Storyteller

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16/20
Nom du groupe Deep Sun
Nom de l'album Storyteller
Type Album
Date de parution 15 Mai 2025
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Storyteller
 04:31
2.
 Tales That Should Have Never Been Told
 04:13
3.
 United Force
 03:50
4.
 Worlds Collide
 04:49
5.
 Ballad of Tragedy
 04:35
6.
 Fierce
 04:03
7.
 The Window
 04:22
8.
 Flight of the Phoenix (2025)
 03:17
9.
 Wasteland
 03:54
10.
 The Last Stand
 05:58

Durée totale : 43:32

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Deep Sun


Chronique @ ericb4

03 Juin 2025

Pour une heureuse incursion en d'enchanteurs paysages de notes...

S'il est des formations musicales sachant prendre le temps nécessaire à la pleine maturité de leurs gammes avant de se lancer dans l'arène, ce quintet helvétique serait assurément du nombre. En effet, né en 2006, le combo ne sortira son introductif EP, « Flight of the Phoenix », que huit ans plus tard. Un encourageant effort que trois albums full length relayeront, à commencer par le luxuriant et pulsionnel « Race Against Time », en 2016, lui-même suivi de « Das Erbe der Welt », trois ans plus tard ; une œuvre forte à laquelle succédera le solaire et foisonnant « Dreamland - Behind the Shades », en 2022. Il faudra alors patienter quelque trois années supplémentaires avant de se voir octroyé un quatrième mouvement de même acabit du nom de « Storyteller » ; un set de dix compositions, signé, lui, chez le discret label suisse Power Blast Records. Ce faisant, les 43 minutes du ruban auditif de cette rondelle permettront-elles dès lors à nos acolytes de rejoindre le cercle encore très fermé des valeurs de référence de l'espace metal symphonique à chant féminin lyrique ?

Dans ce dessein, l'équipage de la dernière traversée subira un léger remaniement. Aussi à bord du navire nous accueillent aujourd'hui : Debora Lavagnolo, chanteuse lyrique dont le grain de voix se rapprocherait de celui de Stela Atanasova (Metalwings), avec un léger vibrato, apparenté à celui de Sabine Meusel (Xiphea) ; Tom Hiebaum (Green Labyrinth), aux claviers ; Angelo Salerno (ex-Green Labyrinth, ex-Dystera), à la basse ; Tobias Brutschi, à la batterie ; Erik Dummermuth, en remplacement de Stephan Riner, aux guitares. Avec la participation, pour l'occasion, de Michele Guaitoli (Visions Of Atlantis, Temperance) au chant. De cette étroite collaboration émane un propos metal mélodico-symphonique aux relents power et pop rock, soit partiellement dans le sillage stylistique de son prédécesseur. Se dessine alors une offrande à la fois enjouée, enivrante et pétrie d'élégance, dont les sources d'inspiration seraient à puiser dans le patrimoine compositionnel de Nightwish, Xandria, Dark Sarah, Metalwings, Xiphea, Lunatica et Visions Of Atlantis, la petite touche personnelle en prime.

A l'instar du précédent opus, ce nouvel élan bénéficie à son tour d'une production d'ensemble de fort bonne facture, d'un mixage bien ajusté et d'un mastering plutôt soigné, signés, là encore, Frank Pitters, claviériste/guitariste/vocaliste (ex-Dignity, guest chez Visions Of Atlantis, Ecliptica, Dragony, Daedric Tales), surtout connu pour avoir produit certains albums des groupes ici mentionnés, auxquels s'ajoute Edenbridge. Jouissant parallèlement d'une saisissante profondeur de champ acoustique et de finitions passées au crible, le confort auditif ainsi procuré par le méfait invite à son parcours d'un seul tenant. Mais levons l'ancre sans plus attendre pour une croisière dans une mer volontiers houleuse, que l'on espère ponctuée de quelques terres d'abondance...


Lorsqu'il se plait à nous projeter sur une terre de lave en fusion, le collectif parvient à nouveau à nous retenir plus que de raison. Ce à quoi nous sensibilise, en premier lieu, « Worlds Collide », torrentiel up tempo à la croisée des chemins entre Nightwish et Dark Sarah. N'ayant de cesse de distribuer de virulents coups de boutoir, pourvu à la fois d'un refrain immersif à souhait qu'encensent les poignantes envolées lyriques de la princesse et d'un pont technicistes bien amené et surmonté d'un fringant solo de guitare, le fougueux méfait n'aura pas tari d'armes pour asseoir sa défense. Dans cette énergie, on ne saurait davantage esquiver la version remastérisée de « Flight of the Phoenix », titre issu de leur EP éponyme ; une véritable métamorphose s'est opérée, et ce aussi bien en ce qui a trait à la qualité de sa production d'ensemble et de ses arrangements instrumentaux qu'à sa colorature power au détriment de la mouture heavy de l'originale. Et la sauce prend, sans tarder, là encore.

