The Desaturating Seven

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16/20
Nom du groupe Primus
Nom de l'album The Desaturating Seven
Type Album
Date de parution 29 Septembre 2017
Labels ATO Records
Style MusicalFusion
Membres possèdant cet album19

Tracklist

1.
 The Valley
 
2.
 The Seven
 
3.
 The Trek
 
4.
 The Scheme
 
6.
 The Storm
 
7.
 The Ends?
 

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Primus


Chronique @ JeanEdernDesecrator

04 Janvier 2018

Un conte pour les grands enfants

Primus aurait pu n'être qu'un groupe de bassiste, fait par un bassiste fou, pour des bassistes ivres de reconnaissance. Avec les albums "Frizzle Fry" et "Sailing the Seas of Cheese", dans les années 90, Les Claypool n'a pas seulement fait une musique où la basse se taille la part du lion, et le guitariste fait de la figuration. Il a rien moins que révolutionné la basse dans le rock, et le metal avec le groupe a une certaine parenté. Un jeu de basse virevoltant, des doigts qui courent sur le manche comme des lutins facétieux.

Les albums de Primus sont comme des contines musicales mélangeant rock expérimental, jazz , et accents metal, racontés par un frappadingue avec une voix de canard, et pourtant ça marche, et le groupe a eu un succès qui a dépassé les limites du metal.

Après une pause de plus de dix ans, Primus s'est reformé avec son line up originel pour l'album "Green Naugahyde", qu'on pourra qualifier d'encourageant à défaut d'être transcendant. Puis un concept album décevant sur Charlie et la Chocolaterie : "Primus and the Chocolate Factory with the Fungi Ensemble". Oui, ça ne pouvait être que décevant.

En découvrant le nouveau Primus, qui est un album sur un livre pour enfants parlant de gobelins aux couleurs de l'arc en ciel, on pouvait légitimement craindre du gloubiboulga qui bouche les oreilles. Avec "The Desaturating Seven" le concept est poussé loin, ça parle de sept gobelins, de sept couleurs, sur sept morceaux, avec sept thèmes.

La mise en condition est nécessaire si on veut éviter de décrocher auditivement. Je n'ai rien laissé au hasard: je me suis fait un grand bol de chocolat chaud, j'ai ressorti ma couette "Le Roi Lion et mon nounours rescapé des tréfonds du XXème siècle.

L'album commence par "The Valley", comme un conte, avec une grosse voix de dessin animé qui raconte... le conte, place le décor, puis continue en morceau vaguement chanté, claudiquant. Merde, ça fait un morceau de moins, je déteste les intros. "The Seven" le premier véritable morceau, est du Primus classique et efficace, une marche déglinguée et martiale en guimauve, et ça accroche l'oreille. Le chant de Les Claypool est toujours aussi Coin-coin-esque, les lignes de basse portent toute la musique. Tim Alexander est revenu derrière les futs, et son style de batterie à la fois métronomique et plein de breaks heurtés soutient à merveille le jeu de Les. La guitare, zut, j'ai failli l'oublier ! C'est pour dire. Elle brode sur la section rythmique, plus dans les ambiances que dans les riffs qui tuent.

"The Trek", comme son nom l'indique, ressemble plus à un petit voyage, sur le dos de la basse sautillante de Les Claypool, rondement mené. "The Scheme" est un titre assez court, peut-être le plus rock/metal de l'album, avec des guitares un peu plus lourdes et des petits bouts de double grosse caisse. Vous emballez pas, pas de risque de se cogner contre la commode en headbanguant, on est toujours dans un registre relativement bucolique.

"The Dream" le bien nommé ressemble à un rêve sous acides, avec son bruitage tordu obsédant comme un mantra alien. "The Storm" est plus un quasi instrumental, avec quelques lignes de chant éparses, et perd l'auditeur dans ses méandres, avant de le rattraper avec un passage plus intense, puis de le laisser se perdre à nouveau.

"The End" termine tout naturellement l'album, un peu comme il s'est commencé, pas vraiment une vraie chanson, d'un album qui n'en est pas vraiment un.

Est-ce un conte musical ? Un concept album instrumental chanté ? Un long EP ? Un court LP ? Primus ne se fera pas de nouveaux fans avec cet album, il ne décevra pas non plus les anciens, tant on retrouve l'univers barré et enfantin du groupe. C'est plus consistant que "Primus and The Chocolate Factory..." qui était très décousu et assez plat. Ceci dit, on aimerait que Primus refasse un jour un vrai album de chansons, déjantées certes, mais plus construites et efficaces.
Ce n'est pas le genre d'album qu'on se passe en boucle, mais le truc qu'on va se passer un jour où on a envie d'un brin de folie et de virtuosité. Ou si on a envie d'écouter à l'oeuvre le meilleur bassiste que la terre ait jamais porté. On pourra me dire que c'est pas le meilleur, mais Dieu a-t'il besoin d'être le meilleur ?

7 Commentaires

4 J'aime

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toto72 - 05 Janvier 2018:

Ca me rappelle une anedocte du Hellfest de cette année , j'ai été les voir avec un pote et au bout de 2 ,3 titres le type à coté de moi s'est barré en disant " j'ai rien compris ! "....il est clair que c'est pas le groupe le plus facile d'accès m'enfin quand meme...pour en revenir à cet album je suis un peu mitigé , pas déçu pour autant mais il me manque un petit quelque chose et je n'arrive pas à definir quoi ...

David_Bordg - 05 Janvier 2018:

Je l’ai écouté absolument fou furieux et évidemment génialissime.

JeanEdernDesecrator - 05 Janvier 2018:

Merci David_Bordg pour les encouragements et pour ta précision sur Justin Chancellor :-)

Toto : Très marrante ton anecdote !!! Il y en a qui sont pas équipés pour écouter Primus, eh ! eh !

Groaw - 06 Janvier 2018:

Merci pour ton écrit.

Dans l'ensemble, je suis satisfait de ce nouvel opus de Primus même si j'ai pas encore tout écouté. Certaines mélodies peuvent sembler ridicules (je pense notamment à The Seven) mais je trouve que ça a son charme et ça reste vraiment catchy. 

Je ferai l'impasse sur cette basse, ô combien jouissive et impressionante.

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