Sail Away

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15/20
Nom du groupe Great White
Nom de l'album Sail Away
Type Album
Date de parution 1994
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album64

Tracklist

1. A Short Overture 00:38
2. Mother's Eyes 03:30
3. Cryin' 04:43
4. Momma Don't Stop 03:47
5. Alone 05:40
6. All Right 04:30
7. Sail Away 04:41
8. Gone with the Wind 04:58
9. Livin' in the U.S.A. 05:19
10. If I Ever Saw a Good Thing 04:26
Bonustracks (Recorded live in Anaheim, California, United States, 24/08/1993)
11. Call It Rock 'n' roll 04:02
12. All Over Now 05:00
13. Love Is a Lie 07:25
14. Old Rose Motel 06:26
15. Babe(I'm Gonna Leave You) 07:30
16. Rock Me 07:52
17. Once Bitten Twice Shy 05:44
Total playing time 42:12

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Great White


Chronique @ adrien86fr

28 Septembre 2012

Spirit of the spacious skies, shine your Grace on me..

Né le 11 janvier 1942 à Chesapeake dans l’état de Virginie, Clarence Anicholas Clemons Jr alias The Big Man était un saxophoniste afro-américain membre éminent du E Street Band de Bruce Springsteen. Fils d’un poissonnier et élevé dans la tradition chrétienne baptiste, Clemons grandit au son et à la magnificence de la musique gospel jusqu’au Noël de ses neuf ans où il reçoit de son père un saxophone alto. Membre au cours de ses années lycée d’un groupe de jazz et fanatique invétéré du texan King Curtis s’avérant être alors son influence majeure, le futur soliste du Boss développe également un intérêt notable pour le football US qui le mènera d’ailleurs jusqu’aux portes de la prestigieuse National Football League suite à des tests concluants avec les Cleveland Browns et les Dallas Cowboys. Choisissant finalement d’embrasser une carrière musicale suite à un accident de voiture, Clarence devient musicien de session jusqu’en 1972 où il rejoint comme saxophoniste bien évidemment le groupe d’une rock star planétaire en devenir : l’indescriptible et atemporel working class hero Bruce Springsteen. Starifié à partir du génial « Born to Run » (1975 – Columbia Records), et posant sa patte unique sur des chefs d’œuvre immuables d’heartland rock tels que « Darkness of the Edge of Town » (1978), « Born to Run » (1980) ou encore le multi-platinum « Born in the USA » (1984), Clarence Clemons décède le 18 juin 2011 à West Palm Beach, FL des suites d’un accident vasculaire cérébral. Artiste charismatique et généreux regretté, « The Big Man » prêta également son talent à nombre d’entités variées parmi lesquelles Aretha Franklin, Twisted Sister, Todd Rundgren ou encore Great White sur l’album « Sail Away » notamment.

Formé en 1978 à Los Angeles sous le patronyme de Dante Fox autour du chanteur Jack Russell et du guitariste Mark Kendall, Great White arpente l’underground hard rock d’Hollywood jusqu’en mars 1984 ou signé sur EMI America, il offre au public un premier album éponyme qui lui permet notamment de tourner en Europe en compagnie des légendaires Judas Priest et Whitesnake. Scellant un nouveau contrat discographique avec Capitol Records, il lui faudra attendre l’année 1987 pour être considéré à sa plus juste valeur, celle d’un précieux combo de hard rock d’obédience bluesy dignement hérité des jadis maitres incontestés du genre à l’instar de Led Zeppelin pour lequel le clan californien voue une passion sans bornes. Fort d’un line up relativement stable comprenant notamment le guitariste/claviériste Michael Lardie et le batteur Audie Desbrow, Great White rencontre donc le succès et la gloire avec les très bons et complémentaires « Once Bitten… » et « …Twice Shy » (1989) qui atteindront d’ailleurs une 23 et 9ème place au Billboard 200. Enfonçant le clou avec les inénarrables « Hooked » (1991) et surtout « Psycho City » (1992), Great White s’avère cependant être comme beaucoup d’autres progressivement éclipsé des magazines, stations de radio et autres médias par la scène grunge de Seattle. Dans le creux de la vague d’une décennie 90 incertaine pour les artistes véritables, le quintette rejoint par le bassiste Teddy Cook se voit offrir par le modeste label Zoo Entertainment propriété de BMG le deal du retour. L’album « Sail Away » sort ainsi dans une indifférence quasi générale le 10 mai 1994.

