Si le premier album du Crüe se voulait novateur et original dans l'ensemble, possédant un coté expéditif et incisif quasiment unique à l'époque, le succès commercial n'était malheureusement pas au rendez-vous. Avec seulement 20 000 copies vendues, le jeune groupe californien est encore bien loin du futur de Rockstar tant souhaités par les membres. Cette production plus qu'approximative, ces solos foireux et ce chant limite pathétique n'auront pas plu au public malgré cette magie démentielle. Le combo de
Hard Rock se devait de faire quelque chose pour s'élever de la masse. Et à une époque où s'effondrent les plus grands groupes de
Hard Rock et où une nouvelle vague de groupes californiens toujours plus violents et rapides commencent à émerger afin d'instaurer un nouveau style se situant aux antipodes du
Hard Rock Glam que
Mötley Crüe (
Metallica,
Slayer,...), ce dernier va sortir l'œuvre qui s'imposera comme le disque ultime du Hair/Glam
Metal... Enregistré aux Cherokee Studios d'Hollywood en Californie, produit par Tom Werman (
Twisted Sister,
Poison) qui travaillera avec le groupe jusqu'à
Girls, Girls, Girls, et mis sur le marché par Electra Records,
Shout at the Devil (rien que le nom annonce déjà la claque) grimpe à la 17ième place des chartes devenant rapidement disque platine. Dès sa sortie les critiques sont partagées, certains crient au génie pur, hypnotisés par cette fougue phénoménale tandis que d'autres crachent volontiers sur ce groupe miteux dont le niveau musical frôle le zéro. Cela ne ralentira cependant pas le succès de l'album qui s'avère être la révélation du
Hard Rock 80's, car si le premier montrait déjà une personnalité unique, ce second disque fera exploser le style au niveau international.
En plus de cette personnalité fortement marquée musicalement, il serait bien triste de ne pas mettre l'accent sur les tenues plus qu'étranges des Californiens. Cuirs, bracelets cloutés, peintures au visage,... Bref le groupe fera autant d'écho par son gout vestimentaire plus que douteux que par sa musique, la pochette illustrant parfaitement cela. On est pourtant loin du coté efféminé de
Poison sur son premier album, et bien ça ce sera pour le suivant. On enchaine de suite avec l'intro (qui ne sert pas à grand chose soit dit-en passant) pour débuter enfin le premier véritable morceau, le dévastateur titre éponyme (
Shout at the Devil). Culte à en mourir, ce morceau représente à lui seul l'évolution du Crüe : des riffs plus lourds, une voix plus agressive (finit les couinements d'adolescent contrairement) sans pour autant sonner juste, un solo minimaliste doublé d'un faux raccord,... Bref si au point de vue technique rien n'a changé (bon sur une échelle de 10, on passe de 4 à 5 depuis le dernier opus), le son par contre se trouve amélioré. Beaucoup plus brut, plus orienté Heavy
Metal, l'apport du label se fait sentir par rapport à un
Too Fast for Love approximatif dans le son. On garde le coté ultra-provocateur au niveau des paroles et vestimentaire tout en rajoutant une légère dose de pseudo-satanisme (pentacles,...), et malgré tout ça, la magie opérant sur le premier opus est toujours de mise, mis à part qu'ici l'ensemble se veut beaucoup plus percutant.
Après cette mise en bouche, le groupe continue sa folie destructrice enchainant les tubes sans faiblir. L'efficace
Looks That Kill (et son clip... Bon on va leur pardonner c'était les 80's) avec son riff d'une simplicité tellement étonnante que ça ferait rêver tous les gosses voulant devenir Rock Star et pourtant dépités par les solos de Jimmy Page et
Van Halen. Si le combo californien fait preuve d'une fougue toujours aussi inépuisable, il sait pourtant dévoiler toute sa tendresse sur la pièce magnifique du nom de
God Bless the
Children of the
Beast pourvu d'un solo délicieux, épuré, d'une douceur incroyable et encore une fois d'une simplicité digne d'un débutant. Jamais instrumental n'aura aussi bien illustré le fait que l'émotion ne se dégage pas uniquement que par la technique. On s'extasiera aussi sur la superbe reprise des Beatles (que je préfère personnellement à l'originale), et l'entrainant
Red Hot pour enfin s'attarder sur l'immense
Too Young to Fall in Love, une symbiose parfaite entre un riff imparable et une mélodie inoubliable, avec toujours cette voix de Vince toujours aussi touchante. Il est à noter dans un tout autre domaine, que c'est à partir de cet album que le PMRS commença sa croisade contre le groupe, proscrivant par la même occasion la chanson
Bastard pour incitation à la violence. Cette sainte année 1983 marqua le début du succès du Glam
Metal porté par des groupes tels que
Twisted Sister,
Ratt,... Ainsi que le groupe dont il est question dans cette chronique. Certifié 4 fois disque platine au total, c'est sur cet album que le succès incroyable du groupe va commencer, ainsi que tous les déboires les concernant. Une décennie de gloire s'offre à eux, et ils ne vont pas se gêner...
Sex, Drugs and Rock N' Roll...
Sans déconner, on avait peur de rien dans les années 80... Hi Hi !!!
Les mecs, torses nus, épais comme 4 tranches de Herta... avec la torche à la main, essayant tant bien que mal de maitriser un troupeau d' Amazones... Non, sans déconner, rien que d'y repenser, je pleure de rire, et au sens propre.
Après un "Too fast for love prometteur", Motely Crue sort un très grand album de Hard Rock, des riffs simples mais efficaces.
18/20
Le meilleur de Mötley Crüe !!!!
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