The Eldritch Dark

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16/20
Nom du groupe Blood Ceremony
Nom de l'album The Eldritch Dark
Type Album
Date de parution 27 Mai 2013
Style MusicalDoom Mélodique
Membres possèdant cet album33

Tracklist

1.
 Witchwood
 06:57
2.
 Goodbye Gemini
 04:23
3.
 Lord Summerisle
 03:24
4.
 Ballad of the Weird Sisters
 06:03
5.
 Eldritch Dark
 04:20
6.
 Drawing Down the Moon
 05:19
7.
 Faunus
 02:24
8.
 The Magician
 08:02

Durée totale : 40:52

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Blood Ceremony


Chronique @ AlonewithL

25 Août 2013

« Fais ce que voudras » semble nous dire ce nouveau refuge de notre esprit.

La place du sabbat était décrite à la rencontre entre deux chemins dans une forêt. Un carrefour où se rendent des convives composés de fidèles convaincus et de curieux friands à l’infraction du sacré. « Blood Ceremony » casse les règles, celles du temps, en proposant une musique caractéristique d’une époque particulière, qu’avait sans doute bien connu les parents des membres de cette formation canadienne. Plus que de renouer avec les sorts d’anciens grimoires, la bande d’Alia O ‘Brien bénéficie à chaque volume d’un standing ovation. Chaque étape de la messe noire est un grand moment. Avec un éponyme sorti en 2008, « Living with the Ancients » sorti en 2011, et ses concerts enfiévrés, « Blood Ceremony » se construit une sacrée réputation dans la scène du heavy doom. Un troisième opus est dans les tuyaux après l’éviction du batteur Andrew Haust, remplacé par Michael Carrillo. Ce n’est pas une première d’ailleurs. A s’imaginer que le poste de gardien des fûts est devenu fragile et éphémère au sein de cet ordre tout en rouge et en noir. La vie des êtres de chair n’est qu’un brouillard vite dissipé face à la magie obscure lâchée par la boîte « The Eldritch Dark ». « Fais ce que voudras » semble nous dire ce nouveau refuge de notre esprit. Du moins, tant que l’on vivra…

C’est l’âme de la toute fin des années 60 qui vient nous remuer sur « Witchwood », mais paradoxalement, par un effet qui nous échappe totalement, c’est aussi une ancienne vision des épisodes de Salem qui surgit nous hanter. On revisite un rock psychédélique aux desseins malsains. L’orgue Hammond renforce l’impression de vieille chapelle abandonnée à des junkies occupés à des rites pseudo-sataniques. Ce serait une sorte de retour au son crade de l’album éponyme de « Blood Ceremony ». Le côté poussiéreux de cette chanson, comme de la majorité des pistes, donnent du ressort à cet album très attendu après l’insubmersible « Living with the Ancients » qui avait enthousiasmé par son soin méticuleux à la production et à la richesse de ses mélodies. Bien que plus sombre et plus tourné vers sa plus ancienne réalisation le groupe ne se montre pas moins incisif et généreux. On retrouve des airs toujours autant mis en contraste, balançant sans cesse entre lumière et noirceur. C’est un exercice clairement mis en pratique grâce à la flûte traversière d’Alia, notamment sur l’excellent « Goodbye Gemini ». On pourrait lui reprocher son conformisme, une voix parfois mis à l’écart au profit des instruments, mais le rythme à lui seul aurait raison de tout, entêtant comme jamais.

L’efficacité est ici conjuguée à un fort penchant old school. C’est particulièrement vrai pour les deux premières pistes, mais plus encore pour « Drawing Down the Moon ». Peut-être parce que le morceau met très en avant l’orgue Hammond. Pour une fois, il impose la plénitude, une joie de vivre, la volonté de bouger et de profiter. Mais comme toujours après avoir croqué le beau fruit sur la première moitié de piste, le diable esquisse un sourire et le ton se durcit. L’enfer paraitrait un endroit des plus enchanteurs à travers la tendre et sinueuse ballade « Lord Summersible » chantée religieusement par le bassiste Lucas Gadke et Alia. La flute traversière est ici mise à profit, insufflant une dimension atmosphérique au titre. Le divin instrument, que l’on pourrait songer provenir d’un tibia humain, se consacrera de nouveau à nous apaiser bien plus tard sur l’instrumental « Faunus ». On regrettera amèrement sa durée courte. C’est dire si l’instant était envoutant.

En parlant d’envoutement, il était prévu que « The Magician » allait nous jouer un vilain tour. Il n’en est rien. On retrouve en plus le duo basse/flute qui avait opéré en toute simplicité sur le premier album éponyme. Le chant s’attèle à donner du corps au morceau, à masquer sa répétitivité. On constate qu’il s’agit d’un morceau moins marquant par sa subtilité. Enfin, en première moitié seulement. Nous devrons faire face à quelques perturbations brillamment exécutées par la guitare de Sean Kennedy et par l’orgue d’Alia pour la suite, jouant tous deux des airs dantesques et frissonnants. Les riffs très sabbathiens de « Ballad of the Weird Sisters » colleront eux aussi le frisson. Une dose très américaine y a été ajoutée. La guitare et le violon jouent en effet des airs inspirés par la country et la musique traditionnelle nord-américaine. Les canadiens ont vénéré leur culture comme ils ont vénéré « Black Sabbath ». Il ne faut pas oublier leur admiration pour « Pentagram » qui s’invite dans la guitare grésillante et ténébreuse de Sean dès la 37ème seconde de « The Eldritch Dark ». Le sortilège est si déroutant que l’on croirait aussi qu’Alia est possédée par le fou Bobby Liebling. Celui-là n’est pourtant pas encore mort. Comment expliquer une telle manifestation ? En tout cas, le rendu est tel que l’on jurerait que le démon est lui aussi de la partie.

Qui pourrait croire qu’une bête cornue s’est emparée de l’âme de la frêle et belle Alia O’Brien ? Ne vous fiez pas à l’apparence de nos compères. Seule leur musique nous permet de connaitre leur possession et leur degré de dangerosité. « Blood Ceremony » continue sans gêne à tracer sa route de sang, à inviter les gentils que nous sommes à devenir des damnés. Les formules infernales prononcées par « The Eldritch Dark » marquent une transition musicale entre le premier volume et le second. Le second avait beaucoup privilégié la qualité sonore. On retiendra que le groupe a fait le choix d’un son plus sale, en phase avec l’environnement hérétique où il s’ébat. Le fidèle les sentira juste un peu moins inspiré qu’à leur début, mais repèrera quelques perles noires à ce prodigieux édifice. En enfer, les plus beaux trésors sont bien protégés.

16/20

4 Commentaires

1 J'aime

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Alexis - 25 Août 2013: Je me disais bien que tu écrirais quelque chose sur ce 3e album de Blood Ceremony ! Et vu la chronique, je ne suis pas déçu. ;-)

Même avis que toi concernant l'album. J'ai une petite préférence pour le précédent opus mais celui-ci reste tout de même d'excellente facture, et on identifie très rapidement la patte Blood Ceremony. Et cette chanteuse ...

Voilà, tu m'as donné envie de me le réécouter. ;-)
AlonewithL - 25 Août 2013: J'ai eu tout le temps de l'écouter celui-là. ^^
Endtyme - 25 Août 2013: Bravo, vraiment bravo. Tu as réussi a mettre des mots aux ressentis que j’éprouve a l’écoute de ce disque. Une excellente chro pour un excellent disque. Merci!
AlonewithL - 25 Août 2013: Merci! ^^
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