Il est rassurant de voir que tous les groupes de Death
Metal ne jouent pas sur le même tableau. Beaucoup d’entre eux développent une rapidité et une technicité hors du commun, en témoignent les sorties récentes
Antithesis (
Origin) et Ob-Servant (
Psycroptic) entre autres.
Misery Index a d’autres atouts à faire valoir, mais rassurez vous : ses musiciens sont loin d’être manchots, on s’en était déjà aperçu sur
Retaliate et
Discordia ou les ex-
Dying Fetus Sparky Voyles et
Jason Netherton balançaient un Death
Metal massif teinté d’une hargne Hardcore qui envoyait déjà sec.
Relapse n’ayant pas pour habitude de signer des groupes « mous du genou » on se doutait bien que ce
Traitors (2008) ne sonnerait pas comme du
Stratovarius aseptisé (pléonasme ?) . La superbe pochette du talentueux
Orion Landau nous met de suite dans l’ambiance de la musique de
Misery Index, faite de brutalité, d’injustice crasse, de rébellion violente et de refus de l’establishment, montrant au passage tout le bien que pensent l’ami Netherton et sa bande des hommes d’église et d’affaires.
L’intérieur comporte aussi de remarquables illustrations, dont un oncle Sam en squelette pas piqué des vers. Les paroles traitent bien évidemment de faits de société : guerres, politique extérieure américaine, justice pourrie… la routine quoi. Pour dire à quel point nos gaillards sont à fond dans la vie quotidienne, les paroles sont agencées dans le livret de sorte qu’on croit lire les infos dans le journal.
La question est : musicalement est-ce que ça tient la route ? En voyant la note vous savez déjà que oui et en voilà les raisons :
D’abord une introduction judicieuse fait monter tout doucement la pression par ses guitares aguicheuses et carrées semblant nous dire : « patience ça va bientôt partir », et quand ça part avec
Theocracy ça ne fait pas semblant. On retrouve le
Misery Index que nous connaissons, envoyant des rythmiques en béton et des riffs rapides, précis et tranchants, avec un Adam Jarvis martyrisant son kit avec véhémence sans oublier l’inévitable Mosh-part, titanesque celle-ci. C’est
Kurt Ballou (également guitariste de
Converge) qui s’est chargé des prises de son, peu habitué à s’occuper de Death
Metal son travail est pourtant irréprochable, le son global dégage une unité et une puissance redoutable, et chaque instrument y trouve sa place grâce à un équilibre parfait. De plus la production ne sonne pas « surgonflée », l’enceinte ne se fend pas en deux à chaque coup de grosse caisse, le mixe idéal entre puissance et authenticité est ainsi respecté.
Pour ne rien gâcher,
Misery Index n’a pas perdu son inspiration et sa hargne,
Traitors est à ce titre démonstratif : une déferlante de blast-beat alternée par des passages Hardcore redoutables où on imagine Netherton faisant un petit moulinet au public l’index pointé vers le bas. Même les passages mid-tempo (dont certains groupes abusent) passent ici comme une lettre à la poste car intelligemment placés entre deux déflagrations, comme sur Ghosts of Catalonia doté en plus d’un petit solo fort bien pensé.
Mais c’est encore sur les titres les plus brutaux que
Misery Index brille, tel le dévastateur Occupation dosé au mieux entre Death brutal et Hardcore radical, le survitaminé Ruling Class Cancelled lâchant des parties réellement véloces et destructrices et sur lesquelles Thomas Lindberg (
At The Gates /
Disfear) joue le guest au chant.
On notera un titre plus lourd (mama mia la vitesse de la double pédale)et dépressif Thrown Into The Sun avant le sprint final exactement comme
Discordia sur l’album du même nom.
Misery Index explore donc tous les aspects possibles de son Death
Metal teinté de Hardcore et en tire ici le maximum, se hissant au même niveau que
Retaliate et livrant un album très abouti sur tous les plans.
Traitors est donc à rajouter à la longue liste des albums Death de l’année à acquérir et de plus se singularise de part son style des albums de
Origin,
Deicide ou
Brain Drill. De plus Relapse à l’air d’avoir fait un gros effort au niveau de la distribution et du prix. Pour la petite histoire j’ai fait l’acquisition de
Traitors pour 12,99 euros à Leclerc... alors pourquoi pas vous ?
BG
Sinon ben merde, je confonds avec le Général...
PS : J'aime la petite parenthèse faîte aux loosers de Stratovarius XP
Autant les 3/4 premières écoutes ne m'avaient pas convaincu , autant après plus de 20 écoutes je peux affirmer que ce skeud est indispensbale dans une discographie.
Merci encore BG !
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