Qu'est-ce qu'un album charnière?
Une humble définition pourrait être "un album sortant à une période décisive pour un groupe, pouvant signifier au choix la confirmation d'une baisse de niveau ou un retour aux affaires après un moment de faiblesse".
Hatebreed nous avait laissé en 2009 avec un goût de trop-peu suite à un album éponyme qui peinait à succéder au brillant
Supremacy : pas assez direct, pas assez efficace, trop d'hommages aux grands du genre (
Machine Head et
Slayer en tête), des mélodies pas toujours malvenues mais trop présentes...
Ce Divinity of Purpose est donc à mes yeux un album charnière, et était attendu avec impatience par les fans et par ma petite personne.
In
Ashes They Shall
Reap, premier single unanimement reconnu du précédent album, était très vite devenu un hymne, mais était au final LE morceau emblématique d'
Hatebreed (l'album), ce qu'a regretté
Jamey Jasta. Pour lui, "sortir le meilleur morceau de l'album comme single est une erreur. Mieux vaut sortir le moins bon : si il plaît, vous pouvez être sûrs que ce sera le cas de tout le reste".
Voilà donc que débarque Put it to the
Torch, officiellement reconnu comme le moins bon morceau de l'album. Et le titre fait son job : vite assimilé, vite digéré, vite évacué, ça ne brille pas, ça repompe
Live for this au passage sur le final, mais ça s'avère déjà bien supérieur aux morceaux du même format présents sur le précédent album.
Et surtout, ça sert de rampe de lancement à deux des meilleurs morceaux du
Hatebreed cuvée 2013 : Honor
Never Dies et Own Your World. Chacun a sa punchline : le premier avec ce surpuissant "Sometimes, standing for what you believe means standing alone" qui fera des ravages en live sur le final, et le second avec cet astucieux "Who's got more heart than you? NO ONE" que les fans prendront un malin plaisir à scander.
Own Your World est d'ailleurs tout simplement l'un des meilleurs morceaux jamais composés par
Hatebreed : riffs brise-nuques, refrain efficace, break et final parfaits, chant possédé de Jasta (ça fait du bien après le dernier album)... une claque comme on en avait pu en prendre avec
Destroy Everything, pour n'en citer qu'une.
Et des claques, on en prend pendant une demi-heure. AUCUN morceau ne relache la pression, ne vous laisse respirer, ne baisse le niveau.
Hatebreed ajoute tout simplement là 11 brûlots (12, si on compte le violent bonus Idolized & Vilified) à ses futures setlists potentielles. The Language, épileptique et slayeresque ; l'énorme éponyme de l'album où Jasta nous gratifie d'une des meilleures performances vocales de sa carrière ;
Nothing Scars Me où la mélodie fait un retour bienvenu malgré un refrain jumpy qui fera un ravage...
L'album nous achève sur un Time to Murder it évocateur et une seule envie : appuyer sur replay.
Hatebreed vient de sortir son meilleur album, et un manifeste de puissance. Un album-charnière particulièrement bien huilé.
Faut arreté les conneries.
Comme je suis un fan de quelques groupes de black, sans aimer le black ; je suis totalement fan de Bloodbath, sans aimer le death old school. Je suis fan de My Dying Bride sans forcément apprécier le doom outre mesure...
J'essaye d'éviter de me cloisonner!
Non, non, et encore non le Hardcore ce n'est pas du Metal.
Tout comme le Gothic Rock (à ne pas confondre avec le Gothic Metal) n'est pas non plus du Metal.
Les premiers groupes de Hardcore (Bad Brains, Black Flag) proposaient des morceaux très courts et très épurés (quasiment) sans aucun solo.
D'ailleurs le Speed/Thrash Metal n'est autre que la fusion entre la New Wave Of British Heavy Metal (qui elle-même avait été influencée par l'agressivité des groupes de Punk comme Sex Pistols et The Damned) et la brutalité du Hardcore.
Le paradoxe, c'est qu'après avoir influencé les groupes de Speed/Thrash Metal (à leurs débuts les membres de Metallica portaient des tee-shirts de G.B.H. et Misfits, quant à ceux de Slayer ils n'ont jamais caché qu'ils étaient fans de groupes tels que Minor Threat et Verbal Abuse), ce sont les groupes de Hardcore qui se sont imprégnés du Speed/Thrash Metal soit en copulant avec (comme DRI qui donnera naissance au Crossover), soit en "Metallisant" leurs guitares (ce que firen, entre autres, Agnostic Front, Cro-Mags, et Crumbsuckers). Pour s'en convaincre, écoutez puis comparez le premier Agnostic Front "Victim In Pain" (1989) avec "One voice" (1991), le premier Suicidal Tendencies (1983) avec "Lights Camera Revolution" (1990), ou encore le premier Sick Of It All "Blood, Sweat And No Tears" (1989) avec "Scratch The Surface"(1994) pour constater l'évolution "Metallique" de ces groupes.
De plus, ayant fréquenté le milieu Punk/Hardcore parisien au début des années 2000 je peux vous assurer que les hardcoreux (dont le look cheveux courts-sweat shirt à capuche-treillis-rangers est très différent de celui des metalleux) n'écoutent pas (pour la plupart d'entre-eux) de Metal.
Pour ce qui est de Hatebreed, depuis ses début avec "Satisfaction Is The Death Of Desire" (1997), il propose un très bon Hardcore "Metallisé" qui n'a pas trop changé avec les années.
Quant au Metalcore (Caliban, Killswitch Engage), ce style n'est rien d'autre qu'un mélange (avec des proportions différentes selon les groupes) de Hardcore "Metallisé", de Power/Thrash/Groove Metal (Machine Head, Pantera), et de MeloDeath Metal (At The Gates) sur lequel on mêle voix agressives et voix claires.
Ce qui n'est pas le cas de Hatebreed.
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