Songs of Love and Death

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18/20
Nom du groupe Beyond The Black
Nom de l'album Songs of Love and Death
Type Album
Date de parution 13 Fevrier 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album67

Tracklist

1.
 In the Shadows
 04:53
2.
 Songs of Love and Death
 04:14
3.
 Unbroken
 04:26
4.
 When Angels Fall
 05:21
5.
 Pearl in a World of Dirt
 06:25
6.
 Hallelujah
 05:22
7.
 Running to the Edge
 04:54
8.
 Numb
 04:24
9.
 Drowning in Darkness
 04:11
10.
 Afraid of the Dark
 04:07
11.
 Fall into the Flames
 03:40
12.
 Love Me Forever
 03:27

Bonus
13.
 In the Shadows (Live)
 05:14

Durée totale : 01:00:38

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Beyond The Black


Chronique @ ericb4

25 Décembre 2015

Il se pourrait bien que ne nous ne soyions qu'aux heureux balbutiements d'un projet au long cours...

Difficile d'imaginer, à l'heure actuelle, un groupe metal symphonique à chant féminin venir faire ouïr son message musical à l'aune d'un album full length en guise d'ouverture. S'affranchissant d'un prudent EP, Beyond the Black a donc relevé ce redoutable défi, ayant à cet effet posé ses premiers arpèges sur pas moins de douze pistes disséminées sur un ruban auditif de près d'une heure. Aussi, l'inspiré sextet allemand issu de Schleswig, un an à peine après sa création, nous installe tout de go à bord du vaisseau amiral « Songs of Love and Death » qu'il a pris soin de sculpter dans les moindres détails pour nous offrir là une flamboyante et immersive œuvre de metal symphonique mélodique. Celle-ci ne manquera pas de rappeler l'atmosphère rayonnante des gammes contenues dans « The Unforgiving », voire « Mother Earth » de Within Temptation ainsi que quelques lignes mélodiques empruntées à Delain, avec une once power d'Ancient Bards et un zeste d'Amberian Dawn sur les parties techniques de l'instrumentation. Autant dire que l'on évolue en terrain harmonique ultra sécurisé et que les portées ainsi restituées n'ont souffert que de fort peu de notes parasites. Aussi, avec tant de qualités, l'émotion tant requise sera-t-elle au bout du chemin ?

Précisons que le combo teuton, malgré la jeunesse du projet, n'en est pas à son premier coup d'essai. De plus, les six maîtres d'oeuvre ainsi coordonnés témoignent d'une solide cohésion et d'une réelle complémentarité artistique. Pour rappel, le bataillon ainsi constitué compte dans ses rangs : la surdouée mezzo-soprano et guitariste Jennifer Haben (ex-Saphir), le guitariste et grunter Christopher Hummels (ex-PanicZone, ex-Lamera, ex-Abrasion, ex-Groncaloncas, ex-Infestribution), le guitariste Nils Lesser (Cypecore), Tobias Lerer (Cypecore), le claviériste Michael Hauser et le bassiste Erwin Schmidt. Fort de son expérience, le valeureux collectif germain aurait donc quelques astuces pour nous faire adhérer à ses jouissifs accords et à nous enivrer par ses fastueuses envolées plus que de raison...

Une fois le cd mis dans le boîtier de la platine, on se surprend à découvrir une succession de moments à la fois rythmiquement émoustillants et aux accords bonbonesques. Plus encore, ils s'avèrent tous plus impactants les uns que les autres. Et ce, à l'aune de compositions efficaces, rigoureusement échafaudées et mélodiquement invitantes, tout en ayant évité l'écueil de la mièvrerie, et de paroles finement ciselées. L'ensemble se parcourt d'un seul tenant, donc, sans éprouver le besoin irrépressible de changer de piste où que l'on se trouve. Qui plus est, le confort auditif est au rendez-vous eu égard à une excellente qualité d'enregistrement et à un mixage équilibrant parfaitement les parties vocales et instrumentales entre elles. Une belle profondeur de champ acoustique en découle ainsi qu'une perception optimale de chaque élément des corps orchestral et choral. Ce faisant, on décèle la réalisation d'un travail minutieux et exigeant en studio qui a pour corollaire une identité artistique déjà affirmée, générant dès lors une onde vibratoire apte à nous faire frissonner tout le long. Voyons donc de quelle manière nos acolytes ont oeuvré pour ne pas nous faire lâcher d'un iota leur fringant et élégant propos.

Tout d'abord, quelques moments forts en émotions nous gagnent déjà sur nombre de titres metal symphonique, ceux-ci étant rendus suffisamment accessibles et pléthoriques dans leurs effets pour capturer nos âmes. Et ce, à commencer par l'entame de l'opus. L'entraînant « In the Shadows » déboule tel un cyclone inattendu, la jeune et talentueuse sirène élevant ses claires inflexions à la façon de Sharon den Adel, un poil plus graveleuses, avec une petite fêlure bien identifiable en bout de note. Couplets ronronnants et refrains catchy à souhait alternent, à la manière de Within Temptation à l'heure de « Mother Earth », l'interprète gagnant au passage l'appui opportun d'une chorale enveloppante, avec un habile solo de guitare, signé Christopher, en prime. On comprend dès lors qu'on est en présence d'un hit en puissance susceptible de tenir la dragée haute à la concurrence, à l'instar d'Elvellon ou Once. Mais, nous n'avons là qu'un hors-d'oeuvre. Dans ce sillage, le tempétueux « Running to the Edge », ample morceau heavy symphonique, déploie un tracé mélodique des plus engageants, à la manière de Delain à l'époque de « Lucidity ». Cette fois, une bête growleuse incarnée par Christopher n'est jamais bien loin de sa dulcinée, celle-ci contribuant à assouvir la gourmandise de nos tympans, où qu'elle se trouve. En outre, un saisissant délié à la lead guitare se fait jour sur un petit pont avant la reprise sur un refrain qu'on entonnerait à tue-tête. Autre titre taillé pour les charts, donc. On ne passera pas non plus outre le véloce « When Angels Fall », titre metal symphonique aux arrangements d'excellente facture, où les brisures vocales de la déesse font mouche. Ce fouettant passage laisse, de plus, s'enhardir un diluvien mur oratoire ainsi qu'une présence growleuse pour convoler à l'unisson. Sur le refrain, l'instant suspendu gagne en ferveur et l'ensemble varie ses effets, alors qu'une lead guitare vient enfumer la piste, et de quelle manière ! Soufflante pièce de théâtre s'il en est. Bref, une série à ne laisser en suspens sous aucun prétexte...

Parfois, le groupe a intensifié son espace percussif pour nous proposer des moments plus estampés power symphonique. Ainsi, une délicate flûte et quelques arpèges à la guitare acoustique nous attirent sur « Hallelujah », morceau bien trempé, non sans rappeler Ancient Bards. L'accroche mélodique s'effectue sans encombres, notamment sur le refrain. Ayant gagné en puissance, le timbre de Jennifer tient l'échange avec son acolyte de grunter et des choeurs s'étant mués en déferlante à mi-morceau. Soudain, un break opportun tempère les ardeurs avant que la reprise sur le refrain ne s'opère, alors que de sémillantes variations de tonalité s'affirment, la belle fermant la marche pianissimo. Dans la même veine, « Numb », titre power symphonique au riffing acéré, accapare le pavillon à la fois par ses fines modularités harmoniques et par la densité de sa chorale. Difficile également d'esquiver les cristallines oscillations et quelques montées en puissance de la maîtresse de cérémonie. Soudain, une rupture de rythme s'installe, aussitôt relayée par une dévastatrice reprise sur le refrain, le corps vocal dans sa globalité faisant valoir ses prérogatives en fin de parcours. Et, la sauce prend, là encore...

Qu'en est-il au juste lorsque le rythme ralentit, les mid tempi n'ayant pas manqué à l'appel ? Pénétrant instant que « Pearl in a World of Dirt », mid tempo à la rythmique plombante aux relents folk, où, cette fois, la belle se fait escorter par son compagnon. Ce dernier a, pour l'occasion, éclairci son timbre, pour un duo tenant toutes ses promesses. Parallèlement, un parterre orchestral confondant d'emphase auquel s'adjoint un picking mordant du maître guitariste ne manqueront pas de s'illustrer, imprimant des harmonies d'une précision chirurgicale. Lorsque les corps vocal et instrumental unissent leurs forces, on ne résiste pas bien longtemps à la majesté et aux subtilités du moment lévitant. Mais, là ne s'arrête par la ronde des saveurs. Mid tempo symphonique un poil syncopé et au riffing arrondi, dans le sillage de Delain, « Fall into the Flames » magnétise l'audition sur de sulfureux couplets, tout comme sur les refrains, ô combien difficiles à prendre en défaut.

