Alors là, le style change radicalement ! Fini le true black des deux premiers album, Dødheimsgard surprend.
L’intro au piano laisse déjà pantois ! C’est très mode "musique de chambre", un peu menaçant sur les bords, mais ce n’est que la tension qui monte…
Car cette intro n’est que le rideau qui masque le reste de l’album. Le second titre, « Traces of Reality », certainement le titre le plus impressionnant de toute leur discographie, où se mêle gros black indus très rapide, violons et atmosphères d’asile hanté (je connais bien, si si !) est carrément une pièce d’art satanique à lui-seul…
L’ambiance créée alors est simplement flippante : les violons malsains par dessus cette musique déjà bien déjantée sont simplement glaçants, d’une cruauté froide et implacable entretenue par le clavecin de la fin et les multiples samples indus. Des chants bizarre comme sur les derniers
Morgul donnent aussi cette impression de semi-horror metal : des chants déjantés, complètement barrés de malades mentaux. Voilà le truc : on retrouve nettement l’atmosphère de
Morgul dans ce mini CD ! Les plaintes déjantées, les ambiances horrifiques façon fin du XIXème siècle, début XXème, un tout vraiment obsédant pour un album vraiment hors pair !
Bon alors c’est sûr, après un tel titre, les autres ne peuvent être que moins bons. Ils sont géniaux dans l’absolu, mais moins frappants que « Traces of Reality »… certains airs, certaines techniques préparent le terrain pour la bombe d’album qui suivra, «
666 International », le plus déjanté de leurs albums.
Le piano est devenu un élément à part entière de la musique du groupe. On en retrouve mélangé aux guitares sur «
Symptom », et l’outro est entièrement composée de cet instrument aux sonorités si étranges, car le piano utilisé n’est pas un piano ordinaire : il est mal accordé ! Ceci change toute l’ambiance que peut donner un tel instrument, noble et beau en général, fou et malsain dans ce cas là.
L’ambiance générale de cet album est donc la folie. Vous l’aurez remarqué par le style décousu de la chronique… tout n’est que débauche et perversion !
L’un des meilleurs albums de black jamais sortis. Son seul défaut est d’être trop court (à peine 16 minutes…)
Vraiment trop court.
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