Streets

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17/20
Nom du groupe Savatage
Nom de l'album Streets
Type Album
Date de parution 04 Octobre 1991
Style MusicalHeavy Progressif
Membres possèdant cet album262

Tracklist

1.
 Streets 06:50
 
2.
 Jesus Saves 05:13
 
3.
 Tonight He Grins Again 03:28
 
4.
 Strange Reality 04:56
 
5.
 A Little Too Far 03:25
 
6.
 You're Alive 01:51
 
7.
 Sammy and Tex 03:07
 
8.
 St. Patrick's 04:17
 
9.
 Can You Hear Me Now 05:11
 
10.
 New York City Don't Mean Nothing 04:01
 
11.
 Ghost in the Ruins 05:32
 
12.
 If I Go Away 05:17
 
13.
 Agony and Ecstasy 03:33
 
14.
 Heal My Soul 02:35
 
15.
 Somewhere in Time 03:17
 
16.
 Believe 05:42
 
17.
 Desiree
 
18.
 Ghost in the Ruins (Live)
 
19.
 Jesus Saves (Live)
 

Durée totale : 00:00

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Savatage


Chronique @ ZazPanzer

11 Novembre 2010

Lettre ouverte à Jon et Criss Oliva.

Très cher Jon, très cher Criss,

Je prends la plume ce soir pour vous remercier, vous exprimer toute ma gratitude, vous dire combien votre musique me touche au plus profond de mon âme. Je voulais que vous sachiez l’importance qu’elle a dans ma vie. Jamais elle ne me quitte.

J’ai longuement hésité avant de commencer ce texte, me sentant incapable de mettre en mots la profondeur et l’intensité des émotions que vos disques me procurent, et particulièrement celui que j’estime être votre véritable chef d’œuvre, «Streets – A Rock Opera». Toi aussi d’ailleurs, Jon, tu considères cette œuvre comme la plus aboutie de ta carrière. Comme l’illustre la cover, sobre et glaciale, tu t’es mis à nu sur cet album, donnant tout une bonne fois pour toutes. Tu es même allé jusqu’à quitter ton propre groupe à la fin de cette tournée, pensant avoir atteint les limites de ta créativité, refusant de t’auto-parodier. Partir au sommet, pour rester ensuite dans l’ombre… C’était ton plan. Le destin allait en décider autrement.

Mais commençons par le commencement ! Je pense que vous m’en voudriez, les gars, si je vous parlais de « Streets » sans évoquer votre producteur Paul O'Neill, et vous auriez raison. Il disait à l’époque de votre rencontre que «vous étiez l’essence, et lui certainement l’allumette». Et il avait raison. Dès 1987, Paul réussit à tirer de vous le meilleur, la crème, le caviar, le petit lait, le grand cru… Les possibilités exceptionnelles que l’on pressentait sur les albums précédents prennent enfin vie dans une explosion de riffs implacables s’enchaînant sur un pur album Heavy Metal, « Hall of the Mountain King », qui synthétise magistralement tous vos opus précédents.

Mais vous vouliez aller plus loin encore, repousser les limites du genre avec l’album suivant, «Gutter Ballet», heavy, mais regorgeant de passages plus intimes donnant la part belle au piano et à de riches orchestrations, car vous aviez déjà en tête l’Opéra-Rock que je vénère.

Et nous voilà en 1990, l’année où vous rentrez aux Record Plant studios, le 5 juillet précisément, pour enregistrer « Streets ». Un concept-album qui devait devenir votre disque ultime. Pas facile de proposer un tel projet après les bombes atomiques « Seventh Son » et « Operation : Mindcrime ». Mais qu’importe, vous étiez prêts à monter au créneau sans rougir avec ce conte urbain, narrant si poétiquement l’ascension, la déchéance et la rédemption d’un dealer devenu Rock Star, qui plonge à son tour dans les affres des paradis artificiels, et affronte la mort accidentelle de son meilleur ami.

Si cet album est bouleversant, c’est peut-être, Jon, parce qu’il raconte ta vie. Ta biographie en musique. Tes démons exorcisés magnifiquement, dans des morceaux déchirants de beauté, de rage, de souffrance, de mélancolie, mais surtout d’espoir. Le futur en pointillé, les espérances brisées, les rêves auxquels s’accrocher, les doutes qui torturent, la tentation de mettre un terme à tout ce merdier, la renaissance. On vit avec toi. Rentré dans ton univers, le voyage commence mais ne se termine pas. Et on ne veut pas qu’il prenne fin. Jamais.

