Sounds of Innocence

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17/20
Nom du groupe Kiko Loureiro
Nom de l'album Sounds of Innocence
Type Album
Date de parution 20 Juin 2012
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1. Awakening Prelude
2. Gray Stone Gateway
3. Conflited
4. Reflective
5. El Guajiro
6. Ray of Life
7. The Hymn
8. Mãe D'Agua
9. Twisted Horizon
10. A Perfect Rhyme

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Kiko Loureiro


Chronique @ Eternalis

26 Septembre 2012

Un album sincère et honnête, composé en harmonie avec lui-même

Cela semblait inéluctable. Le moment tragique et incandescent où il ne resterait que ruines, désolation et cendres fumantes d’un empire jadis immensément puissant, mais désormais irrémédiablement en miettes et à jamais déchu.

Angra splitté de nouveau, Andre Matos au bord du gouffre, Shaman en quête d’un second souffle malgré des créations convenables et Almah actuellement dans une toute autre direction, Kiko Loureiro, guitariste émérite et précurseur de la défunte déesse de feu, est désormais seul dans un oasis de dispersion et de lente dégénérescence créative.
Toujours aussi avenant et disponible, le guitariste surdoué, après quelques pérégrinations et surtout un retour au guitar hero mâtiné de musique tribal sur l’excellent "Fullblast", revient avec un quatrième opus sous son nom. "Sounds of Innocence", semble, comme son nom peut le laisser croire, vouloir revenir aux sources et à l’âme même de la musique que Kiko fonda et créa il y a maintenant vingt ans.
A travers ces dix nouvelles compositions, Kiko flirte entre le touché aérien et fougueux des débuts, recherchant cette innocence, cette grâce et cette beauté qui éclaboussaient "Angels Cry", et la fluidité technique et furieuse acquise par l’expérience et la maitrise de son instrument. Il examine son passé, certes imparfaitement car avec les yeux de la maturité, pour faire renaitre une vibe, un ressenti que seul les jeunes artistes ne se posant pas de questions peuvent véhiculer, ceux sans pression ni impératifs.

Ceci, il le touche du doigt sur le stratosphérique "Reflective", où le talent rejoint aisément un feeling intense, une intelligence de la mélodie et des notes pour faire de son instrument une substitution d’un chant désormais inutile. Car sa guitare chante oui, elle parle…nous parle, riant et pleurant, de façon à la fois belle et romantique. Lente et langoureuse, la mélodie est un havre de paix et de poésie, apte à calmer toutes pensées négatives de quelconque esprit, capable d’apaiser la rage. A l’inverse, l’énorme "El Guajiro" qui le suit, sort explicitement les griffes avec son riff haché et d’une lourdeur pachydermique. Si Felipe Andreoli est toujours au poste derrière sa basse six-cordes, il est bon de noter que c’est le virtuose mutant Virgil Donati qui officie à la batterie, et cela se ressent clairement sur les parties asymétriques et imbuvables qu’il délivre sur ce morceau technique à outrance sans pourtant franchir un seul instant le seuil de la démonstration.
Kiko maitrise habilement son sujet et l’équilibre est presque parfait, manquant même parfois de la spontanéité clairement voulue. On sent un musicien épanoui, libéré mais également grand professionnel et, de ce fait, entrant parfois dans quelques automatismes d’écriture et d’interprétation.

"Gray Stone Gateway" par exemple, ouvrant l’album, ne surprend que modérément et reprend exactement là où "No Gravity" et "Fullblast" s’arrêtaient. Ce n’est pas pour autant que le résultat n’est pas au rendez-vous, l’intelligence de composition faisant que la mélodie est à elle-seule un élément soliste, et, une fois encore, se suffit à elle-même pour poser le corps d’un morceau. Quelques claviers parsèment le titre pour le rendre plus riche, tandis que des riffs secs et parfois presque râpeux permettent de créer des transitions, des ponts et des intermèdes entre les différentes idées que le brésilien veut inclure dans son morceau (la remonté de gamme à 2min50). "Conflicted", premier single de l’album, est un bon résumé du disque, mais est en soi un élément peu surprenant des capacités actuelles du guitariste. Relativement véloce, débutant sur un arpège très pure, un riff agressif et brut s’abat sur l’auditeur avant qu’il ne soit accueilli des multiples descentes de toms et cassures rythmiques dont seul Virgil Donati en a le secret (de manière presque mathématique donc, mais paradoxalement très organique). Le touché de Kiko est reconnaissable entre mille, que ce soit ses mélodies ou ses harmonies, mais force est d’admettre que le résultat fait toujours mouche et que le trentenaire est suffisamment talentueux pour se renouveler tout ne gardant son empreinte inimitable.

Évidemment, "Ray of Life", pour ne citer que lui, n’a plus rien de metal et lorgne plus sérieusement vers "Universo Inverso", mais avec une volonté moins flagrante et marquée de plonger dans un jazz passablement maitrisé. Il subsiste un touché, une sublime mélodie et une âme vivante pour faire de cette composition un rayon de soleil vivifiant et salvateur. "Mae D’Agua" est une symbiose indéfinie entre ces deux éléments, reprenant le côté jazzy et éthéré de "Ray of Life" avec quelques riffs épais, une sonorité de batterie lourde mais des arrangements tribaux parvenant à canaliser les prémices d’une lourdeur inappropriée. Une nouvelle fois, Kiko surprend et démontre sa capacité à aller toujours plus loin dans l’exploration de la musique et de la composition, créant sans complexe et recherchant cet infini musical qu’un musicien aussi sage que lui parviendra inéluctablement à découvrir un jour ou l’autre.

"Sounds of Innocence" n’est pas sa plus grande réussite, ni son œuvre la plus complexe ou expérimentale, mais il s’agit d’un album sincère et honnête, composé en harmonie avec lui-même et en totale opposition avec un certain Andre Matos désormais poussif et n’appartenant à la scène speed metal que par son passif et non son actif aujourd’hui pitoyable.
Il est bon, parfois, de se replonger en enfance, de fermer les yeux et de vouloir se remémorer cette douce innocence qui nous a tous un jour fait rêver, puis pleurer, puis déçu lorsque l’adulte nait au profit de l’enfance. Fermons les yeux, retrouvons cette innocence perdue…et voyageons…dans un rayon de soleil matinal bercé par le son d’une guitare…d’une simple guitare…

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