Alors que les guitaristes Paul Ouellette et Brian Malone sont à la recherche d’un batteur pour leur groupe, Antaar Coates vient de son côté de quitter son précédent combo
Horror Of Horrors après l’enregistrement de Fangs Breaking The
Skin et cherche des acolytes en Floride pour exprimer son talent derrière les fûts. Lee Harrison le boss de
Conquest Music (et accessoirement batteur de
Monstrosity) va mettre tout ce petit monde en relation et signer le jeune groupe sur son label. La démo
City of the Dead s’avérant convaincante,
Diabolic gagne le droit d’enregistrer son premier full-lenght
Supreme Evil (1998).
Et pour un coup d’essai c’est le coup de maître d’entrée : mis en boite par Greg Marchuk à l’Audio Lab de Tampa et masterisé au Morissound,
Supreme Evil possède une production puissante sans être trop gonflée, et claire sans être creuse : l’idéal pour un groupe de brutal Death, car
Diabolic est bien un groupe sans concession et qui joue vite.
Largement influencé par des groupes comme
Morbid Angel ou
Immolation,
Diabolic envoie du lourd d’entrée,
Sacrament of Fiends regorgeant de riffs très agressifs et avec un Antaar Coates faisant montre d’une précision et d’une force de frappe impressionnante.
Attention
Diabolic n’est pas un «
Morbid clone », à l’instar de groupes comme
Krisiun ou
Angel Corpse ils apportent un souffle nouveau au Death
Metal de cette fin des années 90 en développant des morceaux extrêmement intenses et rapides avec un satanisme sous-jacent renforçant encore l’agressivité de la musique. Le chant de Paul Ouellette est à mi chemin entre le growl et le scream, ce qui colle parfaitement au registre belliqueux des compositions. D’ailleurs la cover de Joe Petagno exacerbe ce côté « evil » et sans pitié de
Diabolic.
Sur les furieux Rack Of
Torment ou
Dwelling Spirits, la paire Malone / Ouellette crache ses notes malsaines et agressives avec force, mais sait aussi à la manière de Trey Azagthoth placer des soli mélodiques de grande qualité comme sur la deuxième citée. View With
Abhorrence va même jusqu’à flirter avec le Black (et pas celui de
Dimmu Borgir !…).
Supreme Evil est sans temps morts et d’une homogénéité remarquable, difficile de s’en lasser. Une chanson comme
Ancient Hatred montre un
Diabolic réellement impérial avec un Antaar Coates d’une rapidité et d’une dextérité à couper le souffle : avec quelques chansons de plus dans ce registre
Supreme Evil aurait même pu devenir un chef d’œuvre au lieu comme ici d’un excellent album (ce qui n’est déjà pas si mal).
A défaut de tout renverser sur son passage comme a pu le faire
Krisiun avec Apocalyptic
Revelations,
Diabolic prend une place d’outsider (il ne pourra jamais faire mieux) dans le Death
Metal avec un
Supreme Evil un peu sous-estimé et qui ravira les fans d’un
Morbid Angel ayant copulé avec
Angel Corpse.
BG
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