Traitors

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17/20
Nom du groupe Misery Index
Nom de l'album Traitors
Type Album
Date de parution 06 Octobre 2008
Enregistré à Wrightway Studios
Style MusicalDeath Grind
Membres possèdant cet album158

Tracklist

1.
 We Never Come in Peace
 01:59
2.
 Theocracy
 04:30
3.
 Partisans of Grief
 03:36
4.
 Traitors
 02:23
5.
 Ghosts of Catalonia
 05:00
6.
 Occupation
 04:43
7.
 Ruling Class Cancelled
 02:07
8.
 The Arbiter
 02:02
9.
 American Idolatry
 02:19
10.
 Thrown into the Sun
 03:58
11.
 Black Sites
 04:44

Durée totale : 37:21

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Misery Index


Chronique @ BEERGRINDER

10 Octobre 2008
Il est rassurant de voir que tous les groupes de Death Metal ne jouent pas sur le même tableau. Beaucoup d’entre eux développent une rapidité et une technicité hors du commun, en témoignent les sorties récentes Antithesis (Origin) et Ob-Servant (Psycroptic) entre autres. Misery Index a d’autres atouts à faire valoir, mais rassurez vous : ses musiciens sont loin d’être manchots, on s’en était déjà aperçu sur Retaliate et Discordia ou les ex-Dying Fetus Sparky Voyles et Jason Netherton balançaient un Death Metal massif teinté d’une hargne Hardcore qui envoyait déjà sec.

Relapse n’ayant pas pour habitude de signer des groupes « mous du genou » on se doutait bien que ce Traitors (2008) ne sonnerait pas comme du Stratovarius aseptisé (pléonasme ?) . La superbe pochette du talentueux Orion Landau nous met de suite dans l’ambiance de la musique de Misery Index, faite de brutalité, d’injustice crasse, de rébellion violente et de refus de l’establishment, montrant au passage tout le bien que pensent l’ami Netherton et sa bande des hommes d’église et d’affaires.

L’intérieur comporte aussi de remarquables illustrations, dont un oncle Sam en squelette pas piqué des vers. Les paroles traitent bien évidemment de faits de société : guerres, politique extérieure américaine, justice pourrie… la routine quoi. Pour dire à quel point nos gaillards sont à fond dans la vie quotidienne, les paroles sont agencées dans le livret de sorte qu’on croit lire les infos dans le journal.

La question est : musicalement est-ce que ça tient la route ? En voyant la note vous savez déjà que oui et en voilà les raisons :
D’abord une introduction judicieuse fait monter tout doucement la pression par ses guitares aguicheuses et carrées semblant nous dire : « patience ça va bientôt partir », et quand ça part avec Theocracy ça ne fait pas semblant. On retrouve le Misery Index que nous connaissons, envoyant des rythmiques en béton et des riffs rapides, précis et tranchants, avec un Adam Jarvis martyrisant son kit avec véhémence sans oublier l’inévitable Mosh-part, titanesque celle-ci. C’est Kurt Ballou (également guitariste de Converge) qui s’est chargé des prises de son, peu habitué à s’occuper de Death Metal son travail est pourtant irréprochable, le son global dégage une unité et une puissance redoutable, et chaque instrument y trouve sa place grâce à un équilibre parfait. De plus la production ne sonne pas « surgonflée », l’enceinte ne se fend pas en deux à chaque coup de grosse caisse, le mixe idéal entre puissance et authenticité est ainsi respecté.

Pour ne rien gâcher, Misery Index n’a pas perdu son inspiration et sa hargne, Traitors est à ce titre démonstratif : une déferlante de blast-beat alternée par des passages Hardcore redoutables où on imagine Netherton faisant un petit moulinet au public l’index pointé vers le bas. Même les passages mid-tempo (dont certains groupes abusent) passent ici comme une lettre à la poste car intelligemment placés entre deux déflagrations, comme sur Ghosts of Catalonia doté en plus d’un petit solo fort bien pensé.

Mais c’est encore sur les titres les plus brutaux que Misery Index brille, tel le dévastateur Occupation dosé au mieux entre Death brutal et Hardcore radical, le survitaminé Ruling Class Cancelled lâchant des parties réellement véloces et destructrices et sur lesquelles Thomas Lindberg (At The Gates / Disfear) joue le guest au chant.

On notera un titre plus lourd (mama mia la vitesse de la double pédale)et dépressif Thrown Into The Sun avant le sprint final exactement comme Discordia sur l’album du même nom. Misery Index explore donc tous les aspects possibles de son Death Metal teinté de Hardcore et en tire ici le maximum, se hissant au même niveau que Retaliate et livrant un album très abouti sur tous les plans.

