Rings of Saturn

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11/20
Nom du groupe Rings Of Saturn
Nom de l'album Rings of Saturn
Type Album
Date de parution 15 Juin 2022
Style MusicalDeathcore
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1.
 Shrine
 05:06
2.
 Kronos
 05:43
3.
 Ascending
 05:35
4.
 Genesis
 03:10
5.
 Mind Palace
 05:39
6.
 Sector 80
 00:14
7.
 Shinigami
 04:58

Durée totale : 30:25

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Rings Of Saturn


Chronique @ Groaw

06 Août 2022

Comment en sommes-nous arrivés là …

Depuis la sortie de leur dernier album Gidim en 2019, les péripéties se sont multipliés chez Rings of Saturn. Au milieu de l’année dernière, le groupe annonçait la séparation de leur vocaliste iconique Ian Bearer. Ses membres ont justifié ce choix par la volonté de s’orienter dans un projet totalement instrumental, une habitude qui s’était petit à petit installé depuis Dingir où chaque opus incluait une piste instrumentale. Mais ce n’est pas tout puisque le désormais duo mené par Lucas Mann a également vu son contrat être rompu par sa maison de disques Nuclear Blast. En effet, le guitariste américain aurait été insistant sur divers demandes auprès du label et aurait même proféré des menaces qui n’ont pas du tout été vu d’un bon œil.

C’est donc en total indépendance que la formation américaine commence une nouvelle page de son histoire avec la sortie de son sixième opus éponyme. Considéré comme un album, il faut plutôt voir cette nouvelle toile comme un EP car avec seulement six titres (en réalité sept mais avec une interlude de quatorze secondes) et à peine un peu plus de trente minutes d’écoute, le format est quelque peu court. Habitué aux pochettes colorées et futuristes, l’éponyme ne déroge pas tant à la règle même si l’on sent un peu moins la créativité et l’extravagance du groupe avec son logo entouré de l’anneau de Saturne.

Cette simplicité au niveau de l’illustration, nos deux musiciens vont parfois le calquer sur leur qualité d’écriture musical malgré des références extraterrestre et spatiale toujours présentes et bien que le lyrisme soit totalement absent. C’est dans un registre bien différent de ses précédentes œuvres que Lucas et son acolyte ont voulu marquer le coup. Si l’aspect deathcore est toujours plus ou moins au cœur du projet (nous y reviendrons plus loin), les influences se sont elles diversifiées. Pour la plupart des tableaux, on retrouvera des consonnances trap déroutantes aux premiers abords mais qui offrent à la fois une certaine curiosité mais aussi un intérêt fort. Il faut dire qu’hormis Within Destruction et son Yōkai, le deathcore trap demeure un sous-genre musical assez peu exploité, assez peu connu également mais qui tend à un avenir prometteur puisqu’il s’affirme déjà sur d’autres scènes metal comme avec NIK NCK.

Cette fusion de style n’est non sans conséquences puisqu’à contrario de ses précédentes pièces, Rings of Saturn perd ici de sa technicité. Pour ceux qui n’aimaient pas le combo et son branlage de manche ou encore ces sonorités alienesques à la guitare, cet éponyme vous conviendrait peut-être mieux. De même, cette insertion de musique trap permet une ambiance un peu plus aérée, moins brut. Malheureusement, cet équilibre entre metal et trap est assez approximative. Certaines compositions ne proposent d’ailleurs aucune allusion au metal comme pour Genesis où tout n’est que synthétiseur et autres claviers. D’ailleurs, il ne s’agit pas de réelles sonorités puisqu’ils ont été préenregistrés en MIDI.
Que l’on aime ou non la formation américaine, nous ne pouvions pas nier l’impressionnante complexité de ses morceaux, son exercice au niveau de riffing, sa pesanteur ou même son esprit plus rétro qui rappelle les premiers jeux vidéo. Toute cette essence qui constituait le style du groupe a quasiment disparu. On le retrouvera certes dans Sector 80 mais seulement pendant quatorze minuscules secondes. Quand on se dit que la meilleure chanson de la galette est un entracte, on a de quoi être fortement inquiet. Pourtant, d’autres morceaux ont encore de quoi nous donner quelques lueurs d’espoir. C’est le cas de Kronos qui affiche au cœur de son schéma un tournant orchestral, presque classique de par ce piano mais surtout ses chœurs.

Shinigami ne renie pas tant le passé du groupe et propose encore de bonnes bases du savoir-faire des américains. Certes, nous ne sommes pas dans le titre le plus technique qui soit (d’ailleurs, le riffing est relativement classique) mais à minima, les échantillons musicaux de synthétiseur utilisés sont bien construits, la dimension moderne et interstellaire sont pleinement perceptibles et on retrouve cette tournure jeu-vidéoludique/8-bit qui fait partie intégrante de l’univers des Américains. On notera même quelques acoustiques nippones loin d’être anodines pour un joli souffle de fraicheur et un final un peu plus positif.

