Yeah ! Marre du
Doom de nénette ? Les violons, les chants clairs, les claviers et tout ça, t'en veux pas ?
Shades of Night Descending est là pour toi !
Pour ceux qui connaissent la suite d'
Evoken, il y a deux choses à dire. D'abord ils retrouveront ici la patte particulière du groupe, avec les passages en arpèges, la batterie décalée qui varie ses rythmes, et la voix Death traînante comme un animal blessé. Ensuite ils seront étonnés par la compression du son et par une approche beaucoup plus Death/
Doom, similaire à
Dusk et
Winter.
L'album est court, avec quatre chansons et une intro. Celle-ci se limite à des sons de cave et d'humidité, propices à mettre en scène ce qui suit. Puis arrive In
Graven Image qui annonce clairement la direction que dès
1994 le groupe a décidée de prendre. Un Death/
Doom de haute volée qui pallie le minimalisme du son par un travail rythmique important porté par la batterie.
Quelques nappes de clavier discrètes se font sentir dans les phases instrumentales, généralement accompagnées de leads de guitare aériens et moribonds à la fois. Puis la voix sonne le glas avec la profondeur qu'on lui connait. La chanson titre est le gros point fort de la galette, avec en 8 minutes et demi beaucoup de variété sur un fond répétitif. Les parties ambiantes se croisent avec celles chantées, les petits soli de guitare se succèdent, et parfois des rythmiques mid tempo font leur apparition avec roulements de batterie et chant aigu presque Black. A d'autres moments on touche même au
Funeral tant la lenteur est exacerbée.
La surprise c'est en fait
Towers of
Frozen Dusk, hommage direct à
Disembowelment que par la suite le groupe ne répètera malheureusement pas. La chanson commence et finit par un passage Death à l'ancienne, qui encadre un monument de froideur et de lenteur. On croirait écouter du
Dusk. Gros coup de coeur pour l'intro d'Into The
Autumn Shade avec ses coups de cloche et ses notes de guitare en son clair qui tombent comme des gouttes d'eau sur une stèle funéraire.
Ce premier essai s'inscrit en fait tout droit dans la lignée des groupes de Death/
Doom ricains du début des années 90, à savoir
Dusk,
Winter ou
Mythic, c'est à dire un Death ralenti doté d'un son comprimé et profond qui dégage énormément d'ambiance. Néanmoins, par rapport à ses cousins,
Evoken marque de gros points par la variété qu'il apporte à des titres longs et par un travail instrumental colossal. Moins bien produit que les oeuvres suivantes (mais cela a son charme pour ce genre de musique) il préfigure tout ce qu'ils feront plus tard.
Pour tout amoureux de Death/
Doom, je dirais que c'est une oeuvre à avoir dans sa collection. Une preuve de plus que ce groupe n'a jamais déçu et qu'il est bien un des leaders dans le genre, depuis cette première sortie. Une oeuvre putride, désespérante et pourtant énergique.
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