Un tantinet moins éruptifs, d'autres espaces d'expression pourront non moins se jouer de toute tentative de résistance à leur assimilation. Ce qu'atteste, tout d'abord, « Storyteller », entraînant mid/up tempo aux riffs acérés, ''nightwishien'' en l'âme. Au regard de son refrain catchy mis en exergue par les angéliques inflexions de la sirène et de la fulgurance des grisantes montées en régime de son corps orchestral, le ''tubesque'' effort ne se quittera qu'à regret. Dans cette veine, on ne saurait davantage éluder « The Window », invitant manifeste metal mélodico-symphonique aux relents pop rock, au carrefour entre Lunatica et Xiphea ; instillé d'un léger tapping, de sémillants arpèges d'accords et d'un break opportun que balaiera prestement une bondissante reprise sur la crête d'un refrain que l'on entonnerait à tue-tête, le poignant élan ne relâchera pas sa proie d'un iota. Dans cette énergie, on retiendra encore l'engageant et pulsionnel « United Force », qui, dans la lignée de Visions Of Atlantis, nous livre un duo mixte en voix claire bien habité, unissant les fluides ondulations de la belle et les puissantes attaques de Michele Guaitoli (Visions Of Atlantis, Temperance). Mais le magicien aurait d'autres tours encore dans sa manche...

Quand la cadence du convoi instrumental se fait plus mesurée encore, nos acolytes trouvent bien souvent les clés pour aspirer le tympan du chaland. Ce que révèle, d'une part, « Tales, That Should Have Never Been Told », classieux mid tempo aux riffs crochetés, à la confluence de Xandria et de Metalwings, eu égard à l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'il nous invite à suivre et qu'empruntent les pénétrantes impulsions de la déesse, à son vibrant solo de guitare et à son saisissant final en crescendo. Dans une même dynamique, c'est cheveux au vent que l'on parcourra « Fierce », rayonnant mid tempo aux riffs effilés ; nourri d'une chatoyante fibre orientalisante, d'un entêtant refrain mis en habits de lumière par les cristallines patines de la diva et d'un flamboyant solo de guitare, ce hit en puissance poussera assurément à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée. Une oreille attentive pourra encore être portée au ''nightwishien'' low/mid tempo « Wasteland » tant pour ses enchaînements intra piste des plus sécurisés que pour ses sonorités synthétiques surannées savamment disséminées.

Au moment où ils nous mènent en d'apaisantes contrées, nos compères en profitent pour nous adresser leurs mots bleus les plus sensibles, susceptibles de générer la petite larme au coin de l'oeil. Ce qu'illustre « Ballad of Tragedy », somptueuse ballade au carrefour entre Xandria et Xiphea, au regard de ses subtiles variations rythmiques et d'une onde mélodique des plus enivrantes sur laquelle se calent les touchantes modulations de la maîtresse de cérémonie.

Mais ce serait à l'aune de son ample pièce metal symphonico-progressive que la troupe serait, une fois encore, au faîte de son art. Ainsi, la ''nightwishienne'' fresque « The Last Stand » déverse ses quasi 6 minutes d'un parcours à la fois épique et romanesque, abondant en coups de théâtre percussifs. Nous est alors livré un solaire et luxuriant mouvement greffé sur une sente mélodique des plus enveloppantes, magnifié par les troublantes volutes d'une interprète que l'on croirait touchée par la grâce, dispensant parallèlement un sculptural solo de guitare avant que des gammes pianistiques d'une infinie délicatesse ne viennent refermer la marche. Sans doute le masterpiece de la rondelle.


Au final, le combo nous mène au cœur d'un mouvement aussi invitant que palpitant, assimilable à une ronde de saveurs exquises, que l'on ne quittera que pour mieux y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité. Sans pour autant nous faire oublier la magnificence des gammes ni le charisme mélodique de ses illustres aînés, ce frais arrivage tire néanmoins son épingle du jeu, et de bien belle manière. Varié sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal ainsi qu'en matière d'exercices de style tout en bénéficiant d'une ingénierie du son rutilante et d'un petit supplément d'âme le rendant particulièrement liant, ce nouvel élan trouvera assurément un écho favorable auprès d'un auditorat déjà sensibilisé aux vibes de leurs maîtres inspirateurs.

Si les prises de risques s'avèrent plus timides que celles de son devancier, pas un bémol harmonique ne viendra contrarier l'accroche d'un set de compositions à la solide armature technique, fleurant bon la féconde inspiration mélodique de ses auteurs et pourvu d'une signature oratoire aisément identifiable et des plus touchantes. A la lumière d'un album ne manquant ni d'allant ni de panache mais aux arpèges quelque peu prévisibles, la formation suisse ne serait plus qu'à un cheveu de venir grossir les rangs des valeurs de référence de cet espace metal. Pour une heureuse incursion en d'enchanteurs paysages de notes...

Note : 16,5/20

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