Vers la fin de l'année 2017, quel fut mon étonnement, quand j'appris par le
Web, que le collectif teuton
Voodoo Circle était sur le point de publier, un nouvel album nommé
Raised on Rock et disons le tout de suite, tout aussi réussi que son illustre prédécesseur l'excellent Whiskey Fingers, paru, il y a peine 3 ans.
Depuis, nous remarquerons au sein du combo, pas mal de changements. À commencer par son line-up, qui se retrouvera complètement modifié, ne restant que le guitariste compositeur et fondateur du groupe, l'inégalable Alex Beyrodt, et son fidèle lieutenant
Mat Sinner à la basse.
C'est donc entouré de nouveaux musiciens que le groupe
Hard Rock allemand
Voodoo Circle nous revient cette année. Il sera composé de killers du circuit
Hard et Heavy du moment, à savoir : Francesco Jovino (
Primal Fear,
Sinner, ex-
UDO) à la batterie, l'excellent vocaliste Herbie Langhans connu pour avoir fait ses premières armes au sein de formations Heavy
Power Mélodique telles que :
Beyond The Bridge,
Sinbreed,
Symphonity et dernièrement sur le deuxième album groupe allemand
Almanac.
Un talentueux chanteur dont le registre et vocal varié nous rappellera parfois celui de
David Coverdale (
Whitesnake) et naturellement très proche de
David Readman son illustre prédécesseur, mais en plus grave, voire roots. Quant aux claviers, ils seront tenus par Corvin Bahn, un musicien de studio assez connu pour avoir joué auprès d'
Uli Jon Roth, mais aussi sur
Thunderbolt, le dernier album de
Saxon.
Côté production, R.A.S. Elle sera une nouvelle fois supervisée par Alex Beyrodt en collaboration avec Jacob Hansen (
Volbeat,
Manticora, U.D.O) au mixage et mastering, pour un résultat identique à celui de Whiskey Fingers (l'album précèdent), en le dotant d'un chant puissant, mais aussi de guitares volubiles au son énorme et Heavy.
Quant à la pochette avec ses motifs mexicains (tête de mort Cavalera), elle nous fera étrangement penser à celle de "Tequila
Suicide" le dernier album de
Sinner, (l'autre groupe de Mat, le bassiste de
Voodoo Circle), mais en moins fournie, enfin la comparaison s'arrêtant uniquement à leur pochette. En effet là où les albums de
Sinner, se distinguent par un registre plus
Hard 'N' Heavy, ceux de
Voodoo Circle, qui évolue depuis maintenant sept ans, se tournent vers un
Hard Rock où l'ombre de
Whitesnake recouvre la plupart de l'opus, voire dans une moindre mesure,
Deep Purple et
Led Zeppelin, mais dans un contexte plus moderne.
Des morceaux estampillés
Whitesnake l'album n'en manquera pas! Pour commencer je citerais volontiers le chaloupé "Walk on the Line", où Corvin brille de mille feux, tandis qu'Alex nous gratifie de superbes riffs et arpèges de guitares dont lui seul a le secret, voir le sexy "Higher Love", qui se distinguera par de jouissives interventions de talk-box. Continuons avec l'impressionnant "Just Take My
Heart" et sa lourde rythmique, qui mettra en avant un jeu de basse au son épais et groovy, sans oublier l'efficace "Ultimate
Sin" et son refrain répétitif. Parmi les autres grosses influences du groupe n'omettons pas celle du
Deep Purple et le
Rainbow des seventies, en témoigne l'excellent "Unknown
Stranger" serti de magnifiques notes d'orgue Hammond du plus bel effet, ou bien sur l'épique "Dreamchaser" et ses faux-airs de "
Gates of
Babylon", où plane l'ombre du regretté
Dio, et certainement le meilleur titre de l'opus. Mais également
Led Zeppelin avec le très subjectif et sexy "Love Is an
Ocean" et la ballade "Chase Me Away". Sans oublier un "You Promise Me
Heaven" accentué d'arpèges et motifs de guitare bluesy que n'aurait pas reniées un certain Jimmy Page, dont l'intro acoustique et riffing, n'est qu'un parfait copié collé du "Shake My
Tree" du projet Coverdale-Page.
Quant à la langoureuse et sensuelle deuxième ballade "Where Is the World We Love", son air et ses volutes de guitare, rappelleront à notre bon souvenir le "Is This Love" du serpent blanc. Cependant et malgré cette ressemblance frappante, cette magnifique chanson n'en demeure pas moins aussi efficace que l'originale. Quant au reste des morceaux tels que l'introductif "Running Away from Love", et la doublette "There's
More to See", "Time for the Innocent" (en bonus sur la version digipack), de l'avis même de votre illustre serviteur ils seront à ranger auprès des chansons les plus faciles d'accès, et moins inspirées de l'opus.
Finalement, et même s'il n'apporte pas grand-chose de nouveau par rapport à "
Whisky Fingers" dû notamment à des morceaux, aux influences
Hard Rock, 70's début 80's (
Whitesnake en tête) toujours bien digéré voire plagier ("You Promise Me
Heaven", "Where Is the World We Love"),
Raised on Rock, n'en demeure pas moins un excellent album à mettre à l'actif de
Voodoo Circle.
Propulsé par une instrumentation sans faille, soutenu de guitares volubiles et magnifié par un chant à la fois mélodieux et puissant, le quintet allemand avec ce nouvel album, nous prouve, qu'il a de l'énergie à revendre et compte bien nous le faire savoir.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire