Dans un sens on peut remercier John Gallagher d’avoir viré l’intégralité de son line-up après la sortie du quatrième album de
Dying Fetus, l’excellent
Destroy The Opposition. En effet le batteur Kevin Talley, le guitariste Sparky Voyles et le bassiste
Jason Netherton en ont profité pour monter leur propre groupe
Misery Index.
Après un mini album et divers splits (
Brodequin,
Aborted,
Commit Suicide…)
Misery Index sort enfin son premier album
Retaliate (2003) sous la forme d’un trio (Matt Byers ayant au passage remplacé Talley). Nous sommes bien évidemment ici en présence d’un Death
Metal puissant teinté de Hardcore (une pochette avec des chaînes ne peut pas induire en erreur) mais suffisamment singulier pour ne pas sonner comme une pâle copie de leur ancien groupe.
On précisera que les américains sont signés chez
Nuclear Blast et que cela les a sûrement aidé à choisir un enregistrement au Québec chez leur compère de label Jean-François Dagenais (
Kataklysm). Et le bougre n’a pas raté son travail, le son de
Retaliate est parfaitement adapté : puissant sans être trop synthétique, précis sans annihiler l’agressivité et la lourdeur, de plus la basse est mixée bien en avant, donnant une pêche redoutable à l’ensemble.
Le premier titre
Retaliate pose remarquablement bien les choses avec une entame par un riff lourd et contenu redoutablement gras et cette basse vrombissant par dessus comme un avion, l’air de dire : « Vous allez voir ce que vous allez voir ! ». En effet on voit,
Misery Index envoi du lourd et ce premier titre n’est pas sans rappeler le précédent groupe de ces messieurs, cependant la différence est palpable au long du CD,
Misery Index est plus direct et Sparky Voyles use moins de ses passages dissonants et ultra-techniques qu’affectionne le groupe de Gallagher.
Les passages Hardcore sont peut-être aussi légèrement plus marqués que dans
Dying Fetus et le phrasé de Netherton n’y est pas pour rien, The Great
Depression ou Demand The Impossible contiennent d’ailleurs quelques passages très typés, ce dernier développant également des riffs écrasants toujours dominé par les pulsations de la basse.
Alors que certains groupes comme
Anata,
Nile ou
Behemoth misent sur une technique hors du commun et/ou une originalité indéniable,
Misery Index joue la carte de la brutalité crue et directe sans forcément jouer à 200 à l’heure, The Unbridgeable
Chasm en est l’illustration parfaite : alternance de blast et de parties brise-nuques avec des riffs très catchy de Sparky Voyles. Le percutant
Angst Isst
Die Seele Auf est à ce titre l’un des plus efficace du CD, ça déblaye sec sans discontinuer mais la structure est aérée et les riffs variés, ne provoquant à aucun moment l’ennui, au contraire on en redemande.
Tout comme
Dying Fetus, les paroles sont indissociables de la musique et on sent bien la rébellion perpétuelle dans un titre comme History Is
Rotten, tant musicalement qu’au niveau du texte. Le trio nous a, en guise de surprise du chef, gratifié d’un dessert succulent : une reprise du superbe Birth Of Ignorance de
Brutal Truth, collant au mieux à leur mentalité et à leur musique, celle-ci est d’ailleurs fort bien exécutée avec deux trois petites adaptations sympathiques.
Les musiciens de
Misery Index montrent qu’il y a une vie après
Dying Fetus et se payent même le luxe de les doubler sur le fil avec ce très bon
Retaliate, dépassant d’une bonne tête le Stop At
Nothing de la bande à Gallagher.
Misery Index se hisse ainsi parmi
Dying Fetus ou
Skinless dans les groupes incontournables en matière de Death brutal teintés de Hardcore.
BG
Du coup je me suis lançé dans la rédactions des deux premiers avant de recevoir Traitors.
J'aime beaucoup le style de Misery Index qui change un peu des groupes tehcniques à outrance (que j'aime bien aussi mais un peu de brut de décoffrage ne fait pas de mal de temps en temps).
Donc, excellente chro et surtout, comme à ton habitude, une note qui correspond exactement à ce que mérite l'album. Ce qui me plait beaucoup chez ce groupe, c'est ce coté "In Your Face" vraiment marqué en particulier sur le morceau Demand The Impossible. La mixture parfaite Death Metal / Hardcore. Tout a été dit dans ta chro donc je dirais juste un gros:
Merci pour cette chronique, vivement ta chro de Discordia.
Visiblement il vaut le coup, rien que la reprise de Brutal Truth ça fait saliver.
Mention spéciale au titre "The great depression" qui me file une trique pas possible!
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