Suffer in Hell

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16/20
Nom du groupe Chelsea Grin
Nom de l'album Suffer in Hell
Type Album
Date de parution 11 Novembre 2022
Labels One Rpm
Style MusicalDeathcore
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1.
 Origin of Sin
 
2.
 Forever Bloom (ft. Trevor Strnad)
 
3.
 Deathbed Companion
 
4.
 Crystal Casket
 
5.
 Flood Lungs
 
6.
 The Isnis
 
7.
 Mourning Hymn
 
8.
 Suffer in Hell, Suffer in Heaven
 

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Chelsea Grin


Chronique @ Groaw

28 Novembre 2022

Au sein de l’Enfer, une intense souffrance aussi bien physique que morale

Présent au sein du quatuor américain Chelsea Grin depuis maintenant quatre ans et œuvrant intensément sur son autre projet Darko US, le vocaliste Tom Barber est sans conteste une des figures emblématiques du deathcore aux côtés de légendes telles que Kyle Anderson, Ben Duerr ou encore David Simonich. Déjà largement remarqué lorsqu’il était le frontman de Lorna Shore et fort d’un remarquable album du nom de Flesh Coffin, le musicien est toujours en soif de nouvelles expériences ou d’expérimentations novatrices.
Néanmoins, son premier ouvrage Eternal Nightmare à la tête de Chelsea Grin n’eut pas le même triomphe que ses autres exploits et s’est même vu vivement critiqué. Réputé pour sa fraîcheur et son inspiration, le chanteur est quelque peu tombé dans la généralité et le stéréotype avec un opus qui est certes loin d’être médiocre mais qui, et surtout dans les standards de la formation américaine, ne révolutionne en rien le genre. Une certaine sensation d’inachevé venait conclure une toile qui a été assez vite oubliée.

Le challenge est donc double pour nos musiciens qui vont à la fois devoir se réconcilier avec leur public mais aussi briser cette sphère conventionnelle, celle qui semble empêcher le collectif de s’exprimer pleinement et de laisser jaillir son authenticité. Pour répondre à tous ces besoins, le combo se lance dans un concept plutôt inédit, celui d’un double album nommé Suffer in Hell, Suffer in Heaven. La chronique concerne ici la première partie de ce double opus à savoir Suffer in Hell puisque le second chapitre ne sera disponible que l’année prochaine. Pour ce tableau, le quatuor a décidé de se séparer de sa maison de disques Rise Records pour rejoindre un réseau musical, un service de distribution numérique et également une plateforme dédiée aux fans baptisée ONErpm, la première approche sur la scène metal.

La formation signe un retour réussi à bien des niveaux à commencer par la production. Bien qu’elle soit tout à fait convaincante et convenable sur son prédécesseur, nos Américains hissent le ton sur ce nouveau disque notamment par l’intégration d’arrangements symphoniques. Ces ajustements sont pleinement perceptibles sur le titre d’ouverture Origin Of Sin qui n’enlève en rien les codes du groupe à savoir hostilité, malveillance et énergie.
Le quatuor perpétue sa tendance blackened deathcore, une ambiance de désolation excessivement morne et misérable, même si elle n’est pas au cœur du morceau. L’apport symphonique principalement caractérisé par les chœurs apportent plus de majestueux, plus de grandeur et pendant le breakdown une sensation de fin du monde, un sentiment d’angoisse et de désespoir. La composition nous laisse un aperçu de l’impressionnante palette vocale de Tom Barber et son aspect groovy dont il est le seul détenteur.

Chelsea Grin sait aussi rendre de somptueux hommages en atteste Forever Bloom en featuring avec le très cher regretté Trevor Strnad. La mémoire du défunt musicien n’est aucunement bafouée puisque l’artiste nous enchante par ses derniers souffles. En fin de morceau, sa prestation vocale agressive, emplie de rancœur associée à la mélodie est une performance que l’on pourrait aisément retrouver chez The Black Dahlia Murder. Sa voix nous étonnerait presque par son animosité, sa profondeur et son association avec Tom Barber prend ici tout son sens. La mélodie en elle-même suit les principes du groupe avec un groove que l’on ne présente plus. Cependant, c’est par son approche plus djenty que les musiciens nous interpellent et toujours par ses pannes ultra racoleuses.

La technicité est également de mise sur ce Suffer in Hell avec une omniprésence de « pinch harmonics », ces sons aigus à la guitare souvent déformés. La technique est notamment pratiquée sur Crystal Casket, un morceau relativement conventionnel dans son schéma mais qui fait renaître des sonorités oldschool, des breakdowns pesants sans cette idée d’être constamment le plus lent possible. Notre vocaliste s’illustre pleinement sur son timbre grave par rapport aux autres compositions qui s’attaquent à d’autre types de vocaux.
Le titre et interlude finale Suffer in Hell, Suffer in Heaven n’est pas en reste sur ces « pinch harmonics ». Bien que le registre lyrique soit assez pauvre sur cette musique puisqu’il n’est constitué exclusivement que du titre répété en boucle, le morceau n’est ni plus ni moins qu’un breakdown de breakdowns. Sa structure bête et méchante fonctionne à merveille et le jeu de ralentissement présenté bascule la formation vers une orientation slam deathcore plutôt intrigante. La destruction sur cette fin est tout bonnement une boucherie humaine et la performance vocale de Tom Barber atteint un niveau stratosphérique.

Avec seulement huit titres et moins d’une demi-heure d’écoute, Suffer in Hell souffre forcément de sa brièveté et à l’instar d’Eternal Nightmare, on reste plutôt sur notre faim. De même, l'enchaînement des titres sans intermèdes ou sans battements nous empêche de pouvoir souffler, même si certaines compositions comme Mourning Hymn avec son introduction au piano permettent d’avoir une vision un peu plus mélodique. Nos Américains ne sont pas plus aidés par la durée des morceaux qui dépassent péniblement les trois minutes et qui ne comportent pas assez de développements, de péripéties pour nous tenir en haleine. On regrettera aussi que le penchant symphonique ne soit pas plus mis en avant, plus exploité, ce qui aurait sans doute permis à nos musiciens de se diversifier un peu plus.

C’est tout de même avec un constat très positif que l’on ressort de ce Suffer in Hell. Chelsea Grin a su parfaitement rebondir avec un disque à la production quasi irréprochable, avec une certaine envie de se surpasser et avec des propositions vocales plus mâtures. Tom Barber confirme également la bonne impression qu’il dégageait sur son second projet et montre qu’il ne s’est aucunement reposé sur ses lauriers. On espère néanmoins que le quatuor américain nous concoctera une recette un peu plus fournie sur la suite de son aventure, sur la deuxième et dernière phase du double album. En attendant, profitons de ce ravissant retour et de cette escapade … en Enfer.

3 Commentaires

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Jibe - 28 Novembre 2022:

Ohhh ça va me plaire ça ! 
Il remonte dans ma liste de nouveautés à écouter ; merci et well done pour la chronique !

fufupue - 29 Novembre 2022:

Le deathcore mue et evolue mais si beaucoup de groupes ajoutent des éléments symphoniques ne risque t on pas de revenir au point de départ? Je me fais l avocat du diable là, c'est juste une remarque préalable à une écoute. Super chronique, merci pour les infos techniques, j essaierai d écouter en parallèle de la lecture car n étant pas musicien des pinch harmonics c'est un mystère lu comme ça.

fufupue - 29 Novembre 2022:
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