Evoken est a l'heure actuelle un acteur majeur de la scene
Doom et plus particulièrement de la branche
Funeral avec une forte influence Death
Metal. Se plaçant en haut des marches du Panthéon aux cotés de leurs compères de
Mournful Congregation,
Esoteric,
Tyranny,
Skepticism et bien sur l'illustre
Thergothon dont l'album
Stream From The
Heaven semble avoir grandement influencé nos Americains dans la conception de leur art sombre et écrasant.
Si
Evoken est a présent un groupe qui impose le respect ce n'est pas pour rien.
Doté d'une discographie magistrale et sans faute, le groupe a su imposer son style et acquérir la reconnaissance avec l'album
Quietus sorti en 2001. Une reconnaissance bien méritée au vu de la richesse musicale du groupe. Mais ils avaient déjà sorti au préalable une Demo et 1 album depuis leur formation en 1992, répondant au doux nom de "
Shades of Night Descending" et "
Embrace the Emptiness". Et c'est de ce dernier dont il est question ici.
Revenons donc en 1997,encore méconnu à l'époque après le très bon mais encore quelque peu brouillon "
Shades of Night Descending", le groupe se lance dans l'écriture de son 1er album et on sent ici une réelle évolution vers une musique plus mature, sombre, envoutante, posée par moments et débarrassée de ces quelques influences Death
Metal encore présentes sur le 1er album. Je me risquerait même a dire que cet album possède une touche "gothique" certes peu présente mais qui est bien la malgré tout. Ce n'est d'ailleurs pas fort loin des premiers "
My Dying Bride"(je met bien entre guillemets) sans le coté romantique et plaintif de ces derniers.
Evoken est résolument plus lourd et malsain.
L'album s'ouvre donc sur une intro d'arpèges lancinants nous invitant a descendre au cœur des profondeurs les plus noires suivi par l'écho d'une batterie lointaine qui semble avoir été enregistrée au fin fond d'une grotte tant celle ci résonne, chaque roulement semble venir directement des profondeurs renforçant grandement l'immersion du voyage que l'on parcourt tout au long du disque.
S'ensuit alors
Tragedy Eternal et son Piano envoutant et empreint de mélancolie et de noirceur car c'est bien de ça que le morceau est fait. C'est à mon sens le morceau le plus efficace et "accessible"(c'est un grand mot^^)de l'album. Et comment ne pas évoquer ce passage vers 1min30 où la batterie prend le devant et nous offre quelques roulement majestueux. Les quelques leads sont bienvenus et apportent de la diversité au morceau.
En ce qui concerne le reste de l'album je ne vais pas détailler chaque morceau ce qui gâcherait le plaisir mais l'on retrouve globalement le même schéma, à savoir une alternance riffs d'outre tombe/arpèges inquiétant accompagné d'une voix ultra gutturale noyée dans la masse alternant par moment avec quelques plaintes chuchotées et qui colle à merveille au style proposé. Quelques solos discret mais d'une grande richesse font aussi leurs apparition (
Ascend Into The Maelstrom).
L'album est assez cohérent, tous les titre se suivent parfaitement sans aucune baisse de régime. Malgré la longueur, le disque s'écoute assez facilement pour peu que l'on adhère à l'ambiance. Les différents titres possèdent tous un passage mémorable et sont relativement variés, ce qui fait que l'on ne s'ennuie pas.
En conclusion,c'est un grand album, peu souvent cité, plus inspiré que
Shades of Night Descending, moins lourd que
Quietus. Cet album a sa propre identité, il a un coté plus atmosphérique que les autres albums du groupe. C'est comme un cauchemar dont on ne peut s'échapper et qui revient nous hanter constamment.
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