Gorguts pour moi, c'est
Obscura. N'y voyez pas là un dénigrement des précédents albums ou de ceux qui l'ont suivi , juste un référentiel personnel, les titres d'
Obscura m'ont littéralement hanté, ces cordes fugaces sur Earthly love et d'autres subtilités éparpillées dans le tourbillon de férocité créé par ses 12 titres...
Je ne m'en suis jamais totalement remis, je ne veux d'ailleurs pas m'en remettre.
A tort ou raison, j'ai euh..."bypassé"
From Wisdom to Hate dans lequel je ne me retrouvais pas et voici que 12 ans plus tard, apparait ce
Colored Sands. Entre nous, dire que j'ai été surpris serait un pur euphémisme en rien comparable au fait d'écrire que j'ai littéralement immédiatement été dévoré par une invraisemblable curiosité.
12 ans, je le répète soit, une tranche de vie me concernant et du coup, une montagne de questions surgissant avec à son sommet, une prédominante: que contient cet album ?
La réponse est simple et complexe à la fois, la simplicité pourrait se résumer à écrire que ce disque c'est du
Gorguts à 100% mais bien sur, développer ce que cela peut signifier est la partie complexe mais, sachez que quoi qu'il en soit, ce disque peut être résumé à un seul mot: IMMENSE.
Gorguts plus vieux de ces douze années semble avoir mis toute la maturité acquise dans cette période au service de la composition des 9 titres composant cet album, même si ils continuent à évoluer dans la catégorie Death technique de part précisément l'aspect évolué de ses compositions et ce chant puissant, leurs titres sont devenus complexes, structurés ( Le toit du monde) ont gagné en puissance et adoptent parfois un côté mystique (An ocean of wisdom) tout en gardant une "patte" reconnaissable entre mille, l'intro et la première partie de
Forgotten arrows en sont des exemples éclatants.
Le son est exceptionnel tout au long de cet album, les parties très élaborées jouées par les guitares sont soutenues par des lignes de basse et une batterie avec un équilibre frisant la perfection du coup, le son est d'une compacité donnant l'impression d'un pain dans la gueule que l'on verrait arriver avec une hallucinante lenteur et clarté. Immense.
Gorguts joue le jeu à sa façon tout au long de cet album d'une longueur relativement inhabituelle pour ce genre de disque puisque dépassant l'heure, et ils y ont visiblement, pris BEAUCOUP de plaisir, dans les détails tout d'abord comme les dernières secondes de
Forgotten arrows ou l'intro du monumental Coloured sands qui donne le nom à cet opus, véritable pièce maitresse d'un disque qui ne souffre d'aucune faiblesse.
Le disque est très ambiancé, cela fait partie de son charme, les titres nous emmènent au gré de leurs évolutions aussi nombreuses que surprenantes, ces titres, vont de 5 (
Forgotten arrows) à plus de 9 (Absconders) minutes, autant vous dire qu'ils se sont donné les moyens de nous faire partager le voyage dans les grandes largeurs avec des moments de pure folie (
Colored Sands, Absconders, Reduced to silence) qui pour autant ne prennent pas le pas sur d'autres moments comme l'intro de The battle of chambo et ses violoncelles poignants.
Nous tenons là, un disque Immense, j'ose le mot bien que je ne l'emploie qu'avec parcimonie. Cet album est hors normes, il parvient sans créer de fracture avec ceux qui les aiment depuis leur débuts, à être novateur dans son approche bien que fidèle à ce qu'il a toujours été et ce parti pris est de mon point de vue, respectable.
Je vais finir cette chronique en écrivant si je puis dire à coeur ouvert: j'en suis à de très nombreuses écoutes et un sentiment prédomine: ce disque à été fait par des musiciens qui, de façon très claire, l'ont composé sans arrière pensée commerciale.
La longueur des titres le soin minutieux apporté à chaque détail ce qui de fait, ne le rend pas accessible dès la première écoute, loin s'en faut, en fait un album à part, une offrande aux fans bien sûr mais aussi, à tout VERITABLE amoureux de cette musique complexe, torturée, envoûtante que peut être le Death technique.
Colored Sands ne se laisse pas apprivoiser sans effort mais, lorsque enfin, vous l'aurez dompté, un seul mot brûlera votre cervelle, et ce mot sera: merci.
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