Liste des groupes Black Ambient Paysage D'Hiver Steineiche

Ecouter Paysage d’Hiver, c’est comme rédiger son testament d’auditeur.
« Steineiche », premier album de ce Suisse fou a de quoi vous faire regretter d’avoir découvert un jour le black…
D’abord, la présentation de l’album est très surprenante : une grande enveloppe noire en papier kraft sur laquelle on peut lire (en noir-sur noir, il faut chercher un peu) « Paysage d’Hiver » et l’on devine des décorations dans les coins.
Le CD se trouve à l’intérieur, accompagné du livret et de la face arrière de la boîte où l’on peut voir les titres de ce qui nous attend.
Le livret est superbe ! Imprimé argenté sur noir, il est composé d’images de forêts, de dessins et de photos de Wintherr.
Un grand livret accompagne le tout avec les paroles de l’album, là encore imprimé argent sur noir.

Lorsque la musique commence, on entend une introduction au clavier ambiant, une petite mélodie à la guitare sèche, et un chuchotement lointain presque masqué par le bruit du vent.
Puis au bout de presque trois minutes, la métamorphose se fait ! Un black au son énorme, d’une violence et d’une haine extraordinaire fait son entrée ! La guitare, mise au premier plan, a beaucoup de points communs avec un mur : très compacte, rêche, malsaine, elle guide cette partie de la musique comme un général guide son armée.
Soutenue par une batterie frénétique, la cadence est inhumaine et assez proche de ce que l’on retrouvera chez Darkspace.
Chant lointain hurlé comme un damné, les claviers éthérés, les breaks à la guitare sèche, tout donne une impression de solitude démente, un isolement dans une cage de glace.
Alors non, au risque d’en décevoir certains, je ne suis pas en proie à un « déhanchement outrancier »… la réaction la plus crédible face à un tel… truc, c’est de rester béat, à regarder avec des yeux vides et un filet de bave sur le menton en direction de sa chaîne…

Le son sur cet album est meilleur que sur tous les autres enregistrements : le fait qu’il ait été enregistré au Dunkelhammer Studio n’y est peut être pas étranger, mais c’est surtout le support qui change la qualité du rendu. Habitué aux cassettes ou aux vinyles, un petit CD ne fait pas de mal, surtout quand ce "petit" CD fait plus de une heure dix.

Les trois premiers titres sont en fait des variantes d’un seul et même thème, le tout avec des durées, des paroles et des rendus très différents.
Le second titre par exemple, est très peu black : plus axé sur une atmosphère mélancolique, on pourrait le comparer à du doom avec des claviers ambiant.
Le troisième, lui, est totalement ambiant. Superbe plage de 24 minutes de solitude Vinterriketienne, très obsédante.
Le dernier titre est assez étrange. On peut y entendre des samples de chants bizarres, repris d’on ne sait où, qui fait très secte ou rituel. Il contraste un peu avec le reste de l’album.

Il n’y a qu’une chose à dire pour conclure : Wintherr signe pour son premier album un chef d’œuvre qui marquera ses rares auditeurs. L’atmosphère glaçante qui plane sur ce disque est unique en son genre, et pour notre grand malheur, on en devient très vite accro…