Illustrée par une somptueuse toile exposée au Musée du Louvre de Paris baptisée « Le Radeau de la Méduse » du peintre français Théodore Géricault (1791 – 1824), la pochette de ce septième disque studio du mythique Grand Blanc semble en dire long sur l’état d’esprit affiché par le combo en ce milieu de sombres années 90. Effectivement, l’heure ne parait plus être à l’appréciation charnelle des plaisirs faciles comme illustré sur les inégalables artworks des hédonistes « Once Bitten… » et « Hooked », mais à la détresse ; l’humeur du groupe tendant apparemment à converger vers des sphères davantage empreinte de pudeur et de pragmatisme. Prologue solennel de ce supposé iconoclaste « Sail Away », la jolie et relativement courte pièce de piano « A Short Overture » conditionne sans conteste l’auditeur à l’écoute d’un opus véritablement à part dans la discographie de Great White. Dans un style acoustique des plus épurés, « Sail Away » prend vraisemblablement son envol au travers de la sombre complainte « Mother’s Eyes » simplement mise en valeur par les vocaux uniques de Russell et par la six-cordes de Kendall. D’inspiration similaire, il conviendra de relever la touchante et tellement sincère « Cryin’ » affublée d’un refrain indélébile, mais également la classieuse et peut être vindicative « Alone » mettant l’emphase sur la fatidique et insupportable solitude d’un cœur esseulé et bafoué dans sa fierté la plus légitime. Allégorie empreinte d’une certaine gravité néanmoins d’un full length résolument déconcertant, le premier single éponyme de la galette « Sail Away » voit la bande du passionné de pêche en mer qu’est le grand et insondable Jack Russell donner dans un agréable morceau d’obédience tribale embelli par des chorus symbolisant quelque part l’unité du combo californien en ces temps d’incompréhension et de disette culturelle où les artistes vrais et authentiques n’ont honteusement plus vraiment la place qu’ils méritent sans conteste dans le paysage de la musique populaire d’alors.

Expression sonore mélancolique et nostalgique d’un groupe de légende dont la gloire irretrouvable s’avère certainement être perdue à jamais en cet an de disgrâce 1994, « Sail Away » constitue aussi un opus des plus remarquables d’un point de vue intrinsèquement musical. Toujours empreinte de cette sensibilité et de cette classe particulière et indicible ayant offert à Great White le costume d’une des entités les plus originales et racées des saintes et vénérées années 80, l’inspiration créatrice du Grand Blanc s’avère être encore et toujours intacte voir immaculée sur cette septième galette produite par l’éternel Alan Niven. Ainsi, la groovy « Momma Don’t Stop » et son core délicieusement rhythm n’ blues saura à coup sûr séduire les amateurs du quintette de la Cité des Anges les plus dubitatifs quant à ce changement de cap finalement constructif et salvateur d’un groupe ayant visiblement encore de nombreuses choses à dire autant sur support qu’entre les murs des clubs rock du pays de la Star-Spangled Banner et d’ailleurs. Effectivement, comment ne pas louer de façon unanime les mérites indéfinissables de la superbe « Gone with the Wind » qui langoureuse et réfléchie à souhaits, laisse apparaitre au détour d’un break l’exécution d’un brillant solo de saxophone plein de feeling par l’ex E Street Band ou encore de la roots et patriote « Livin’ in the USA » sublimée notamment par une introduction au banjo pour le moins inattendue et une ligne de piano on ne peut plus esthétique et bienvenue. Véritable et inestimable diamant brut surplombant l’intérieur d’un coffre de perles de culture enfoui au fin fond d’une cité antique engloutie, les mots manqueront pour décrire l’ultime « If I Nation Saw a Good Thing », reprise inspirée et quelque peu revisitée du titre du mythique swamp rocker de Louisiane Tony Joe White tirée de son album « The Train I’m On » de 1972. Sublimée par le timbre vocal reconnaissable entre mille de Russell et par un solo de saxophone signé Clarence Clemons à vous frigorifier littéralement la colonne vertébrale, cette majestueuse cover constitue l’incroyable épilogue d’un opus flirtant dangereusement avec la beauté pure tout au long de ses dix cantiques.

Subtil, épuré et marqué par un fort sentiment de mélancolie communicative ; « Sail Away » s’avère être à de nombreux égards un release véritablement hors du commun dans la riche discographie de l’anthologique et immuable Great White. Disque sincère et inspiré d’une entité mystique alors au creux de la vague mais toujours aussi talentueuse et originale que sur ses œuvres passées, ce septième album illustre d’une façon on ne peut plus pertinente le passage à vide vécu plus ou moins difficilement par les ex chartbusters permanentés au cours des sombres années 90. Vrai, authentique et réfléchi, le déroutant « Sail Away » mérite sans conteste l’attention des fanatiques d’un groupe à ne manquer sous aucun prétexte le 12 octobre prochain sur les planches du Forum de Vauréal (95) pour un retour inespéré et une date unique dans l’Hexagone.

10 Commentaires

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samolice - 28 Septembre 2012:

J'adore "Psycho city". Des titres plus longs qu'auparavant mais vraiment pas ennuyeux. Et un chant superbe de Russell. 

Silent_Flight - 30 Septembre 2012: Chronique instructive, comme d'hab. Pas encore écouté celui-là, malgré ce qu'on en dit, je suis curieux.

Et j'avais complètement zappé qu'ils passaient au Forum de Vauréal bientôt...
ZazPanzer - 30 Septembre 2012: J'ai ma place tiens. J'ai vaguement écouté le nouveau sur Deezer qui ne m'a fait ni chaud ni froid, je retenterai en étant plus attentif.
adrien86fr - 30 Septembre 2012: "(I've Got) Something for You" ne m'a également pas vraiment convaincu, en tout cas pas au point de me ruer sur le disque. Titre roots, mais assez linéaire en somme. L'époque des "Shot in the Dark", "Once Bitten" et "Psycho City" est bel et bien révolue..
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