Monolith of Inhumanity

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18/20
Nom du groupe Cattle Decapitation
Nom de l'album Monolith of Inhumanity
Type Album
Date de parution 08 Mai 2012
Enregistré à Flatline Audio
Style MusicalDeath Grind
Membres possèdant cet album176

Tracklist

1.
 The Carbon Stampede
 03:39
2.
 Dead Set on Suicide
 03:18
3.
 A Living, Breathing Piece of Defecating Meat
 02:58
4.
 Forced Gender Reassignment
 03:54
5.
 Gristle Licker
 04:54
6.
 Projectile Ovulation
 03:31
7.
 Lifestalker
 04:15
8.
 Do Not Resuscitate
 03:18
9.
 Your Disposal
 04:47
10.
 The Monolith
 03:39
11.
 Kingdom of Tyrants
 04:50

Durée totale : 43:03

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Cattle Decapitation


Chronique @ The_Black_Doll

08 Juillet 2012

Une évolution qui se fait ressentir

L’expérience Cattle Decapitation est quelque peu délicate à aborder, le groupe n’ayant pas d’étiquette musicale particulière depuis quelques albums (on citera nottamment «Karma Bloody Karma» et «The Harvest Floor»), puisque, outre le fait que la musique possède une base death grind, les membres du groupe n'hésitent pas à tirer leurs inspirations dans d'autres genres parfois hors du contexte du metal.

Même si "The Harvest Floor" était une oeuvre pouvant attirer un minimum d’intérêt, elle affichait pourtant un groupe jouant un peu trop de tout, donnant un résultat par moment boursouflé avec une tendance à la technicité qui ne touchait guère l’auditeur, malgré cela l’album comportait quelques belles pièces qui relevaient un résultat un peu fade («Regret and the Grave» en est un bon exemple), la faute probablement à une musique qui n’était pas entièrement maîtrisée.

Toujours sous les couleurs de Metal Blade, les végétariens de San Diego repartent en studio pour travailler ce qui sera «Monolith of Inhumanity».
Les premiers jets sur internet comme «A Living, Breathing Piece of Defecating Meat» laissaient paraître un Cattle Decapitation ayant évolué, il semblerait que le groupe ait gardé une certaine fougue, une certaine «écriture» osons le dire, tout en sachant retravailler certains éléments qui semblaient trop brouillons, de quoi attendre l’album avec un certain enthousiasme.

Le 8 Mai 2012, le nouvel opus de Cattle Decapitation sort dans les bacs et il est désormais grand temps de découvrir si oui ou non le groupe est capable de maîtriser sa musique.
La première chose qui frappe est la pochette, référence directe (et bien plus tordue) au film de Kubrick «2001 l’Odyssée de l’Espace», où l’on aperçoit un homme semblant se métamorphoser en singe, agenouillé sur un sol empli de débris, avec, au loin, le fameux Monolithe, ici représenté avec une traînée rougeâtre assez intrigante. L’artwork reste alors bel et bien dans l’esprit de Cattle Decapitation, elle est même quelque peu dérangeante...

C’est alors que l’ouverture se fait, un bruit sourd met en place une ambiance lourde, puis suivent rapidement la batterie, les cordes et les vocaux de Travis Ryan... On commence lentement, dans une dimension death et l’ensemble met la sauce pour nous embarquer dans un tourbillon de violence, celle-ci s’avère déroutante à première vue, puisqu’il semblerait que le groupe ait apporté quelque chose de plus travaillé.

Ne laissons pourtant pas cette première impression prendre le dessus, car même si l’entrée en matière semble neuve, on fini par retrouver un élément propre à Cattle Decapitation: la folie. Très fortement retranscrite lors de ce passage précédé d’un break lourd, un ouragan nous frappe en plein visage, guitares tronçonneuses, batterie inhumaine, basse folle furieuse, Travis Ryan nous gratifie d’un hurlement rageur qui nous met les tripes à l’envers.
C’est après un final suintant la sueur, la haine et le sang que nous en finissons avec «The Carbon Stampede», premier titre, certes court, mais révélant légèrement une évolution de la musique du groupe.

«A Living, Breathing Piece of Defecating Meat», qui, comme précisé précédemment, fut déjà en écoute sur internet, offre à l’auditeur l’occasion de découvrir que Cattle Decapitation n’a pas totalement renoncé à son brin de dégénérescence déjà présent sur «The Harvest Floor», mais cette fois-ci l’image est plus claire, la musique semble bien plus fluide, Travis Ryan s’essaye même à la mélodie, tout en grognant comme un animal à l’agonie, pour scander des paroles qui pourraient en faire vomir quelques uns...
Toutefois, le morceau n’est pas totalement exempt de défauts, car à certains moments la musique ne fait pas vraiment mouche, probablement à cause d’un riff un peu quelconque pourtant peu présent.

