The Cabaret of Dreams

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12/20
Nom du groupe Seven Spires
Nom de l'album The Cabaret of Dreams
Type EP
Date de parution 21 Juillet 2014
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 The Siren
 01:51
2.
 Encounter
 03:53
3.
 The Siren (Reprise)
 02:26
4.
 The Cabaret of Dreams
 04:27
5.
 Choices
 04:43
6.
 Closure
 05:46
7.
 100 Days
 03:26

Durée totale : 26:32

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Seven Spires


Chronique @ ericb4

20 Octobre 2015

Le jeune combo doit encore peaufiner ses gammes pour espérer l'emporter...

Jeune et valeureux groupe de metal symphonique bostonnien, Seven Spires vient convoler à son tour sur les terres de ses homologues stylistiques, non sans afficher une certaine détermination. A l'instar d'Anaria, il souhaite entrer dans cette arène metal à chant féminin tant prisée pour faire valoir ses prérogatives, simplement muni de sa première et menue offrande. Et ce, à l'aune d'un EP auto-produit laissant dérouler sept pistes sur une bande auditive de près de vingt-sept minutes.

Cet album a été composé par le combo, initialisé par le guitariste Jack Kosto et la talentueuse interprète et parolière Adrienne Cowan. Pour sa mise en valeur, nos acolytes ont fait appel à l'expérience de Sascha Paeth (Avantasia, Kamelot, Epica, etc.) pour le mixage et le mastering. Ce qui s'en ressent sur la qualité de l'enregistrement, générant une fluidité des lignes instrumentales et vocales mises en parallèle. Toutefois, quelques notes parasites se perçoivent encore mais ne gênent que peu le parcours de cette menue rondelle. Les finitions souffrent non moins de quelques irrégularités, notamment sur les enchaînement inter pistes et sur les clôtures d'actes d'une œuvre qui s'appréhende comme une petite pièce de théâtre. Ainsi concocté, le message musical apparaît varié, techniquement élaboré, octroyant quelques effets de surprise et nombre de contrastes atmosphériques. Pénétrons plus en profondeur pour un premier éclairage de son contenu.

Si le combo a généré quelques passages instrumentaux, il n'a pas misé tout son propos sur ces actes, à considérer comme des entames de titres qu'ils se chargent d'introduire. Ainsi, l'ouverture de l'opus s'effectue en douceur à l'image de « The Siren », bref instrumental où domine un piano disséminant avec habileté de somptueux arpèges. L'éveil orchestral s'inscrit à mi-morceau à l'orée de nappes synthétiques profondes, déployant quelques ondulations mais calées sur un chemin mélodique linéaire parallèlement à un schéma d'accords en proie à la répétibilité.

C'est essentiellement sur un metal symphonique, orienté heavy, que le groupe a axé la majeure partie de son œuvre. Aussi, un mur de choeurs nous accueille sur le plombant « Encounter », titre d'inspiration heavy symphonique, aux riffs acérés et à la rythmique épaisse. Adrienne, par ses puissantes volutes rock, sans lyrisme aucun, nous mène agréablement à l'exploration de couplets bien sculptés et à des refrains plutôt engageants. Un petit solo de guitare s'inscrit alors au sein d'un pont technique finement élaboré avant que la reprise sur le refrain ne prenne le relai, et cela, de bien belle manière. Un second solo, plus emphatique, aux gimmicks éclairés vient clore le chapitre. Toutefois, on aurait souhaité davantage de longueur de ruban auditif pour pouvoir s'immerger plus encore dans le bain de cette plage à la profonde agitation intérieure. Par ailleurs, quelques notes orientalisantes nous installent sur « Closure », titre heavy battant le pavé avec insistance, tout en desserrant l'étreinte par quelques passages aux gammes éprouvées au piano et sous le joug de refrains non dénués de charmes. Complexe techniquement, progressif dans son champ rythmique et dans son assise vocale, il nous octroie également un magmatique solo de guitare. Parfois déroutant dans son cheminement mélodique, l'auditeur non averti pourrait se perdre en conjectures sur un titre qui, pourtant, ne manque ni de fraîcheur, ni de générosité en gammes.