Mais, là où l'escadron se montre impérial c'est assurément dans le registre des ballades, qu'il scinde en deux catégories : les power et les soft ballades, chacune ayant ses mérites.
Ainsi, une somptueuse power ballade nous est réservée à l'aune de « Songs of Love and Death », sculptural titre éponyme au cheminement mélodique imparable de bout en bout. Des variations rythmiques nous font prendre conscience que si l'instant est tamisé, il n'est nullement question de relâcher la pression, celle qui justement est à l'image de l'intensité émotionnelle qu'elle souhaite stimuler. Tout bonnement magique. Mais, ce n'est pas tout... Elégante power ballade aux fines nuances harmoniques, « Afraid of the Dark » compte sur l'orgasmique présence des choeurs, accolée aux impulsions de la belle, pour conférer un supplément d'âme à un titre qui pourtant n'en manquait pas. Là encore, les refrains remportent l'adhésion, les arpèges au piano s'ensuivant complétant un tableau haut en couleurs. Parmi les softies, nous ne sommes pas en reste, loin s'en faut. Inaliénable pièce aux ravissements de tous les instants, la ballade aux airs de slow qui emballe, « Unbroken », ne laissera pas longtemps indifférent, pas même les cœurs les plus rétifs. Mention spéciale pour l'affriolant solo de guitare, venant corroborer les fines patines de la belle, ayant ajusté ses notes au millimètre pour nous octroyer la quintessence d'un propos éminemment émouvant. Autre sensible ballade, aux refrains bien customisés, « Drowning in Darkness » est une piste délicieuse, où les gammes évoluent sereinement et où les arpèges glissent avec une fluidité déconcertante. De fines modularités et quelques changements de tonalité interdisent à ce passage de tomber dans les travers d'une pâle caricature. Pour parachever d'agrémenter cet instant de félicité, la belle et la bête sont en parfaite osmose, ce qui constitue une véritable gageure sur un tel exercice. Enfin, comment oublier l'outro de l'opus, malgré la brièveté de son dénouement ? Aussi, un superbe piano/voix nous est destiné en entrée sur « Love Me Forever », fort émouvante ballade dans le sillage de Within Temptation. Frissonnant instant où la belle fait danser ses angéliques vibes avec une stupéfiante aisance, une imposante et hypnotique orchestration venant progressivement à sa rencontre, pour un ultime voyage au paradis des sens. Chapeau bas !

Au final, on ressort d'une heure de pure jouissance auditive, conquis par cette profusion de délices atmosphériques, ayant pour corollaire un savant dosage entre dynamique rythmique frondeuse mais sous contrôle, rondeurs mélodiques, luminosité harmonique, emphase orchestrale et générosité technique. Si l'originalité n'est pas de mise, ce que n'a pas nécessairement recherché le combo, la variété des ambiances, des champs rythmiques, des jeux oratoires, des soli, compenseront ce manquement, et même, lui permettront d'imposer le respect auprès de ses homologues générationnels et stylistiques. On comprendra que tout amateur de metal symphonique à chant féminin dans le sillage des sources d'influence de la formation teutonne trouvera de quoi se sustenter à l'aune de cette roborative et délectable production.

Si Nightwish a enfanté Elvellon, si Epica a généré Once, Within Temptation, à son tour, a engendré Beyond the Black. En dignes héritiers, ils sauront faire valoir leurs gammes et leurs arpèges auprès d'un auditoire élargi. Et ce, d'autant plus qu'entrer en contact avec les éléments, c'est communier avec eux. Ce qui ne va pas sans succomber aux charmes de l'opus et l'adopter en définitive. Bref, un album à classer parmi les heureuses découvertes de l'année et à placer dans toute cd-thèque de metal symphonique qui se respecte. D'ailleurs, il se pourrait bien que nous ne soyions qu'aux balbutiements d'un projet au long cours...

3 Commentaires

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Sonadenn - 28 Décembre 2015: Merci pour cette chronique de cet album très sympathique que j'ai découvert il y a quelques temps.
ericb4 - 28 Décembre 2015: Merci à toi. En effet, ce groupe affiche un réel potentiel qui devrait trouver un écho favorable auprès d'un auditorat déjà sensibilisé aux gammes de ses sources d'influence. On attend donc une confirmation de leur élan d'inspiration à l'instar de leur prochain album...
orpheanedland - 14 Juillet 2021:

superbe leurs albums en espèrant les voir sur Mâcon et au hellfest :)

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