Traitors est donc à rajouter à la longue liste des albums Death de l’année à acquérir et de plus se singularise de part son style des albums de Origin, Deicide ou Brain Drill. De plus Relapse à l’air d’avoir fait un gros effort au niveau de la distribution et du prix. Pour la petite histoire j’ai fait l’acquisition de Traitors pour 12,99 euros à Leclerc... alors pourquoi pas vous ?

BG

18 Commentaires

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BEERGRINDER - 13 Octobre 2008: Moi pas d'humour! Mais non c'est juste que sans les smileys certaines fois ça change la compréhension des autres...

Sinon ben merde, je confonds avec le Général...
 
Kuza - 03 Juin 2010: Très bonne chronique pour un très bon album. Du grand Death Metal, technique tout en étant brutal.

PS : J'aime la petite parenthèse faîte aux loosers de Stratovarius XP
Icare - 14 Novembre 2011: The Arbiter est une bombe! :-D
ChainsawMassacre - 05 Décembre 2011: Superbe chronique , une foi de plus , je compte plus le nombre de CD que j'ai acheté à cause (grâce)à tes écrits.
Autant les 3/4 premières écoutes ne m'avaient pas convaincu , autant après plus de 20 écoutes je peux affirmer que ce skeud est indispensbale dans une discographie.
Merci encore BG !
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Chronique @ dark_omens

06 Novembre 2014

Véritable condensé habile...

Il est communément admis que le Death Metal n’est rien d’autre qu’une musique bruitiste où la brutalité stérile n’appelle à rien d’autre qu’à toujours plus de bestialité. De cette cacophonie de riffs ineptes insupportables où les vociférations désagréables de chanteurs incapables viennent abrutir l’esprit impénétrable de jeunes écervelés, et où des batteurs inaptes se contentent de marteler le plus rapidement possible leurs malheureuses peaux, naît l’engeance « artistique », si tant est qu’on puisse appeler cela de l’art, la plus atroce. Conjugué à une impuissance puérile à développer une imagerie et un propos adulte et mature, les groupes se complaisent dans le marasme d’une médiocrité assez consternante.

Une fois ces quelques « vérités » assez caricaturales écrites, force est de constater, pour les esprits les moins hermétiques, que si le Death Metal peut se décrire ainsi, il le fait surtout pour ceux qui n’en comprennent pas les méandres les plus subtils. Car en vérité il existe différents niveaux de compréhension de cette musique, et il en existe surtout de nombreuses ramifications diverses dont chaque particularité définisse, aussi précisément que la créativité de musiciens libres le permet, les contours.

Ainsi le Death Grind aux parfums Hardcore de Misery Index est recherché. Ses musiciens, et notamment son batteur, sont d’incroyables techniciens. Ses textes intelligents et son imagerie travaillée sont celles d’artistes engagés et concernés par les dysfonctionnements d’un monde, et d’une société qu’il dénonce. Et ce Traitors est sans contexte une vraie réussite.

Ces quelques lignes succinctes, d’une cruelle exactitude, pourraient suffire à éveiller les appétits des plus curieux. Ajouter encore que ce disque est dans l’exacte continuité de son prédécesseur Discordia, en, peut-être, un peu moins agressif, finirais sans doute à convaincre les plus réticents. Mais ce ne serait certainement pas suffisant pour décrire les plaisirs immenses et subtils qu’il offre. En effet, nos quatre de Baltimore, après le préambule nerveux et tendu d’un We Never Come in Peace instrumental, nous offrent toute la puissance d’un excellent Theocracy aux riffs remarquables et aux parties plus mélodiques mémorables. Partisan of Griefs, dans une atmosphère générale plus lourde, vient délicieusement nous accabler avant qu’un exceptionnel Traitors, et son superbe refrain scandé, ne nous achève littéralement.

Si le groupe excelle dans ces titres où s’entremêlent, au gré d’une ingéniosité incroyable, l’intensité, la violence, l’efficacité de parties typiquement Death et Grind, à la mélodie d’autres plus précisément mid-tempo Hardcore, Misery Index sait aussi s’épanouir dans l’expression plus directement Grind de titres efficaces (Ruling Class Canceled, le très bon The Arbiter, American Idolatry.

De la vitesse, de l’agressivité, de la mélodicité, des rythmes variés, en des titres hybrides adroitement composés suffiraient amplement à l’exemplarité de cette œuvre, mais Misery Index ne saurait s’en contenter, et avant un final furieux, il nous offre les délices d’un lent et accablant Thrown Into the Sun dépressif.

Avec ce Traitors, Misery Index confirme indéniablement tout l’étendu de son talent. Véritable condensé habile de Death Grind Hardcore nuancé, il s’inscrit comme une des très bonnes références du genre.

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