Prometheus - The Discipline of Fire and Demise

Liste des groupes Black Symphonique Emperor Prometheus - The Discipline of Fire and Demise
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Nom du groupe Emperor
Nom de l'album Prometheus - The Discipline of Fire and Demise
Type Album
Date de parution 22 Octobre 2001
Style MusicalBlack Symphonique
Membres possèdant cet album542

Tracklist

1.
 The Eruption
Ecouter06:28
2.
 Depraved
Ecouter06:33
3.
 Empty
Ecouter04:16
4.
 The Prophet
Ecouter05:41
5.
 The Tongue of Fire
Ecouter07:10
6.
 In the Wordless Chamber
Ecouter05:13
7.
 Grey
Ecouter05:05
8.
 He Who Sought the Fire
Ecouter05:29
9.
 Thorns on My Grave
Ecouter05:56

Durée totale : 51:51

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Emperor



Chronique @ ArchEvil

08 Décembre 2007
Prometheus - The Discipline of Fire and Demise ou la dernière oeuvre d'Emperor, formation légendaire qui, autrefois, mit au monde une succession de chef d'oeuvres. L'apparition de claviers sur le cultissime In the Nightside Eclipse, la symphonie oppressante de Anthem to the Welkin at Dusk, la puissance technique de IX Equilibirum et qui, peu après, annonça la fin. La fin d'un géant. Emperor arrêta les concert dès 2000 et Ihsahn débuta l'écriture de ce dernier opus.
A l'époque, les question on dû pulluler : Qu'est ce que cela va donner? Est-ce que ce futur disque continuera là ou IX Equilibrium s'est arrêté?

Non. IX Equilibrium, album taillé principalement pour le live, fut une déception pour beaucoup, lorgnant plutôt vers un death très technique, les envolées magistrales et contemplatives de Anthem to the Welkin at Dusk avaient disparu, laissant la part belle à un rendu studio très (trop) soigné et une puissance de feu mise en évidence et très directe.
D'après moi, réaliser un autre Anthem aurait été de la folie pure et simple, il ne peut y avoir qu'un seul géant de cette trempe. Et visiblement, pour Emperor, il en est de même avec IX Equilibrium, tout comme le dernier rejeton.
Ce Prometheus est le disque d'Ihsahn, principal compositeur, Samoth n'y étant présent qu'en tant que guitariste additionnel . Tout jeune, il fit preuve d'un talent hors pair à l'écriture de In the Nightside Eclipse et les suivants n'ont fait que confirmer cet état de fait. Prometheus n'échappe pas à la règle, sauf qu'en ce dernier, l'ambitieux musicien se lâche entièrement, au point de ne fixer aucune limite à l'expression musicale. Prometheus n'a plus rien de Black Metal, ce n'est pas vraiment une nouveauté. Il est aussi très progressif, les musiciens exploitent leurs instruments à 200 %, Trym n'a jamais été aussi technique, les riffs sont complètement chamboulés dans un magma musical tarabiscoté, épicé d'orchestrations diversifiées mais peu envahissantes ce qui laisse aux guitares un vaste champs d'expression qu'elles occupent en se croisant le fer mutuellement, larguant soli les uns sur les autres, gammes ascendantes et descendantes alternées à tout va et harmoniques quasi indéfinissables à la première écoute.
Prometheus est très complexe et tellement nettoyé en studio qu'un coup de loque sur la galette pourrait presque la souiller. Il semble tellement déjanté, tellement chaotique. Pourrait on croire à un remplissage intempestif et désordonné créé dans le but de bluffer l'auditeur en le charmant avec une performance technique puissante mais insignifiante? Détrompez-vous...

