Si l'on excepte deux premiers albums plutôt intéressants, à savoir
Quest for Glory et
Gemini, deux manifestes dévolus à un
Power Metal italien qui, pour faire court et simple, se plaçaient dans la lignée des travaux de
Rhapsody, le parcours des Italiens de
Drakkar aura été chaotique et jalonné d'œuvres aux qualités pas toujours évidentes. Après un
When Lightning Strikes plutôt bon, qui était parvenu à redonner une certaine légitimité aux Transalpins,
Run with the Wolf vient, en cette année 2015,
Cette course en compagnie du canidé démarre assez classiquement sur un morceau Heavy Speed
Metal épiques aux allures Allemandes assez notoires. Une expression dans laquelle la voix désormais rugueuse et âpre en toute circonstance de Davide Dell'Orto, que l'on pourrait rapprocher, toutes proportions gardées, de celle d'Hansi Kursch (
Blind Guardian) ou d'une version un peu moins aigu de celle d'Herbie Langhans (
Sinbreed), s'épanouit pleinement. Le titre, certes, classique est plaisant et augure d'un manifeste plutôt sympathique.
Une prédiction qui, malheureusement, se brise assez rapidement sur les douloureux écueils de la réalité. Dès
Run with the Wolf l'album prend, en effet, une tournure étrange. Ses claviers aux couleurs très "seventies" nous déconcertent tant ils semblent inappropriées dans cet univers. Le solo de ce descendant du télégraphe musical d'Elisha Gray, que l'on jurerait extrait d'un album de
Deep Purple où l'immense, et regretté, John
Lord officiait, nous offre même la quintessence de ce malaise. Ces synthés anachroniques, et déstabilisants, pourront également être entendu sur Ride the Storm, sur Call of the Dragonblood, sur Invincible et, plus généralement, de manière toutefois plus succincte sur l'ensemble de cet opus pour un résultat tout aussi peu convaincant.
Puisque nous en sommes à évoquer cet Invincible, il faudra aussi dire quelques mots sur ses mélodies effleurant dangereusement les frontières d'une mièvrerie achevée. Une évidence mise en exergue sur des refrains et une entame embarrassante. Un constat désolant qu'un break plutôt réussi ne pourra malheureusement pas enrayer.
Parlons aussi de Gods of
Thunder qui, quant à lui, peut s'enorgueillir de la présence de Terrence Holler (
Eldritch) et de sa voix si caractéristique qui, autrefois, lui valut le titre envié de "chanteur le plus prometteur de sa génération". Elle fait assurément partie des quelques pistes attachantes de ce manifeste auxquelles vient s'ajouter Watcher of the Wall.
Çà et là,
Drakkar aura aussi saupoudré son œuvre de quelques touches folkloriques celtiques inhabituelles pas désagréable, mais qui, fatalement, lui donne une apparence teutonne, et notamment "
Blind Guardienne", encore plus prononcée.
Southern Cross est d'ailleurs une promenade dans les prairies Irlandaise illustrant parfaitement ce propos.
Une fois encore, le quatuor milanais trébuche. Une fois encore il ne parvient pas vraiment à nous séduire. Une fois encore il nous propose le visage d'une formation qui peine à trouver une identité propre. Dommage.
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