Das Erbe der Welt

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17/20
Nom du groupe Deep Sun
Nom de l'album Das Erbe der Welt
Type Album
Date de parution 26 Avril 2019
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1.
 Relentless Resistance
 04:49
2.
 Heroes
 04:01
3.
 Insurrection of Technology
 03:54
4.
 Worship the Warship
 05:42
5.
 Abandon Cyberspace
 03:43
6.
 Das Erbe der Welt
 04:32
7.
 Super New World
 04:41
8.
 Vertigo
 05:06
9.
 Go for the Kill
 03:55
10.
 My Darkness
 03:41
11.
 Frozen Sea
 04:14
12.
 The Raven
 15:27

Durée totale : 01:03:45

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Deep Sun


Chronique @ ericb4

06 Avril 2019

Une œuvre forte et de la démesure signée par le combo suisse...

De l'eau a coulé sous les ponts pour le quintet suisse depuis leur premier album full length « Race Against Time », pulsionnel effort sorti deux ans suite à un introductif et prégnant EP dénommé « Flight of the Phoenix ». Une fois de plus, le combo s'est laissé le temps nécessaire à la maturité de ses compositions et au peaufinage de son ingénierie du son. Aussi, nous revient-il pas moins de trois années plus tard, impulsé d'un nouvel élan d'inspiration, doté d'un second effort de longue durée répondant au nom de « Das Erbe der Welt » ; rondelle sortie cette fois chez Massacre Records, généreuse de ses 64 minutes, où se succèdent 12 titres d'obédience metal mélodico-symphonique, cette fois un tantinet futuriste, dans le sillage de Nightwish, Dark Sarah, Sirenia, Xandria et consorts. Cette fraîche livraison serait-elle le point de départ d'un regard alternatif du groupe sur son œuvre et lui autorisera-t-elle à se placer désormais parmi les valeurs confirmées du metal symphonique à chant féminin ?

Dans ce dessein, le thème de l'album repose sur deux sujets chers au cœur de nos acolytes, à savoir, l'intelligence artificielle et le progrès technologique, ce dont rendent compte à la fois les paroles, l'instrumentation, et l'artwork d'inspiration fantastique de la pochette signé Stefan Heilemann. Ce faisant, la frontwoman Debora Lavagnolo, le claviériste Tom Hiebaum, le guitariste Pascal Töngi, le bassiste Angelo Salerno (ex-Green Labyrinth, ex-Dystera) et le batteur Tobias Brutschi nous immergent au sein d'une œuvre vivifiante, charismatique, variée, émouvante, innovante, tout en restant fidèles à leurs fondamentaux stylistiques. Produit, mastérisé et finement mixé par Markus Teske (Bazement Studio), la galette jouit d'une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation et surtout d'une belle profondeur de champ acoustique. Nos compères auraient donc mis les petits plats dans les grands...


A l'instar de son aîné, c'est au regard des pistes les plus offensives que la formation suisse marque ses premiers points et non des moindres. Ainsi, on retiendra les impulsifs et ''nightwishiens'' « Relentless Resistance » et « Heroes » à la fois pour leurs pénétrants cheminements d'harmoniques, leurs variations atmosphériques et rythmiques judicieusement positionnées, leurs grisantes oscillations synthétiques et leurs immersifs refrains, mis en habits de lumière par les cristallines inflexions de la belle. Dans cette énergie, on n'éludera ni l'émoustillant « Abandon Cyberspace » ni le tubesque « Super New World » eu égard à leurs lignes mélodiques d'une précision d'orfèvre et à la soudaineté de leurs accélérations.

Moins directement orientés vers les charts, d'autres passages tireraient néanmoins leur épingle du jeu. Ce qu'illustrent l'enjoué et intrigant « Worship the Warship », l'énigmatique « My Darkness », tout comme le tonique et frétillant « Go for the Kill » qui, dans l'ombre d'un Nightwish estampé « Oceanborn », délivrent tous trois une rythmique sanguine doublée d'une sidérante force de frappe. Et ce, tout en jouant à plein sur les effets de contraste atmosphérique, mêlant jovialité, sensualité et mysticisme pour les deux premiers méfaits ; combinant riffs épais, basse résolument vrombissante et fines variations rythmiques pour le troisième. Et la sauce prend, une fois encore.

