Si
Traitors fut, de l’avis de beaucoup, une des excellentes sorties de l’année 2009, rien n'indiquait que sa suite allait être du même acabit. Et même si le doute quant aux talents de
Misery Index, n'était pas vraiment permis, la réponse à la question cruciale de savoir si son successeur,
Heirs to Thievery, allait être digne ou non, allait bientôt trouver toutes ses réponses avec la sortie de ce disque.
Cessons dès maintenant d’être mystérieux et énigmatique et disons d’emblée que ce nouveau manifeste des hommes de Baltimore ne peut, décemment, pas laisser indifférent tous ceux qui, comme moi, auront été conquis par celui d'avant. Car, en effet,
Misery Index y témoigne, encore une fois, de cette subtilité redoutable qui est la sienne. Il s’emploie intelligemment à ne pas sombrer dans cet excès, actuellement courant, de laisser son propos emporté par les pulsions contemporaines. Ici, point de musicalité outrancière, point de technicité assommante, point de brutalité exagérée mais simplement l’expression de valeurs caractéristiques à ce groupe, depuis quelques albums déjà.
Plus que jamais
Misery Index, avec ce
Heirs to Thievery, nous offre donc les arguments persuasifs de son très bon Death Grind aux ascendants Hardcore très marqués. Ces influences subtilement intégrées lui permettent d’aérer magnifiquement des titres âpres et véloces. Ces morceaux, dans lesquels d’ailleurs, encore une fois, Adam Jarvis démontre un insolent talent à imprimer des rythmes martelés pieds et poings avec une délicieuse véhémence, et où
Jason Netherton, ex-
Dying Fetus (mais est-il réellement besoin de le rappeler ?) vocifère admirablement de cette voix tantôt Death hargneuse, tantôt Hardcore sur les riffs incisifs d’un très bon Sparkly Voyles, ex-
Dying Fetus. Ainsi les excellents Fed To The Wolves, The
Carrion Call, Heirs To The Thievery ou encore les très bons The Illuminaught mais aussi, par exemple, Sleeping
Giants nous proposent les plaisirs d’une agression délicieusement virulente qui s’égare parfois dans les lentes sinuosités de passages moins rugueux, et plus mélodiques oserais-je dire, si tant est que ce terme ait un sens ici.
Au cœur de cet esprit soucieux d'user de ces nuances salutaires certaines pistes viennent pourtant jouer les trouble-fêtes. Le côté jusqu'au-boutiste de The
Seventh Cavalry aux rythmes plus lents et aux guitares plus lourdes, mais aussi d'un Day Of
The Dead, quant à lui, très promptement Grind viennent, en effet, contredire ce soin avec lequel le groupe avait varié son propos.
La musique de
Misery Index demeure donc dans la droite lignée de ce qu’il nous propose depuis quelques temps déjà. Tout comme d'ailleurs les thématiques singulièrement vindicatives fustigeant la société en général, et plus particulièrement l’impérialisme américains sur ce nouveau plaidoyer (l’artwork et les textes de l’album demeurant très significatifs de cette constance). Ces références font, aussi, la signature symptomatique, et appréciable, de ce groupe.
Notons également la présence, sur cette œuvre, de quelques illustres invités venus donner de la voix (Erik Rutan, John Gallagher, Vince Matthews…).
Finalement, on regrettera, tout de même, l’absence de titres tels que l’excellent
Traitors aux refrains scandés, remarquablement communicatif offert aux chœurs de foules le poing tendu au profit d’autres, certes remarquables, mais moins immédiatement assimilables. Il faudra dès lors faire l’effort de s’immerger plus profondément dans cet album pour en gouter toutes les saveurs.
Heirs to Thievery est, en effet, un album plus difficile que ne le fut
Traitors. Toutefois le plaisir qui finit par en découler reste intense.
Misery Index est donc un contestataire debout face aux dérives du régime impérialiste, et
Heirs to Thievery est son nouveau pavé prêt à briser les mensonges offerts à la crédulité d’un monde somnolent.
Pour moi il est supérieur à Traitors .
Je le trouve plus "violent" en fait et plus péchu .
Oui, Heirs to Thievery est peut-être un peu plus violent et rapide, mais ma notation ne se base pas uniquement sur un quantitatif précis de vitesse et de violence.
Le son net, ça a ses avantages et se inconvénients...
Les titres claquent moins que sur Heirs to Thievery.
Même niveau compos , je trouve aussi que c'est plus inspiré .
Bref je l'aime plus que Traitors pour plusieurs raisons .
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