Terrasite

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18/20
Nom du groupe Cattle Decapitation
Nom de l'album Terrasite
Type Album
Date de parution 12 Mai 2023
Style MusicalDeath Grind
Membres possèdant cet album47

Tracklist

1.
 Terrastic Adaptation
 05:01
2.
 We Eat Our Young
 03:55
3.
 Scourge of the Offspring
 04:28
4.
 The Insignificants
 04:43
5.
 The Storm Upstairs
 05:27
6.
 ...And the World will Go on without You
 04:14
7.
 A Photic Doom
 04:26
8.
 Dead End Residents
 05:09
9.
 Solastalgia
 04:56
10.
 Just Another Body
 10:15

Durée totale : 52:34

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Cattle Decapitation


Chronique @ odrodzenie

02 Juin 2023

Cattle Decapitation vient peut-être de publier SON chef d’œuvre incontestable

Pour le néophyte, Cattle Decapitation est une entité existante depuis 25 ans, qui naquit à San Diego et qui au départ, officiait dans un « grind » classique et très direct, mais évoluant peu à peu vers un propos bien plus élaboré faisant de la défense de la cause animale et de la déchéance de l’être humain, son cheval de bataille. « Death Atlas » dépeignait la fin de l’humanité, mettant en exergue la bêtise humaine, émanant de son pouvoir et le menant à sa fin inexorable. En cette onzième année post-apocalyptique, les américains remettent le couvert et narrent la suite de « Death Atlas », avec cette fois-ci, un concept diurne, relatant la naissance d’une créature hybride entre l’humain et le cafard, n’ayant d’autre solution que de se nourrir de la Terre jusqu’à son extinction totale. Ce concept sera étayé tout au long de ce neuvième méfait est intitulé « Terrasite ».

Comme on ne change pas une équipe qui gagne, « Terrasite » a une nouvelle fois été produit par Dave Otero au Flatline Audio et l’imagerie est encore l’œuvre de West Benscoter, qui a le don de mettre en image le contenant, reflétant à merveille le contenu.

Autant le dire d’entrée, Cattle Decapitation n’a pas changer son fusil d’épaule et continue sur le sillon tracé depuis « The Harvest Floor », avec une personnalité musicale bien affirmée et immédiatement identifiable, à savoir un « death/grind » à la fois violent, brutal, glauque et oppressant, mais aussi doué de breaks lourds et puissants, avec une alternance rythmique prépondérante et une technicité omniprésente. Les parties alambiquées et furieuses, à bases de blasts hystériques comme sur « Terrasitic Extinction », « We eat Our Young », « …And The World Will Go On Without You” ou encore « Solstagia », sont contrebalancées de moments beaucoup plus lourds et pachydermiques (« The Storm Upstairs » et « A Photic Doom », ainsi que les cassures de « The Insignificants », de « Dead End Residents » et de « We Eat Our Young »), ce qui annihile tout effet de lassitude.

Mais, il est incontestable qu’avec « Terrasite », Cattle Decapitation a évolué, puisque son propos musical est rehaussé de nappe de clavier, émaillant ce méfait, servant et montant à son paroxysme, l’ambiance morbide et funeste de cet album comme sur « A Photic Doom » et surtout sur « Just Another Body ». Aussi, la cadence, qui dépasse pourtant largement la vitesse limite autorisée, est plus en retrait, laissant plus la place à des tempos plus massifs, qui contribuent également beaucoup à la mise en place d’atmosphères lourdes, et chargées d’émotions obscures. Un titre synthétise complètement cet état de fait, il s’agit de « Just Another Body », véritable bijou de cet enregistrement et morceau le plus long de toute la discographie des américains. Ce titre, épique, alterne entre parties classiques de Cattle Decapitation, à savoir accélérations hystériques, mids lourds, et sa monté en puissance. Mais, étonnement, « Just Another Body » surprend par son ambiance triste et mélancolique (les vocaux clairs de Travis Ryan y sont aussi pour beaucoup), renvoyant aux britanniques de Paradise Lost (le piano rappelle « Enchantment » par exemple), formation aux antipodes de Cattle Decapitation. Il est désormais certain que notre Terre agonisante, vit ses derniers instants.