Quand il ralentit un tantinet la cadence, le combo trouve sans mal les clés pour nous rallier à sa cause. D'une part, à mi-chemin entre un Nightwish des premiers émois et Xandria, l'entraînant mid tempo progressif « Insurrection of Technology » délivre des couplets finement ciselés relayés par des refrains catchy, mis en exergue par les envolées lyriques de la diva. Dans cette énergie, difficile également de résister à l'appel de la sirène sur « Vertigo » ; enivrant mid tempo calé sur une sente mélodique d'une efficacité redoutable, que l'on ne quittera qu'à regret. Et comment ne pas succomber aux vibes insufflées par l'entraînant « Frozen Sea » ? Doté d'une gracile flûte samplée, pourvu d'insoupçonnés changements de tonalité et de magnétiques séries d'accords, d'un claquement de doigts, le grisant effort encensera le tympan du chaland.

Lorsqu'ils nous immergent au cœur d'intimistes instants, nos acolytes nous offrent leurs mots bleus les plus sensibles. Aussi ne pourra-t-on que malaisément contenir la petite larme au coin de l'oeil à l'aune de « Das Erbe der Welt », frissonnante ballade romantique aux airs d'un slow qui emballe, que n'auraient reniée ni Amberian Dawn ni Nightwish. Enjolivé par les touchantes modulations de la maîtresse de cérémonie, évoluant sur enchanteur sillon mélodique, le moment privilégié se dote en prime d'un petit supplément d'âme le rendant particulièrement attachant.

Mais le combo suisse nous aurait réservé le meilleur pour la fin... A la différence de son aîné et de ses deux fresques d'obédience metal symphonico-progressif, le présent opus ne nous abreuve que d'une seule mais substantielle pièce en actes intitulée « The Raven ». Il s'agit-là d'une fresque d'envergure encore inédite pour nos belligérants, délivrant près de 16 minutes d'un spectacle épique, romanesque, un brin opératique, disséminant moult péripéties sur notre parcours, témoignant une fois encore d'un rare élan d'inspiration de ses auteurs. Multipliant des ponts techniques plus aboutis et générant des enchaînements plus sécurisés aujourd'hui qu'hier, sous couvert d'harmoniques des plus ensorcelants, cette orgiaque offrande est loin de manquer d'arguments pour assurer sa défense. En outre, celle-ci se voit mise en relief par les soufflantes inflexions de la déesse, cette dernière allant jusqu'à tutoyer les notes les plus haut perchées. Bref, un exercice de style fort bien rodé et rendant compte d'un potentiel technique et mélodique judicieusement exploité. Peut-être bien le gemme de la rondelle...


Au final, on ressort de l'écoute du méfait habité par un sentiment de plénitude et gagné par une furieuse envie de remettre le couvert aussitôt l'ultime mesure envolée. En outre, le collectif helvétique a relevé d'un cran le niveau de ses exigences sur les plans logistique et artistique, offrant dès lors une œuvre à l'ingénierie du son rutilante, d'une grande homogénéité stylistique et thématique, et plus variée que sa devancière sur le plan atmosphérique. Sans avoir lui non plus cédé aux chimères de la facilité, le luxuriant propos s'avère tout aussi accessible, souvent chargé en émotions, un brin innovant.

Toutefois, la formation suisse peine encore à se distancier par rapport à ses maîtres inspirateurs, atténuant d'un poil l'épaisseur artistique du propos. On aurait également souhaité voir inscrits au cahier des charges l'une ou l'autre prise de risques, quelques joutes oratoires, ou encore un instrumental. Le temps a néanmoins joué en la faveur du combo, ce dernier signant-là une œuvre forte et de la démesure, à la fois charismatique, enjouée et sensible, susceptible de l'asseoir parmi les valeurs confirmées du metal symphonique à chant féminin. Qui dit mieux ?...


Note : 16,5/20

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