surpuissant "Into the Public Bath"). Puis finalement vers le duo de morceaux finals à nouveau ambiancés avec l'apparition d'une voix féminine et utilisation du violoncelle (utilisé de manière discrète) qui colle parfaitement à la logique de l'album, tout en étant finalement entrecoupés de passage d'une très grande puissance (quel blast !).
On notera également la présence de véritable petit bijoux que sont l'incursion de passage grindcore expérimental, gore-grind, death old school, etc... (notamment dans le titre "The
Ripe Beneath the Rind"), rendant les réécoutes plus que plaisantes.
(On peut noter la participation de Ross Sewager de
Impaled et
Ludicra, et Dino Sommese de
Dystopia et
Asunder, sur les titres "Tooth Enamel and
Concrete" et "The Product Alive".)
Pour conclure, on pourra dire que les morceaux sont soignés et remarquablement construit, qu'ils possèdent une véritable identité marquée, l'album est très solide techniquement notamment au niveau du batteur qui est bluffant sur tout type de passages, possédant un jeu fouillé et fourni. Le groupe avec ce 6e album gagne réellement en ambiance et en personnalité, cette expérimentation vers des domaines peu exploré dans le death-grind à réellement été payante. Je ne peux donc que conseiller de vous procurer ce véritable bijou de brutalité et de variété !
La note ne correspond pas trop à ce qui a été dit précédemment, et je trouve ça assez bizarre...
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