Comme d’habitude, les membres de la formation sont au diapason de cette œuvre, Josh Elmore et Belisario Dimuzio font preuve d’une précision chirurgicale, Josh délivrant également quelques solos de haute volée, Olivier Pinard excelle dans la lourdeur qu’il peut amener, mais une mention spéciale est à décerner à Travis Ryan et David Mc Graw. Le premier faisant étalage de toute sa palette vocale, allant du growl le plus caverneux, à des vocaux hurlés, passant par des cris rappelant le métal noir et chants clairs, véritable nouveauté de « Terrasite », dont le timbre peut renvoyer à celui de Mikael Stanne de Dark Tranquillity. Le second, David Mc Graw, fait office de centrale nucléaire, le bougre alternant les rythmiques sans aucune faiblesse et avec une facilité déconcertante. Il semblerait qu’il soit le fruit d’une copulation hasardeuse entre une pieuvre et une enclume. La production de Dave Otero est à l’avenant, chaque instrument possède une place idéale pour pouvoir s’exprimer totalement, avec, selon votre serviteur, une basse plus en avant, donnant plus de rondeur à l’ensemble.

La qualité élevée de « Terrasite » n’est pas discutable, votre serviteur adhére totalement à l’évolution du groupe, mais, il est vrai que la prépondérance des rythmes plus lourds, la mise en avant des atmosphères, pourront en titiller plus d’un. Aussi, les vocaux criés de Travis Ryan, qui sont assez particuliers et marquant indéniablement la personnalité de Cattle Decapitation, peuvent agresser certaines cages à miel peu aguerries.

« Terrasite » marque sans doute un début d’évolution dans le propos de Cattle Decapitation, avec une mise en avant des ambiances, et un ralentissement général de la cadence, mais ce disque est un véritable joyau, qui nécessitera une multitude d’écoutes attentives pour y déceler toute sa richesse. Sa production plus « ronde » amène un surplus de puissance par rapport à son prédécesseur et également, plus de clarté (je sais, je tatillonne). Cattle Decapitation vient peut-être de publier SON chef d’œuvre incontestable (seul le temps nous le dira) mais aussi, marque sans doute le début d’une évolution musicale.

5 Commentaires

21 J'aime

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Chlorophylle - 02 Juin 2023:

Très bonne chronique pour un album excellent ! 

Je rajouterais que le côté black metal (outre les vocaux de Ryan) est plus présent par rapport aux autres albums je trouve, ce qui est assez cohérent par rapport à l'aspect ambiant que tu décris...

fufupue - 08 Juin 2023:

Perso the anthropocene... est le chef d œuvre du groupe, death atlas un peu en dessous ; j avais de grosse craintes pour ce dernier, qu ils s enferment dans le carcan de la vitesse absolue au risque de se redire et de lasser. Ce ralentissement de cadence est salvateur et hyper réussi! Quel talent de composition et d exécution! Pareil pour ta chronique, c'est top !

MCGRE - 09 Juin 2023:

Hello les frères d'armes

Cattle Decapitation a la base c'est pas trop le genre de Death que j'affectionne le plus je trouve la plupart de ces groupes Death techniques qui souvent gère mais ça manque d'âmes bref mais la j'avoue que cet album me met sur le cul .

Closer - 13 Juin 2023:

J'avoue ne pas avoir lu la chronique, seulement le titre. Je le ferai peut-être. Mais je suis absolument pas d'accord. En fait, je suis d'un avis contraire. Cattle est mon band préféré depuis Monolith (Mon 2e album métal préféré à vie. ÇA c'est un chef-d'oeuvre et le magnum opus du groupe!!) et depuis qu'Opeth ont laissé tomber la partie Death de leur musique. Par contre de plus en plus ils sont plus accessibles ET redondants. Ce dernier mot est ce qui décrit parfaitement cet album! D'ailleurs après 4-5 écoutes j'ai encore de la difficulté à me rappeller quelle chanson est laquelle. Toujours ou presque la même recette: 1ère partie très dynamique et rapide. Ensuite environ au 2/3 c'est une partie très mélo, plus lente et avec les vocaux de "Goblin" (Maintenant beaucoup trop clean et "polis", plus assez crus et brutes) de Travis. Pour finir un moment encore plus lourd et aussi plus lent que la première partie et pour faire "passer" aux amateurs de brutal le passage mélodique.

La SEULE qui se démarque et qui est digne de ce que le band a fait de mieux est l'excellente A Photic Doom. Cette chanson montre que le band a encore du génie et est toujours capable d'être imprévisible. 

J'ai dit après Death Atlas (Plus inégal que Terrasite, mais au final quand même meilleur) que j'étais inquiet pour Cattle et qu'ils semblaient être a 2-3 albums d'en faire un qui les emmenera à partir en tournée avec Killswitch Engage. Terrasite est loin de me faire croire que ce ne sera pas le cas. Dommage. 

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