Difficile de surpasser le grand
Considered Dead, œuvre s’étant rapidement imposée parmi les classiques de la scène deathmetal grâce à son mélange imparable de technicité, de finesse et de brutalité.
Gorguts revient ainsi en février 1993 avec son second album
The Erosion of Sanity en changeant sensiblement la donne. Enregistré par Steve Harris qui succède au célèbre Scott Burns, le nouvel effort de la formation québécoise conserve une étonnante richesse mais renferme cette fois des atmosphères plus sombres et torturées, à l’image de la pénombre de l'illustration de SeaGrave et de la photo du line-up.
Débutant sur un With Their
Flesh brutal et sans compromis,
The Erosion of Sanity donne d’emblée un ton résolument agressif, servi par les motifs de batterie alambiqués de Stéphane, la basse ronflante d’Eric, les guitares lourdes de la paire Luc / Sylvain et le guttural teigneux & inimitable de Luc. Puis, la rage cède la place au charme obscur du superbe Condemned To
Obscurity et ses lignes de piano envoûtantes, nuançant la relative brutalité de l’opus et lui apportant une noirceur supplémentaire.
The Erosion of Sanity enchaîne alors des morceaux impressionnant par leur complexité et leur noirceur, à l’instar des redoutables Orphan Of
Sickness et A
Path Beyond. L’album reste ainsi moins facile d’accès que son prédécesseur, en partie dû à des lignes de guitares à la lecture parfois ardue, avec ce riffing froid & parfois dissonant assez atypique, qui commence doucement à s’imposer et qui deviendra une véritable marque de fabrique du groupe dans sa seconde partie de carrière.
Plus sévère et plus sombre que son immense prédécesseur, mais également plus brutal et technique que la majeure partie des albums deathmetal du moment,
The Erosion of Sanity reste ainsi difficilement domesticable. De nombreux plans demandent plusieurs efforts d’écoutes attentives, qui en valent largement la peine, pour un sacré plaisir une fois pénétré dans l'antre de
Gorguts.
Ainsi, malgré son originalité, ses ambiances à couper au couteau et tout le talent de Luc Lemay qui transpire à chaque instant, le second disque de
Gorguts ne séduit qu’une partie du public deathmetal de l'époque, invitant le label Roadrunner à mettre rapidement son poulain sur la touche, tout comme
Immolation,
Sorrow et
Malevolent Creation scandaleusement écartés de son catalogue pour des raisons purement commerciales.
Fabien.
Fabien.
Quant à Coronation of our Domain, j'adore également ce titre, et je peux t'assurer qu'il déboite sévèrement les neurones en concert. Du vrai 38 tonnes !
Fabien.
Oui. Je possède les deux albums, mais je ne les ai pas référencés sur SoM. En fait, ils sont très techniques, et même d'avant-garde, mais j'avoue avoir franchement du mal avec leurs riffs dissonants, qui m'obligent quasiment à stopper le lecteur à chaque écoute. Ils sont en tout cas très différents du premier dyptique.
Fabien.
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