Il y a deux ans sortait "
Industrialypse", l'apocalypse industriel, le virage de
Bog Morok vers quelque chose de plus agressif et expérimental. Le multi instrumentiste
Morok, accompagné du batteur Vladimir, n'a pas l'intention de se contenter d'une évolution linéaire et compte bien mettre en avant comme il peut l'indus/cyber qui, selon ses dires, manque cruellement d'exposition en Russie.
Bog Morok fait partie de ces figures underground et originales qui animent le cyber metal russe, à l'instar de
Deathharmonic,
Headphone Killazz ou encore
Conflict. Avec une sortie tous les deux ans, il fait partie de ce paysage musical et attire constamment les fans du genre. Cette année, il nous dévoile son septième album simplement nommé "
Seven" dont la promotion est assurée par le géant Fono Ltd.
Bog Morok, c'est surtout un mélange de néo-metal et de cyber, malmené par des passages brutaux et bercé par des moments plus mélodiques et atmosphériques. "Steam" démarre en grande pompe l'album avec des riffs lourds, une rythmique proche du mélo death et un enrobage électronique qui rappelleraient presque du
Sybreed. Mais la comparaison s'arrête ici, puisque le chant clair et les paroles en russe nous font prendre conscience qu'on est loin du cyber des Suisses. Les guitares sont plus crues, le son plus brute de décoffrage, et les touches électroniques plus acides.
"
Abandoned" adopte une lourdeur qui n'est pas sans rappeler l'opus "
Decadence", avec parfois un growl rageur et une double pédale qui mettent en avant une agressivité palpable. Les touches électroniques et bidouilles cybernétiques transportent l'auditeur dans un monde futuriste et mécanique, à l'image de la pochette. Les chants féminins aériens tranchent littéralement avec l'agressivité de la musique pour apporter un peu de douceur.
La musique de
Bog Morok est souvent toute en nuances, alternant les styles et les passages pour ainsi éviter à l'auditeur de s'ennuyer. On trouve aussi des pistes beaucoup plus électroniques, comme "Darxyde", dans un style plus trance à la
Neurotech, ou "
The Hollow Men" (les deux parties), plus calmes mais aussi plus torturés dans les riffs, un peu à la
Headphone Killazz. Et puis parfois, certains morceaux se font plus sombres comme "The
Grey Sky of My City", dans lequel les claviers déposent une aura inquiétante, accompagnés de guitares plus syncopées et incisives.
Bog Morok déçoit rarement et sort en général des albums de bonne facture qui vont à l'essentiel, avec une atmosphère particulière. "
Seven" ne déroge pas à la règle et propose neuf titres de néo/cyber à la fois brutes et atmosphériques. Un peu plus de variété n'aurait pas été de refus, cependant, surtout quand on connaît les tueries que sont "Re-form" (EP
Dead Train) ou "
Decadence"...
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