Impossible de mettre en avant un morceau, tellement l’ensemble est cohérent et indissociable. Pourtant rarement on aura vu des chansons aussi différentes s’imbriquer si parfaitement. Ambiances lugubres et pesantes, rocks classiques typés ‘80s, ballades intimistes au piano, riffs Metal, ou mid-tempi portés par une basse énorme, ces hymnes n’ont qu’un dénominateur commun : ta guitare, Chris. C’est enfoncer des portes ouvertes que de crier au génie, mais je ne sais comment l’exprimer autrement. Tous les spécialistes avaient déjà vu en toi un brillant guitariste, mais tu signes ici toi aussi la plus belles prestation de ta carrière, accompagnant tantôt subtilement le piano et les déchirements de Jon, puis laissant tes mélodies s’envoler dans un déchainement de violence maitrisée. Magique. Eblouissant. Emouvant. Technique et émotion fusionnées dans un style inimitable, bien que comparable dans l’approche à celui de Randy Rhoads. Frissons garantis. Et encore plus lorsque l’on songe que c’est la dernière fois que vous étiez réunis tous les deux sur un disque…

Et que dire de ton chant, Jon ? Tu passes avec une telle aisance d’un registre à un autre que c’en est affolant. Mais quiconque a déjà écouté un disque de Savatage s’est déjà aperçu du don que tu as reçu : tu es capable de tout chanter, habité par un feeling et une conviction qui te sont propres, alternant les parties presque murmurées avec des cris écorchés vifs… Et pourtant… Ce n’est pas ce qui m’a le plus marqué sur ce disque je crois. C’est pour dire ! La musique est en effet universelle, mais tes auditeurs ont également la Chance d’accéder à ta poésie, et cet album, tu le sais, est bien plus que de la musique. Un jardin secret, une porte toujours ouverte vers un autre univers quand on a besoin de s’y réfugier. Quel bonheur d’oublier sa journée en rentrant dans le monde de D.T. Jesus...
“Time and time and time again
I’m just looking for a friend
But no one seems to be around
Except this monkey that I’ve found
Still he is my only friend
And tonight he grins again”

Enfin, Jon, j’aurais juste un mot à te dire sur la production de l’album, si controversée. Je me rappelle que cet album vous a rendu dingues. Vous étiez des pionniers, et « Streets» est le premier disque enregistré en numérique, sur 96 pistes… Et vous avez essuyé les plâtres de cette révolution qui se mettait doucement en marche, allant même jusqu’à devoir réenregistrer entièrement le morceau éponyme, effacé après des semaines de travail. Perfectionnistes, vous réarrangez sans cesse les morceaux, en rajoutez de nouveaux, modifiez plusieurs parties, jusqu’à ce que tu pètes un câble, un an jour pour jour après ton arrivée aux studios new-yorkais. Tu en claques la porte le 4 juillet 1991 pour rentrer en Floride, laissant Paul mettre la touche finale à ton bébé. Le résultat est-il proportionnel à vos efforts titanesques ? Honnêtement, je ne suis pas assez objectif pour en juger. Certains trouvent les orchestrations trop marquées années 80, d’autres n’apprécient pas le son de guitare et son côté peut-être trop « live ». Moi, Jon, je m’en contrefous. Je ne me suis jamais posé la question. Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse, non ?

Pour finir, Criss, Jon, je pense à la chanson de Europe qui rend un bel hommage à Phil Lynott. Sachez que j’ai pour vous la plus grande admiration et que vous avez rendu ma vie meilleure.
Jon, Criss, merci.

“You are my heros
My fridaynight
You wrote the soundtrack to my life
Days when I had enough
You were the rock
In my life”

26 Commentaires

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samolice - 17 Octobre 2012: Aprés quelques écoutes de l'opus, la première impression est "RAOUFFFF". Un gros pavé qui va certainement me demander du temps pour être apprécié à sa juste valeur.
Ca change du "aussitôt consommé aussitôt jetté" qui nous innonde chaque jour un peu plus.
samolice - 25 Novembre 2014: Ayant fait tourner le cd de très nombreuses fois depuis 3 mois, je n'arrive toujours pas à bien "entrer" dans ce disque. Je me rends compte qu'à chaque écoute vient un moment où je décroche. C'est grave docteur Zaz? Promis, je vais persister!
largod - 25 Novembre 2014: Soupir... Laisse toi juste porter Olivier et tu trouveras la porte d'entrée. Et bien entendu, chronique au format infiniment personnel. Merci
Sperma_frost - 25 Novembre 2014: Un album gigantesque, mon préféré avec le précédent, du grand Savatage qui restera pour la postérité !
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