Pulver

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18/20
Nom du groupe Lifelover
Nom de l'album Pulver
Type Album
Date de parution 24 Juillet 2006
Style MusicalBlack Avantgardiste
Membres possèdant cet album95

Tracklist

1. Nackskott
2. MS Salmonella
3. Mitt Oppna Oga
4. Karlek - Becksvart Melankoli
5. Vardagsnytt
6. Avbrott Sex
7. Stockholm
8. Sondag
9. Herrens Hand
10. Medicinmannen
11. Nasta Gryning
12. En Sang Om Dig

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Lifelover


Chronique @ Haaveellinen

28 Avril 2010
Une chronique sans fioritures, ni dorures.

Une chronique intime ? Pas plus que les autres.

Il m'est difficile de poser des mots sur ce que me procure l'écoute de cette musique. Ce n'est pas que je sois insatisfait des formulations qui me passent pas la tête, c'est simplement qu'il m'est difficile de le définir ainsi que de l'exprimer - j'en suis au troisième brouillon écrit, mais dans ma tête je suis plus proche de la dizaine.

C'est pour cette raison que j'ai décidé de ne pas m'encombrer de trop (oui je ne pense pas réussir à totalement m'en passer) de conneries stylistiques pour cette chronique, parce que j'ai habituellement quelque chose de prédominant, à chaque fois.

Sauf dans le cas présent.



La toute première chose. Un nom. Lifelover. Une écriture simple, sans surcharge de symboles et de masses d'armes; pas quelque chose de dégoulinant, comme un glaviot éructé sur votre gueule mais quelque chose tout en boucle, sans agressivité ni trace de négativité. Pourtant, on sait immédiatement de quoi il s'agit, de cynisme et d'humour noir, Lifelover n'a rien de pathétique ou de désespéré; ce n'est qu'angoisse et amère résignation, désenchantement et souffrance .

Ensuite c'est une image. Une jeune femme, nue et ensanglantée, allongée au milieu de petites fleurs blanches. Torturée ? Violée ? Assassinée ? Une vision de l'Eden peut-être ? Comme quoi, même dans les Jardins, Eve n'a pu être heureuse, comment le pourrions-nous ? Le symbole de pulsions condamnables, non seulement par les hommes, mais aussi par soi-même ?

La jeune femme se prélasse au milieu de la nature, loin du fracas urbain; elle a atrocement mal mais profite, afin de montrer aux autres qu'elle va bien, elle joue à faire semblant.

Elle est allongée, seule, et tente de se convaincre qu'il est possible de continuer à jouir de petits plaisirs malgré cette douleur étouffante.

Prendre quelque chose de doux et d'innocent, puis ajouter quelque chose d'horrible et de violent pour en faire autre chose, de fou, de marquant. «Pulver», la poudre en français.

Fascinante, antithétique.


Le chant est en suédois, un chant black, parfois clair. Les paroles traitent de la ville, la haine, le désespoir, avec de l'humour noir. Les riffs sont simples mais extrêmement efficaces, présence de solo de guitare sur certains titres. La batterie est changeante, la production sait mettre un instrument de côté pour en privilégier un autre quant il le faut et l'utilisation du clavier est excellente, rien de coulant ni de grandiloquent, quelques samples. Des morceaux instrumentaux

Résumer la chose de la manière la plus simple et la plus brutale qui soit. Balancer une description générale de chaque partie de l'ensemble, agrémenter le tout de quelques détails techniques et de qualificatifs. Ce n'est pas de cette façon que vous pourriez comprendre ce qu'est la musique de Pulver, pourtant c'est un peu ça.

Une introduction, un thème, une outro, pourtant chaque chanson est différente, touche d'une manière différente; elles empruntent à une influence ou à une autre, placent quelques notes de piano en guise d'intro, ou bien une comptine d'enfant en outro, un peu d'accordéon, un air sifflé.

Bien sur, avec tout ce qu'une comptine à de sinistre, un air sifflé de glacial et un accordéon de mélancolique. Lifelover sublime chaque instrument, chaque partie de la structure d'un titre pour en tirer la quintessence de la peine. Celle-la même que tous le monde à déjà connue ne serait-ce qu'un instant, qui est toujours la même quelle que soit les raisons.

Lifelover est glauque, dans son utilisation perverse et contre-nature de ce qui est doux est innocent. Une preuve de sadisme devant la désillusion ? Une violente mise en garde ? Le partage d'une souffrance qui ne partira plus, teintée de mélancolie ?

Beau et intense.

