Liste des groupes Black Ambient Paysage D'Hiver Schattengang

Second enregistrement de black pour Paysage d’Hiver. Déjà avec « Steineich » le groupe se démarquait du reste, mais là, disons simplement qu’il enfonce le clou. Les bases de la musique sont les mêmes que sur les deux autres démos chroniquées ici, je ne m’étendrai donc pas spécialement sur cet aspect là de l’enregistrement, bien que quelques éléments puissent légitimement surprendre certains webmestres sceptiques (je ne vise personne ^^)

Ce qui est particulièrement intéressant sur cette « démo » (4 titres pour un total de presque une heure j’ai peine à appeler cela une démo… et puis franchement le jour où un groupe sort une véritable démo de cette qualité, je m’endette à vie, mais je le produis – fin de la parenthèse) donc je disais que ce qui est très intéressant sur cette démo, c’est l’usage de samples tirés tout droit du merveilleux « the fearless vampire killers » de Polanski… l’ambiance déjà assez effrayante de ces passages devient beaucoup plus forte encore au contact du talent de Wintherr : les clochettes du traîneau du début du film, avec les hurlements de la meute de loups qui se rapproche en introduction à un titre du black toujours aussi froid et dingue de Wintherr, ça fait pas mal d’émotions en même temps (repenser à ce film culte et appréhender la musique). Plus tard, ce sont les cœurs fantomatiques que l’on entend lorsque le héros erre seul dans le château du vampire à la recherche de sa belle, qui introduisent une plage ambiant sublime mais assez courte ou plus sobrement par dessus une sorte de grincement de bois régulier très malsain... l’ambiance est là, pour ceux qui regrettent d’avoir grandi car le train fantôme ne leur fait plus d’effet, vous avez toujours la folie du sieur Wintherr.
Le premier titre surprend par le chant utilisé : limite grind, Wintherr nous avait habitué à autre chose que ces grognements, mais dans le fond ce n’est pas trop dérangeant, et ça colle au morceau qui exploite un son de gratte bien différent des autres titres. Les claviers sont moins présents aussi sur ce titre.
Dans l’ensemble, l’album est assez hétéroclite. Certains titres sonnent différemment de ce à quoi j’étais "habitué", et d’autres mélangent les riffs dans une continuité chaotique qui s’enchaîne tellement bien que l’ensemble ne semble tout de même pas perturbé.

Alors je sais ce que pensent certains, inutile de nier. Oui c’est très underground, mais ce n’est pas là que réside mon ardeur quasi religieuse pour TOUS les albums de Paysage d’Hiver. Si je porte autant d’intérêt à ceux-ci, c’est qu’il se dégage une aura pratiquement mystique de cette musique si on se donne la peine de voir au delà du son un peu craspec. L’usage de claviers ambiant, le véritable génie (ça ne peut pas s’appeler autrement) de Wintherr qui manie tous ces ingrédients avec la virtuosité que seule la passion peut donner et le mystère dont les enregistrements s’entourent font de ce "groupe" quelque chose de vraiment supérieur au reste. Jamais black metal n’aura été aussi proche de ce que j’ai toujours recherché à travers cette musique. Tout est là : le froid, la nuit et l’isolement.

Avis à ceux qui seraient intéressés, la cassette est introuvable. Il est donc inutile de chercher, mais – bonne nouvelle ! – « Schattengang » a été réédité en vinyle, à 300 copies numérotées main dans un superbe emballage cartonné scellé d’un cachet de cire.

Paysage d'Hiver fait partie de ces groupes quasi inaccessibles, mais extraordinaires par leur musique. Cette démo prouve que le talent est parfois chose inconnue de la masse, et il en est mieux ainsi. Les opus de Paysage d'Hiver reflètent à mon goût ce qu'est vraiment le Black ambiant : des morceaux très longs, des riffs et un synthé aux mélodies lancinantes et répétitives.
Les morceaux au synthé du disque sont réellement efficaces, le but de l'Ambiant étant de transporter l'auditeur dans un rêve ces mélodies y arrivent à merveille car il s'y dégage une ambiance très spéciale que l'on a peu l'occasion de savourer, et pourtant notre inconscient semble rechercher ces sonorités.

Les riffs semblent traditionnelles et pourtant originaux, car bien que pouvant ressembler à d'autres riffs du Black, les morceaux sont si bien pensés et travaillés qu'à aucun moment, on ne fera allusion à d'autres groupes, il existe un Paysage d'Hiver, pas deux. Petit coup d'oeil à l'artwork, le dessin de la pochette n'est pas beau car ce mot n'est pas assez fort, mais merveilleux, il est très rare de trouver des pochettes qui reflètent aussi bien le concept de l'oeuvre.

Un des meilleurs groupes de black ambiant dont la découverte pour tout fan du genre est simplement indescriptible, les fans trouvent enfin un opus miroir de leurs pensées et de leurs rêves.
Dromen