Si la Suisse s’est évidemment illustrée avec le thrashmetal de l’entité culte
Hellhammer /
Celtic Frost, autour de Martin E.Ain et Tom G.
Warrior, à la croisée de tous les futurs styles extrêmes, le pays peut également compter dès 1985 sur le trio invincible composant l’âme de
Coroner, Ron Broder, Tommy Vetterli & Markus Eldmann, alias Ron Royce, Tommy T.Baron et
Marquis Marky.
Grâce à deux démos prometteuses et au soutien inconditionnel de Tom G.
Warrior,
Coroner rejoint la prestigieuse écurie Noise Records en 1987, qui compte bien sûr dans ses rangs
Celtic Frost, ou encore quelques valeurs sûres telles
Kreator, Voivod,
Tankard ou
Overkill.
Coroner rejoint ainsi le Music Lab Studio berlinois en mars 1987, pour les sessions de son premier album
R.I.P., sous l’oeil bienveillant de l’ingénieur du son Harris Johns, technicien confirmé depuis la sortie du culte Pleasure to
Kill de
Kreator.
Après une courte intro,
R.I.P. démarre sur les chapeaux de roue, sur
Reborn Through Hate et When Angels
Die, deux morceaux d’anthologie dans la carrière du groupe helvète. Dès les premiers instants,
Coroner force le respect par la mise en place diabolique de ses morceaux, sur la batterie puissante de Marky et les lignes de basse admirables de Ron, supportant les riffs démentiels de Tommy et les vocaux rocailleux du bassiste. La maîtrise du guitariste laisse rapidement sans voix, entre son riffing d’une précision désarmante et ses soli d’une virtuosité éclatante, tirant le meilleur de la grandeur du heavymetal et de l’incision du thrashmetal.
L’interlude suivant offre alors un moment d’apaisement, avant que le rouleau
Coroner se mette de nouveau impitoyablement en marche sur l’instrumental
Nosferatu, où Tommy assome une fois encore par les prodiges réalisés avec sa six cordes. Sans tourner à la démonstration purement technique, son jeu virtuose reste toujours puissant et chaleureux, constituant l’arme ultime du thrashmetal de la formation.
Toutefois, l’excellence des premiers morceaux laisse paraître une suite quelque peu plus fade, à l’image d’un
Suicide Command ou d’un Fried Alive légèrement en retrait, bien que cette notion soit fort relative, due à cette brillance dans le riffing & les soli toujours intacte. Les leads de folie de Spiral Dreams et le fabuleux titre éponyme, à la fois grand et poignant, montrent quant à eux toute la grâce et l’incision de
Coroner, sans oublier le bon
Totentanz, s’enchainant impeccablement sur un interlude emprunté au compositeur français Robert de Visée (XVIIème).
Affichant une personnalité et une maturité musicale déconcertantes dès son premier album,
Coroner frappe un grand coup et s’affirme directement comme une valeur sûre du thrashmetal des eigthies, poussant la technicité du style de quelques crans supplémentaires. Bénéficiant de surcroît d’un propros riche et intelligent,
R.I.P. permet au trio de Zurich de s'inscrire d’emblée, à raison, parmi les formations thrash les plus respectées.
Fabien.
Un album fabuleux.
Juste pour information sur la première démo de Coroner "Death Cult" (1986) les vocaux sont assurés par Tom G. Warrior (ex-Hellhammer/Celtic Frost) et cela malgré la présence de Ron Royce qui, à cette période, se contentait uniquement de jouer de la basse (il se mettra derrière le micro peu après).
A signaler également pour celles et ceux qui rechercheraient des titres inédits de Coroner qu'il y en a deux qui se trouvent sur les deux premiers volumes des compilations Doomsday News (éditées par le label Noise).
L'excellent "Arrogance in Uniform" sur le volume 1 (1988) et le très court (une minute dix neuf secondes !) "Hate, fire, blood" sur le volume 2 (1989).
Bénéficient des rééditions parus via Century media records en 2018, je me plonge depuis un petit moment maintenant dans leur discographie.
Et ça démarre après une courte intro avec Reborn Through Hate qui me mets bien, mais.... après beaucoup d'écoute ce morceau perd de son efficacité, j'en suis presque à le zappé. When Angels Die beaucoup plus mystique, un super morceau. Suicide Command plus véloce sonne plus old school je trouve.
Les guitares me rappellent beaucoup Iron Maiden sur Spiral Dream ou sur la génialissime Nosferatu.
Mais je n'ai plus du tout ce sentiment sur l'enchainement R.I.P.,Coma, et Fried Alive, qui sonnent plus noirs et techniques. D'ailleurs le travail du bassiste sur Coma est assez dingue.
Une force de l'album c'est d'avoir et c'est plutôt rare des interludes (outro, Intro) tellement peaufinées qu'elles sont une valeur ajoutée à album.
Au final un opus pas simple a aborder, je dois être à une vingtaine d'écoutes et j'ai toujours l'impression qu'il m'a pas tout donné.
Pour un premier album, le niveau est déjà haut surtout techniquement, après je ressens la fougue de la jeunesse, tout n'est pas encore maitrisé, cela manque parfois de fluidité, parfois ils en font un peu trop, mais cela reste assez subjectif.
Même si ya des choses que j'aime plus ou moins, c'est du lourd, ya rien a jeter, et sa popularité n'est pas a dénigrer.
Pour le moment je trouve que le point fort de l'album est l'enchainement When angels Die avec nosferatu, et Spiral Dream avec Rip et Coma. 15/20
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