3 Commentaires

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Hexenkind - 01 Décembre 2010: Excellent chro, ;)
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Chronique @ bojart

27 Octobre 2010
L’histoire du black métal a toujours été mouvementée, pleine de rebondissements ! Tragédie il y a eu avec l’assassinat de Øystein "Euronymous" Aarseth par Varg Vikernes, le multi-instrumentiste sataniste puis paganiste (et définitivement intolérant, dirais-je) de Burzum. Un fait divers qui inspirera le célèbre « The Day Burzum Killed Mayhem » de l’historien beumeux Nargaroth en 1994, soit un an après le meurtre. Gloire et puis crépuscule du black old-school norvégien de Carpathian Forest, Darkthrone, Mayhem, Tsjuder et consort. Mélancolie de l’heure de gloire du black satanique grâce aux talentueux 1349 et Satanic Warmaster et enfin :
La déception d’abord ; à cause des deux bouffonneries de Satyricon baptisées « Now, Diabolical » et « The Age of Nero » (ils ont ainsi perdu toute la crédibilité acquise grâce au trio d’albums Dark Mediaval Times/The Shadowthrone/Nemesis Divina)
La fin d’une époque ensuite avec le split de Krieg, légendaire groupe américain auteur du mémorable « The Black House » et du très bon « Blue Miasma ».
Que reste-t-il du black métal aujourd’hui à part les gars d’Endstille et leur black guerrier jubilatoire ou Hypothermia et leur DSBM désespérément beau ? La promesse d’un avenir radieux, je pense, avec la naissance d’un black moderne dont les instigateurs sont les furies nippones de Gallhammer (Fenriz de Darkthrone a applaudi leur existence) et les suédois de Lifelover

L’artwork du cover et de la jaquette de « Pulver » est à la fois magnifique et déviante. Cette jeune femme complètement nue et recouverte de sang intrigue…un dépucelage ayant mal tourné ? Un viol ? Ou bien un accouchement à la belle étoile ? Nous ne le saurons probablement jamais et c’est tant mieux ainsi…

Le contraste est intéressant entre les compositions rapides, mélodiques et épurées (sans être ascètes) de la plupart des chansons de « Pulver » (Nortt prend un coup d’vieux !) et les vocaux décalés et débridés des gars de Lifelover (dont l’un des membres au nom improbable fait partie du line-up d’Hypotermia et de Life Is Pain notamment). Ces mecs prennent systématiquement les codes du black doom à rebrousse-poil ; « Nackskott » en est le parfait exemple parce que si les couplets reste dans les standards du black doom (la vitesse en plus !), le growl dark intronisant des riffs de guitares plus corsés donnent une fausse impression de radicalisation sonore. Ceci permet de nuancer la compo rock (un rock bien sur sulfureux, hors des limites et règles établies) ; Un rock mélo-masochiste ! Ce « Nackskott » profite donc d’un refrain faussement extréme ; sachant que c’est la fusion entre les chants criards et maladifs (pas autant que ceux du leader de Totalselfhatred quand même) et les instrus d’un rock glauque et harmonique ; qui crée cette sensation de black extrême (pour ma part, c’est plutôt du black métal malsain mais bon !)

« M/S Salmonella » jouit, tout comme « Vardagsnytt », de vocaux dérangés et ubuesques. Les notes de piano du premier nous induisent en erreur tandis que le tempo rock-n-roll du second nous fait perdre nos repères de black métalleux. Et nous fait hocher de la tête en rythme ! Avez-vous déjà hoché de la tête en cadence en écoutant Xasthur, Gallhammer ou Shining, vous ? (à part si vous avez, disons, un grain, une araignée au plafond) Lifelover, dès les premiers morceaux, se révèle innovant, accessible à ceux non-réceptifs au black doom et avant-gardiste et foutrement dansant sans pour autant imiter le black disco des playmates de Satyricon. Nous voici témoins de la naissance du black-n-roll, style irrésistible dont les initiatrices sont les furibardes gémisseuses du groupe japonais Gallhammer avec « Gloomy Lights » sortit un an plus tôt. Les demoiselles ont un style moins barré (quoique…) mais tout de même aussi novateur que celui de Lifelover.

« Mitt Öppna Ögga » est ouvert par des riffs de grattes classiques et classieux, presque similaires à ceux de la première piste de « Pulver ». Sauf que cette chanson semble (je dis bien semble, car je ne parle pas suédois) plus sombre et obscène. Des samples bizarres et érotiques (ceux d’un acte sexuel probablement) arrivent à l’improviste dans le morceau, comme d’indélicats invités polissons (hum hum). Le narrateur en chef se met à nous raconter je-ne-sais-quoi en se marrant, un jeu de guitare plus distinctif l’accompagne dans son délire masturbatoire. Ca sonne comme un refrain unique et lorsqu’il nous narre son récit lascif plus loin, on ne sait même plus s’il en rie ou en pleure…surement les deux !
Dans « Söndag », on a le droit à une composition limite hard rock, la première guitare lâche un riff suraigu en total désaccord avec le tryptique gratte rythmique/percussions/tambours, mais dominant les débats…et puis les deux guitares s’accouplent pour porter un des brailleurs adjoints et son chant délicieusement déphasé…
Entre « Avbrott Sex », première interlude matinée de dark ambiant, et « Medecinnmannen », comptine savoureusement sinistre, se niche l’excellent « Stockholm » et son intro piano-guitare acoustique de bon ton. Les vocaux plaintifs de ces foutus névrosés se baladent allégrement sur le discret set de batterie et la partition progressive des 6-cordes…une insigne doublette pour un morceau se révélant être une vraie perle.