Ce virage raté de la part de Rings of Saturn nous questionne sérieusement sur l’avenir de nos musiciens. Bien que cette volonté d’évolution et de reconstruction soit louable, nous avons tout de même l’impression que toute l’innovation musicale du nouveau duo américain s’est volatilisée en l’espace d’un seul disque. Pire encore, c’est une sensation d’égocentricité liée sans doute au comportement inacceptable de Lucas Mann qui se reflète dans cette sixième offrande. Pour ceux qui étaient tout comme moi habitués aux premiers succès du combo, cet éponyme est une immense douche froide, presque une trahison. J’espère sincèrement un retournement de situation, pourquoi pas l’arrivée de nouveaux membres mais ce qui est sûr, c’est que ce Rings of Saturn est bel et bien malade …

6 Commentaires

5 J'aime

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Molick - 08 Août 2022:

Alors justement, comme tu le précises dans la chronique, je suis pas très fan du groupe (3 morceaux et j'en ai marre), mais là ça me plait bien pour le moment. Finalement les moments que j'apprécie moyennement sont ceux hérités du passé (les sons 8-bits, la branlette de manche, les crises d'épileptie, ...). Je peux comprendre que les fans n'apprécient pas, tant l'électro (trap effectivement), et le symphonique prennent le pas sur le deathcore, et que l'ambiance est globalement moins folle que par le passé (certains passage me font penser à du Mechina). Tu apprécies Shinigami, c'est peut-être le morceau qui me plait le moins ^^'

Sinon merci pour la chronique, le texte est très juste, même si la note me paraît exagérée (même prenant en compte la déception, l'album est quand même assez maîtrisé, et a le mérite de proposer une mixture pas si répandue que ça), 6 pour moi c'est quand il n'y a pas grand chose à sauver, et que l'album a déjà été mille fois entendus (en mieux) avant. Genre le Illud de Morbid Angel, en plus du changement de style, ben c'était du métal indus ultra classique qui n'apportait rien (même sans prendre en compte leur passé, l'album n'avait que peu d'intérêt). Ce qui ne me paraît pas le cas ici.

Medusa6 - 08 Août 2022:

Quelle honte ! Sans Ian Bearer, je pensais que le groupe allait passer plus de temps à paufiner l'atmosphère ""Alien-coresque"" du groupe et finalement... Non.

On peut résumer cet album à : 10% de la capacité du groupe, midi go *brrr*, des passages inutiles et inefficaces et un petit peu de sample parce que Polyphia c'est tellement CoOl !!!!

Le groupe peut parfois produire des musiques répétitives et parfois techniques juste pour être technique mais "Godless Times", "Utopia", "Servant of This Sentience" ou encore "Immaculate Order" sont des morceaux totalement incroyables !

Pire qu'une déception, c'est une trahison !

Groaw - 08 Août 2022:

@Molick : effectivement, j'y suis peut-être allé un peu fort avec la note. Un 8 ou 9 me parait plus juste mais je ne pense quand même pas que cet album vaut la moyenne. Même en mettant mes "souhaits" de côté, trois ans pour un tel résultat (seulement six titres dont les trois quarts sont vraiment pas exceptionnels), c'est assez irrespectueux et nous faire passer ça pour un album l'est d'autant plus.

Je suis un immense fan d'électro (d'ailleurs, je pense chroniquer le dernier The Algorithm qui est sensationnel en électro metal). Il en est de même avec le symphonique, en atteste Shadow Of Intent par exemple. Je pense que l'idée de la trap mêlé au sympho est une excellente idée. Comme soulignée dans ma chronique, Within Destruction l'a déjà fait avec Yõkai et même si ce n'était pas toujours parfaitement maîtrisé, il y avait ce souffle nouveau, cette prise de risques, cette hargne et cette exploration qui étaient franchement intéressants. Mais ici, la recette ne passe pas, peu de passages sont impressionnants, certains sont même carrément mous ou ennuyants, très peu de technique alors qu'il s'agit d'un des styles principaux du groupe, et comme tu l'as si bien cité, moins de folie. Vraiment, l'album passe vite par sa durée mais lentement par son contenu finalement assez pauvre. Affaire à suivre et j'ai envie d'y croire !

Molick - 09 Août 2022:

@Groaw : Oui je comprends bien, merci pour ta réponse ! De mon côté je ne me suis pas ennuyé à l'écoute (juste les passages plus classiques type deathcore branlette de manche du groupe qui m'ont un peu fait décrocher), mais ça reste un album "d'ambiance", sympa pour se plonger dans une atmosphère, mais pas forcément passionnant.

Et effectivement ça tient pas la route face aux albums de The Algorithm (même si le style est différent, beaucoup plus lourd et posé pour ce Rings Of Saturn).

J'ai tenté le Within Destruction, c'était pas mal mais encore un peu trop deathcore pour moi.

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