En 2005 sonnait la fin de la fabuleuse
trilogie qui a fait le succès de
Taake, mais aussi la fin du black
au relents pagan tant adoré dans le sombre univers métallique.
C'est donc en
Novembre 2008 que Hoest remet le couvert, et cette fois
seul à bord, afin de garder un total contrôle sur sa fameuse
musique. Ne sachant pas vraiment quoi attendre de cet album lors de
sa sortie, je m'imaginais un éventuel retour aux sources d'un black
métal plus trve que jamais, ou encore à une évolution dans la voie
pagan (ce qui m'aurait bien ennuyé !). Rien de tout ceci, car Hoest
a tout simplement décidé de changer encore une fois de paysages
pour cette fois explorer les contrés d'un black thrashisant,
laissant entrevoir un certain côté Black'n'Roll tout en conservant
savamment ses racines aériennes et entraînantes. Enfin, le tout
continue naturellement à se servir de nombreux éléments déjà
présent sur Hordaland...Doedskvad et autres sorties du groupe, ce
qui nous offre une bonne grosse mixture qui, je dois l'avouer, me
fait bien saliver.
Les escapades épiques assez typiques
du groupe sont ici bien présentes et placés divinement bien, comme
sur Umenneske, le contraste entre l'introduction thrashy et la fin de
ce morceau étant assez important. Ces passages sont ici relativement
atmosphériques et enneigent à merveille le monde épique et
grandiloquent de
Taake. Le timbre unique de Hoest surplomb le tout,
accompagné des riffs incisifs et de quelques solos par ci par là,
offrant à ce nouvel opus un regard suplémentaire. Le désespoir est
toujours si bien mélangé à la rage, son leader ajoutant quelques
effets de voix lointaines, de rires démentiels ou de «Hu !» assez
typiques, le tout étant toujours chanté en Norvégien.
Mais ne vous y trompez pas,
Taake n'a
pas perdu ses racines et continue à nous servir son Trve Norwegian
Black
Metal dans la plus grande tradition. Simplement, quelques
innovations sortis du génie de son géniteur viennent donner à cet
album une raison supplémentaire d'écouter et apprécier une
nouvelle œuvre encore et toujours captivante. Musicalement, les
guitares tiennent toujours une place très importante au sein de
cette musique tantôt énergique ou aérienne, principalement grâce
aux variations incisives et agressives ou mélancoliques et
planantes, voir désespérantes et intimistes sur quelques rares
passages. L'essence de
Taake est donc merveilleusement conservée en
s'ajoutant pour mon plus grand plaisir à de nouvelles touches qui
méritent vraiment d'être saluées.
Tout est bon sur cet éponyme, il n'y a
rien à redire. La production en elle même est très glacial et
s'adapte vraiment très bien aux variations de musique et de tempo,
les renforçant même en laissant une grande place aux guitares et
laissant même transparaitre une sort de léger reverb dans la voix,
étant certainement plus dû au mariage de la production au timbre de
Hoest qu'à un effet ajouté. Peut être la batterie est-elle un peu
trop en retrait, mais il n'y a franchement rien d'ennuyeux à
signaler de ce côté.
Le visuel voyant Hoest victime d'une
crise de folie désespérée, criant aux cieux, résume assez bien
l'esprit global de cet album, les silhouettes d'arbre derrière se
chargeant de représenter le côté épique et trve de cette galette,
tandis que les tons grisés symbolisent la froideur immuable de cet
album. Un visuel donc pas forcément compliqué et assez classique
dans ce milieux mais qui colle vraiment très bien à cet opus.
Pour conclure, les fans de
Taake
isseront cet album très haut dans la discographie du sieur Hoest,
les autres déplorant un coté trop mou dans les albums précédents
retrouveront peut-être une dose d'énergie qui portera leur oreille
jusqu'à l'écoute de cet album. Sans révolutionner son style,
Taake
nous livre donc un de ses tout meilleurs albums, certainement le plus
personnel du fait que Hoest soit le seul à avoir participer à
l'album. Un must have pour les fans, un très bon album pour les
autres, voici une des meilleurs sorties black de l'excellente année
2008. A écouter impérativement les yeux fermés.
PS : Vu au Hellfest et inutile de préciser qu'en live ça envoie sec !
J'ai assisté au Nordic Black Mass à Luyne ou Taake officié en tête d'affiche. Que dire... Ah oui, Taake en live, c'est énorme avec un tracklisting un peu plus orienté sur Hordaland doedsvak accompagné d' hymnes à la norvége qui représente selon moi la quintessence du black metal norvégien. Un live sans artifice, une qualité d'interpretation irreprochable, avec un hoest doté d'un charisme sans égal.
Un concert inoubliable pour ma part, d'autant plus que de les voir à Luynes, c'était inespéré.
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