Loin de glorifier la souffrance puisqu’ils s’en plaignent, très loin de vanter les mérites du désespoir sachant qu’ils lui préfèrent les plaisirs de la chair ; même au travers de fantasmes névrotiques ; et à mille lieues de l’envie suicidaire vu que ces mecs forment un groupe de psychotiques dans lequel régnent insatisfaction sexuelle et désir de vivre cette chienne de vie pour mieux s’en plaindre et en souffrir, Lifelover renouvelle le genre du black doom en lui redonnant un peu de vie. « Pulver » nous recouvre d’une atmosphère ambigue et sordide, où les frustrations vicieuses et chimères perverses des membres du groupe nous affectent, nous infectent même ! Voila à quoi ressemble du black doom auquel on a insufflé la vie plutôt que la mort, la souffrance plutôt que la contemplation passive. Et dire qu’ils ont fait mieux dans « Konkurs »…

Métalleux pour la vie/Beumeux jusqu’à la mort

Bj

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Haaveellinen - 27 Octobre 2010: "un dépucelage ayant mal tourné ?" Tu m'as fais rire ... J'espère pas car à moins de s'être fait passer dessus par toute la Suède je vois mal comment elle a pu en arriver la ...

A ouais la chronique. Superbe, tu as vraiment bien réussi à rendre compte des sensations que l'on peut ressentir en écoutant cet album.

Néanmoins, même si on peut les rapprocher un peu, la grande différence entre Lifelover et Gallhammer, c'est que Lifelover a beaucoup d'humour, sans ses compos comme dans ses paroles.
Sullivan - 28 Octobre 2010: Tu me surprendra toujours Bj. Très agréable à lire.
Je ne connaissais pas, mais maintenant j'apprends peu à peu à connaitre. Merci
dyingPunisher07 - 16 Fevrier 2012: Exelente Chronique, la première fois que j'ai écouté cet album, c'était sur youtube(oui, bon je sais niveau True y a mieux mais bon je découvrais comme je pouvais, j'ai su que je n'écouterais jamais la musique de la même façon, que jamais rien ne serait comme avant...oui Lifelover(et Bethlehem aussi) furent mes premières ''vrais'' claques musicales (instantannés).

PS: L'intro sur l'évolution du BM est magnifiquement bien écrite. bravo!
dyingPunisher07 - 22 Fevrier 2012: de rien, mais merci à toi pour ta grande chronique
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Commentaire @ Trndblck

24 Janvier 2008
Après une seule démo Promo en 2005, Lifelover sort son premier album « Pulver » en 2006. Et qui est-ce qu’on retrouve dedans ? Ni plus ni moins que Kim d’Hypothermia et Insikt Records, entre autre. La première fois que j’ai écouté Lifelover, je n’ai pas aimé. On m’avait parlé de black dépressif et je m’étais sans doute focalisé là-dessus. Et puis un jour, j’ai réécouté, juste pour voir, sans attente précise : bien m’en a pris.

Lifelover propose une musique très originale, un excellent mélange de black et de rock sur un ton dépressif. A ranger près des Woods of Infinity, Forgotten Woods pourquoi pas pour le côté rock, et Âmesoeurs. Le son est très propre, on distingue parfaitement chaque élément, mais on garde quand même un côté sale et crasseux. La voix est sans doute l’élément le plus black metal de l’album, hurlé, torturé, angoissé, avec quelques passages en voix claire. La batterie possède un tempo presque exclusivement rock, tout comme les riffs de guitare ou les arpèges, à la fois simpliste et hyper accrocheur.

Ce qu’on ressent à l’écoute de ce Pulver, c’est que les mecs de Lifelover sont des putains de névrosés. Une lutte sans cesse pour refouler toutes ces idées, tous ces désirs sexuels malsains. D’ailleurs l’artwork est assez explicite : une jeune fille nue couverte de sang, dans un champ remplie de fleur blanche. Viol, massacre, nécrophilie ? La réalité ou juste un rêve ? Impossible à dire. Pas de pleurnicherie ou de larmoyant ici, de la pure crise d’angoisse entrecoupée d’épisode dépressif. Le malaise de Lifelover se ressent aussi par la dualité entre toutes ces envies morbides, et la bienséance imposée par la société. Vous avez déjà dû ressentir ça, la dissonance entre les pulsions de l’homme et l’image que lui donne la société. Là encore, la pochette nous le montre : une fille morte, dans un champ rempli de petite fleur : une vision presque contradictoire. Le moins qu’on puisse dire en tout cas, c’est que Lifelover excelle pour nous transmettre tous ces sentiments. Même après la fin de l’album on sent encore une impression de malaise en nous.

Une courte chronique pour cet album, mais à quoi bon s’étendre ? Un excellent album, malsain, décadent et dérangeant. Avis aux amateurs de musique original et perturbante.

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