Après un départ honnête, nous faisons déjà face à un morceau sonnant trop facile, «Gristle Licker» malgré son entrée en jeu plutôt sympathique, sonne un peu death polonais à la Vader et Deapitated, il semblerait que les membres aient joué une carte qui ne leur est, pour le coup, pas vraiment favorable. Les passages saccadés n’arrangent pas vraiment grand chose au résultat final, il n’y a pas vraiment de quoi grimper aux murs. Non, «Gristle Licker» est un titre quelconque, déjà entendu, déception donc à ce moment là.

Cet écart se fera ressentir jusqu’à l’entrée de «The Monolith», titre ambiant hypnotique et malsain, à l’atmosphère désespérée et apocalyptique. C’est alors le moment idéal pour aborder le clip qui a été réalisé pour ce titre ainsi que «Kingdom of Tyrants», car l’ensemble vaut bel et bien le coup d’oeil et s’emboîte à merveille.
Accueillant l’auditeur avec des images intrigantes et sombre d’êtres humains dépourvus d’humanité, une sorte d’hymne de l’apocalypse se fait entendre «If we were promised Heaven, then why put them to hell?», démontrant une certaine ironie du sort, dénonçant l’autodestruction que l’humanité a décidé d’adopter depuis des siècles. On commence à croire qu’on devient fou en voyant un homme munit d’une sorte de pompe relié à un masque, aspirant l’essence d’un autre être, et pourtant cette image est criante de vérité...

C’est alors au tour de «Kingdom of Tyrants» de faire son entrée, et là nous faisons face à un des meilleurs morceaux de Cattle Decapitation, l’ambiance désespérée se fait encore plus ressentir, la tension monte de plus en plus, on se sent comme condamné, prisonnier d’un sort qui ne fait que s’approcher. La guitare déballe un riff ciselé et qui arrive à transpercer notre âme, accompagnée d’une basse percutante qui se fait par moments furtive pour mieux accompagner l’ensemble, pendant qu’une batterie nous achève grâce à un Dave McGraw au top de sa forme. Travis Ryan n’aura jamais été aussi brillant, et nous livre une prestance colossale qui dépasse ce qu’il a réalisé auparavant. Devant nous se déroule un spectacle gore, la symbiose a laissé la place à l’envie de mourir, de prendre le pouvoir, de tuer, le sol sombre est bordé de sang...
Un break lourd brise pendant quelques instants l’ambiance sale et suffocante, pour ensuite nous relancer dans une folie qui nous gagne de plus en plus. L’homme refuse d’admettre qu’il va trop loin, il refuse d’admettre qu’il use et abuse d’une supériorité qui finalement n’a pas vraiment lieu d’être, il ne cherche plus à profiter de l’instant présent et de ce qui lui est offert... Une explosion se fait ressentir, nous avons dépassé les limites, et nous risquons de ne plus jamais nous en sortir...

Ainsi se termine l’expérience «Monolith of Inhumanity», sous un déferlement de hurlements, un avertissement, un cri d’alerte...

Ce nouvel album de Cattle Decapitation aura alors rempli en grande partie son objectif, montrer que le groupe a évolué, mais il reste encore quelques éléments brisant une certaine continuité, malgré une bonne cohérence dans l’ensemble.
La production reste très bonne, ce qui permet de profiter pleinement d’une expérience qui vaut le coup d’oeil, sinon elle pourrait s’avérer pas forcément mémorable en tout points, espérons juste que les membres sauront à l’avenir pousser le concept plus loin et orchestrer un ensemble qui ne demande qu’à être exploité à son maximum.

16 Commentaires

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Balze - 15 Mai 2013: Je cite : "[...] mais zéro inspiration, et zéro couilles. Et cet album représente le sommet de leur art, à  savoir pas grand chose" - Sans souligner le ton supérieur, méprisant et péremptoire d'un gars pseudo blasé et pseudo omniscient, c'est tout sauf un avis argumenté. C'est du vent. Tu ne parles d'aucun fait musical précis. En quoi est-ce "sans inspiration" ? En quoi "le sommet de leur art se limite à pas grand chose" ? Par rapport à quoi ? Dans quel contexte historique, musicalement parlant ? Ton avis est baveux, il ne repose sur rien. D'où ma réaction outrée. Que tu ne puisses pas piffer Cattle, je l'accepte sans aucun problème. N'inverse pas les rôles. J'en ai discuté sereinement avec des gens qui présentaient avec intelligence des aspects qui leur posaient problème.