Notre troupe a su aussi se montrer plus virulente, par moments. Ainsi, quelques arrangements rondement menés et judicieusement dispatchés nous projettent sur le véloce et intarissable « Choices », titre power à l'assise orchestrale nuancée et roborative, dans l'esprit de Doro. Fouettant le tympan par ses frappes incessantes et la graveleuse présence d'un caverneux growler, ce morceau a misé sur une dynamique percussive et des séries d'accords insoupçonnés pour se mouvoir et développer ses arguments. Et cela, au détriment d'une ligne mélodique qui peine à se recentrer sur son axe et à nous enflammer.

Par ailleurs, une orientation plus théâtrale a été de mise, notamment à l'image du titre éponyme de l'opus. Une ambiance à la fois tourmentée et quasi festive transpire de « The Cabaret of Dreams », titre frondeur, dans l'esprit d'Ela. Dispensant quelques échappées jazzy au piano, cette piste rythmiquement incisive, un poil syncopée, et aux riffs écornés, d'inspiration gothique, suit le schéma de la belle et la bête. Puissante et corrosive, la fragile créature ne se laisse pas compter et distille ses inflexions démoniaques sans en démordre, dans la lignée de Bif Naked. Par contraste, la flamboyante ritournelle s'achève sur quelques notes gracieuses au piano.

Quelques mots de tendresse nous sont également insufflés. Sur « 100 Days », outro de l'opus, on décèle une jolie ballade à fleur de peau où ruissellent quelques larmes d'un délicat piano. Une violoneuse ambiance se dessine en creux pour nous préparer à l'ultime moment. Ainsi, on ne restera pas indifférent à la spectaculaire et incandescente envolée de la petite sirène sur le refrain. On regrettera cependant de devoir se contenter de quatre maigrelettes minutes pour nous sustenter.

Résultat des courses : le jeune combo n'a pas démérité sur les plans technique et architectural de son œuvre. Ils ont témoigné d'un souci de diversité atmosphérique, de fines variations dans l'instrumentation, d'une infiltrante pugnacité alliée à quelques élans de tendresse et d'un chouia d'originalité. Cela dit, on aurait espéré davantage d'allonge sur certains passages, apparus trop laconiques pour prétendre à unifier l'adhésion. De plus, un travail de fond sur les lignes mélodiques s'avère indispensable pour espérer nous rallier à leur cause. En l'état, les séries et oscillations de notes s'avèrent trop approximatives pour attiser une flamme. Par ailleurs, les growls apparaissent inopportuns dans les espaces où ils se meuvent et les joutes oratoires avec la belle se révèlent trop plates pour déployer leurs effets. Sans jeux oratoires axés sur une empreinte lyrique, Adrienne témoigne d'une puissance vocale déjà maîtrisée, à assoir encore avec davantage de maturité. Ce faisant, on aurait espéré quelques duos en voix claire, mixtes ou non, afin d'étoffer l'offre vocale.

On conseillera cette galette aux amateurs de metal symphonique généraliste à chant féminin, pour une écoute ou deux, pour le plaisir de la découverte. Un potentiel s'affiche déjà, compte tenu du jeune âge des membres du combo, à affermir encore par des compositions ayant pris le temps de se construire. Autrement dit, il leur faudra ne pas céder à la tentation de vouloir à tout prix forcer le passage pour dessiner la suite de leur projet. Pour l'heure, la prise de connaissance s'avère donc relativement agréable, sans pour autant communiquer de moments réellement magnétiques. Il en faudra davantage pour espérer convaincre plus immédiatement un auditorat déjà familiarisé avec le style dont ils se prévalent. A l'aune d'un album full length, gageons que cet indicible espoir est permis...

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