Depuis la capture de la demo-tape The Last Supper (
Morbid), plus d’une centaine de sessions d’enregistrement se sont déroulées dans l’antre de Tomas Skogsberg entre septembre 88 et fin 92, petit focus sur quatre années montrant l’activité intense des Sunlight Studios à cette époque, ayant accueilli majoritairement des formations deathmetal suédoises. Si certains groupes avaient une vision très précise du son qu’ils voulaient obtenir, d’autres sans idée particulière ni grande expérience se sont retrouvés avec les réglages standards de l’ingénieur, qui avait forcément ses habitudes.
Formé fin 1990 à Avesta,
Centinex compte justement parmi ces jeunes groupes influencés à leurs débuts par
Entombed ou
Carnage, et sortis des Sunlight Studios avec une production à-la-chaine de Skogsberg. Le quintette y immortalise sa demo-tape
End of Life en juillet 91, puis son premier album
Subconscious Lobotomy l'été suivant, capturé sur le même schéma. Tiré à un millier d’exemplaires CD, le disque sort ainsi à l’automne 92 sur le petit label suédois éphémère Underground Records, qui ne comptera en tout et pour tout que quelques EP’s et deux full-lenghts à son catalogue, dont le vinyle 33t Bloodchiling Tales (
Sorcery) paru une année auparavant.
Pochette enfantine, deathmetal manquant encore de personnalité, production standard de Skogsberg, sont ces éléments à la décharge de
Subconscious Lobotomy qui, sans être un mauvais disque, se situe dans la masse des albums suédois de cette période. Les compositions certes peu techniques sont toutefois suffisamment solides, guidées par des guitares aux riffs granuleux & entrainants, et deux growlers (Erik et Mattias) échangeant ou superposant leur chant guttural. A cela,
Centinex ajoute de bonnes idées, comme les quelques nappes de claviers au cœur de Shadows Are
Astray, le départ acoustique de Dreams of Death, le court chant féminin sur
Orgy in
Flesh, ou encore le relief plus mélodique de Bells of
Misery et Until Death.
Album typique du deathmetal suédois made-in-Sunlight,
Subconscious Lobotomy est une réalisation honnête et assez générique, de la part d’un groupe encore naïf et insouciant, l’œuvre possédant ainsi ce charme des premières années, à une époque où les regards tournés en Scandinavie pointaient régulièrement vers
Entombed ou
Dismember. Toujours debout aujourd’hui,
Centinex n’a en tout cas pas à rougir de son parcours, ni finalement de son premier album, abstraction faite de cette sacrée pochette (!), accessoirement refaite sur la réédition du label
Memento Mori en 2010.
Fabien.
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