En plus, tu as fameusement remanié, adouci ton post et rajouté (entre autres) un "selon moi" suite à ma réaction. Preuve de la modification : on ne retrouve plus le propos introducteur à travers lequel tu nous apprenais avec supériorité que ce n'était pas "accrocheur" - propos que je te reproche dans mon premier post. Et ne viens pas dire que je ne me souviens pas, que tu parles d'accroche à la fin de ton post, que je confonds. Tu étais bien plus péremptoire que ça. C'est intellectuellement malhonnête (d'autant plus que tu me demandes de relever des points sur un texte qui n'est plus le même : "où, à un moment donné, j'ai pu affirmer que mon avis était le seul valable à propos de cet album...") et laisse penser que tu vois très bien ce que je veux dire et que tout ce que tu essaies de faire ici, c'est garder la tête haute. Grand bien te fasse.

Je cite ici in extenso ton post modifié pour éviter les éventuelles transformations futures (parce que moi je ne lâcherai pas l'affaire) :

"Ce groupe balance selon moi du Death/Grind "too much", 100yper-brutal, mais zéro inspiration, et zéro couilles. Et cet album représente le sommet de leur art, à savoir pas grand chose, et leur dernier clip j'en parle pas. "Tiens et si on faisait encore plus dégueu et débile qu'Ohrwurm encore?" C'est pas parce que l'on fait du metal "trop brutal" que c'est forcément bien.
Juste un moment que j'ai bien aimé, c'est les 20 premières secondes de projectile ovulation avant que ça parte en bordel musical ennuyeux comme d'hab...Je remets pas en cause la chronique ni le potentiel des musicos, mais m'est avis que ce groupe gagnerait beaucoup plus à faire moins compliqué et plus accrocheur, mais autant dire que c'est pas gagné."

"Je les trouve naze - tu les trouve bien" [post suivant] - Limite ton avis à un terme aussi médiocre et galvaudé que "naze" mais pas le mien à un terme aussi générique et creux que "bien". Mon opinion est bien plus complexe et nuancée. Je n'ai même pas encore commencé à défendre ou critiquer le dernier album de Cattle Decapitation ; je prends le clavier, là, parce que des commentaires pareils, ça me pique les yeux.

Couché Médor.
kiki2000 - 29 Décembre 2013: Je n'ai jamais vraiment aimé Cattle Decapitation avec leur idéologie végétarienne et leurs anciens albums sauf To Serve Man.

Personnellement jmen fou cet album ouff est trop bien construit.
 
El_Totor - 17 Avril 2014: Ce qui fait que j'aime beaucoup cet album ce sont tous les passages avec les voix "claires" et ces fameuses voix "claires" (par claire on est plus proche d'un démon d'Evil Dead que de Maria Callas mais pas très loin d'une barbara streisand zombifiée :D). Bref, ces passages + cette voix donnent des frissons et apportent une vraie mélodie et de passages très efficaces et accrocheurs. C'est ce qui a fait la différence pour moi.
David_Bordg - 29 Octobre 2015: Celui-ci aussi est incroyable, un chef d œuvre tout comme le dernier!!
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Commentaire @ Closer

28 Fevrier 2021

Un chef-d'oeuvre ce mélange unique et paradoxal de brutalité crue et de mélodie sale et désespérée.

N'ayant pas du tout accroché aux trois premiers albums du groupe quand j'ai tenté de les découvrir il y a longtemps, je n'avais aucune attente en leur donnant une nouvelle chance plusieurs années plus tard avec cet opus-ci. Quelle claque!

Mélange parfait de death brutal et "grind" criant la colère destructrice et de mélodie tachée, sale, non polie et désespérée. C'est l'entre-deux, le carrefour clair entre leurs albums précédents et ceux à suivre. Imprévisible!

Les vocaux de Travis Ryan sont tout simplement hors de ce monde, ici en originalité, versatilité et en puissance ; alternant habilement entre sa voix death en "mid", lui conférant une excellente prononciation (ce que j'adore), sa voix grind grave et, bien sûr, ce vocal de "Goblin" (lutin machiavélique) criard si original et maintenant copié par tant d'autres vocalistes, en particulier dans le deathcore. Mention également aux excellentes lignes de basse.

Toujours à ce jour, en 2021, le chef-d'oeuvre (et je ne suis pas quelqu'un qui utilise ce mot souvent, au contraire) du groupe ; c'est tout bonnement l'un de mes deux albums metal favoris à vie! Magnifique... dans sa laideur!

Note: 20/20

Chansons préférées (3 Max): Ouf... Si difficile, même la chanson Bonus que je connais, "An Exposition of Insides", est excellente.
1. "Dead Set on Suicide" ; 2. "Lifestalker" ; 3. "Kingdom of Tyrants".

Notes à part (facultatives) : Si, tout comme moi, vous adorez cet album et que vous ne les connaissez pas, faites-vous le plaisir de découvrir le groupe de deathgrind Benighted, mis à part leur premier album, qui est différent du reste.

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