Eyehategod revient un an après
In the Name of Suffering avec un disque qui fleure bon le sable chaud de Miami les blondes siliconées. Non je déconne avec un titre comme
Take as Needed for Pain on ne peut pas espérer mieux que l’expectative d’un sursaut après une bambou de dix feuilles. C’est donc la même formule si l’on peut appeler ça comme ça.
Eyehategod n’a pas changé sa formule, seule la production a fait un bon en avant. Il faut dire qu’un ami est venu y mettre son nez, Phil Anselmo. Bref c’est toujours du 110% Nihiliste et si vous avez quelque chose redire,
Eyehategod s’en tape.
On va donc commencer par cette production qui a clairement évoluée. Attention, je n’ai pas dit que le son était bon, j’ai dit meilleur. Pour autant le rendu ne s’en trouve qu’amélioré. Etonnement un son plus lourd donne à la musique du groupe un plus non négligeable. C’est aussi pour cela que ce disque est souvent considéré comme le meilleur. J’ai envie de dire pourquoi pas, car c’est vrai que ce disque est énorme. Toujours aussi crasseux, toujours aussi j’en foutiste, elle n’est que le prétexte a une nouvelle immersion dans les ténèbres de la vie sur terre. Conspués, méprisés, considéré comme des rebus de l’humanité les membres d’
Eyehategod s’en n’ont que faire. Ils vivent leur trip et expriment leur mal-être. Le titre est véritablement évocateur. Il faut tant bien que mal soigner ses souffrances internes et tous les moyens sont bons pour y arriver.
On notera l’arrivé de Brian Patton (
Soilent Green) à la guitare en complément de Bower
Power. A eux deux ils enchaînent les riffs sans réelle idée de là ou ça va les mener mais en même temps c’est toujours le cas chez
Eyehategod. N’oublions pas que tout le monde est la pour soutenir les vomissements de Mike Williams. Encore une fois toute sa souffrance s’exprime de façon très monolithique mais avec une telle intensité que forcément l’on est captivé par la bête. La « légende » raconte que le bon Mike vivait dans un squatte miteux au dessus d’un club de striptease peu fréquentable. En outre ce disque a été enregistré au treizième étage d’un supermarché de NOLA, le treizième étage étant maudi par les américains superstitieux (no comment mais je n’en pense pas moins). Tout cela pour dire que touts les ingrédient malsains sont au rendez vous de ce disque. « Blank » est tout simplement excellent,
Eyehategod typique avec un final que les Melvins auraient adorés. L’ajout de texte compréhensible comme sur « White Nigger » ajoute a l’ambiance très sombre tout comme sur «
Sister Fucker » ou le cri semble être la dernière volonté d’un type en train de s’étouffer avec son propre vomi. « Disturbance » est un peu a part et il faut avoir une version vinyle pour l’apprécier. En effet elle est placée en fin de la première face comme si l’on était sous tension pendante toute la première moitié du disque et que l’on tombe inanimé dans les toilettes les plus sales d’Ecosse ( cf Trainspotting). Nous sommes donc bien loin de Miami et de ses blondes siliconées.
Il n’y a donc pas de grande évolution, vous ne vous sentirez pas mieux en sortant de l’écoute de
Take as Needed for Pain mais au moins vous aurez tenté de faire quelque chose de votre vie. C’est de toute façon le message de
Eyehategod. La vie est moche ne te voile pas la face.
Au final un gros plus pour la production, la musique elle reste englué dans son bayou natal et le propos reste inchangé. Nihiliste un jour, nihiliste pour toujours. Même avec son contrat chez un grand du disque
Eyehategod reste
Eyehategod.
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