Chers amis,

Si vous êtes parmi ces mélomanes intrépides qui ne s'arrêtent jamais, toujours en quête de découvertes insolites et de créations géniales dont le secret se révèle toujours davantage avec le temps.
Si vous êtes désinvolte à tout type de shéma conventionnel, avide de mélodies presque irréelles.
Si vous voulez plus, si vous ne craignez pas la folie et le désordre sonore, vous respecterez cet opus.
Vous le respecterez car il est la perle que vous recherchez.
L'intro aux clavecins oniriques, presque mesquins n'existe que pour vous séduire et vous entraîner au beau milieu d'un monde psychédélique, là ou une mélodie inconnue vous transpercera, vous balottera dans tous les sens à travers des terres ardentes, grandioses mais inquiétantes.
Un dialogue naît alors entre les instruments, dont il suffit de comprendre le sujet pour pénétrer pleinement en cet univers chaotique. Car chaque élément demande une concentration des deux oreilles, histoire de pouvoir percer la barrière de l'incompréhensible qui semble emplir les lieux.
Remarquez cet incroyable travail sur les guitares, le jeu a beau être complexe, il n'en est pas moins des plus rationnel. Le disque puise donc ses ressources dans sa composition harmonique, inutile d'y chercher le passage insolite et expérimental, tout se tient sur la mélodie et la rythmique qui, par de multiples prouesses techniques élaborées sur une successions d'intervalles singuliers, se voit considérablement authentifiée par de superbe ornements aux sonorités diverses et travaillées ne débordant jamais sur le reste. Ce sont majoritairement ces sons de violons qui font mouche, dont le ton varie selon les morceaux : On ne compare pas la ballade nocturne de The Tounge Of Fire aux envolées de Grey ni même à cette fabuleuse danse ardente de Empty. On ne les compare pas car chaque morceau possède son essence propre.
La lourdeur inquiétante fait chambre commune avec la somptuosité sur The Prophet tandis que le passages très speed nourris au cor de chasse se ressourcent par ce break envoûtant sur In The Wordless Chamber. On a droit à une progression géniale, introduite par un magnifique rapport guitares - batterie sur Depraved, un regain de force brute et de couplets entraînants sur He Who Sought The Fire et enfin au pachydermique Thorns On My Grave aux riffs apocalyptiques et aux blasts comparables à un cyclone.

Digne d'une symphonie de l'ombre, c'est avec ces paramètres que Ihsahn créa Prometheus, dont l'objectif fut de marier au metal extrême le secret de la musique impressionniste.
Il m'a fallu beaucoup d'écoutes pour le cerner mais peu pour l'apprécier, même cette production devient, en fin de compte, plus que nécessaire. Elle en devient même agréable, malgré le résultat très fignolé. On regrettera cependant une tentative maladroite de la part de Ihsahn à organiser ses plans. Finalement assez peu progressif, Prometheus sens parfois le fouillis malgré les idées foisonnantes. Et certains couplets ( celui débutant Grey par exemple, sont d'un fourre-tout frustrant, non pas témoin des limites de Ihsahn mais plutôt de ce torse bombé que le norvégien affiche, semblant manquer de recul face à ses compositions.
Non, tout n'est pas parfait sur ce disque. Et ces tricotages incessants n'aide pas à l'aborder au début, ce avant qu'il ne vous mette cette fameuse torgnole, marque de respect de son créateur.
Emperor est donc défunt en 2001, mais son dernier cri en est plus que troublant et lui attribue son statut d'immortel. Immortel comme ce grand disque qui fut écrit de main de maître et se loge une place douillettes parmi mes meilleurs disques tous style confondus.

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Solahtar - 26 Août 2013: J'écoute actuellement Empty...

What ? On peut vraiment accoucher d'un album comme ça ? C'est tellement opaque, j'arrive pas à trouver de repaires, je suis perdu...

Bon, ben, plus que 30 ou 40 écoutes et je pourrai apprécier cette oeuvre.
 
christianfaith - 21 Décembre 2013: cet album est une grosse merde masturbatoire
Eaque - 24 Avril 2016: Anthems restera toujours mon favori mais bien que je reconnaisse les qualités intrinsèques de cet opus, il n'est pour ma part, pas vraiment du Emperor mais tout simplement le premier véritable opus d'Ihsahn...seul le titre "In The Wordless Chamber sonne comme du Emperor pur jus et c'est d'ailleurs ma préféré de très loin !
mechant - 18 Avril 2021:

Cet album avec son coté prog est 1 bijou.

Je comprends que certains preferent anthems, neanmoins je trouve la discographie du groupe fort interessante car riche et comlementaire...

Sacré groupe.

Every man an Emperor

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Chronique @ Coercition

04 Janvier 2008
Trouver une accroche pour critiquer une oeuvre culte est une gageure, tant la prose ne saurait faire écho à la musique qu’elle va décortiquée; elle sera de toute façon fade, et ce que veulent les gens est voir l’éloge de leur objet fétiche. Ici, il y a de quoi. Tentant aussi d’y aller de son jugement acéré et obséquieux, voire de profiter de la rennomée de l’artiste pour faire mousser son style…

C’est pourquoi la chronique suit immédiatement. Honnête avertissement : même en mêlant le rapport objectif des procédés musicaux et en y allant d’une approche sensible et subjective, quiconque se frottera à Prometheus renoncera à objectiviser sa profondeur et sa beauté intrinsèques. Attaquons.
Cet ultime opus ne saurait reposer sur un seul instrument maitrisé, voire sur une inventivité hors du commun de plusieurs d’entre eux. Il réalise plus que ça, chaque instrument voyant ses parties en symbiose totale avec celles des autres. Ainsi tout l’album est une débauche généreuse d’arrangements opportuns, quoique déroutants, et contribuant à une atmosphère inqualifiable, naviguant entre l’angoissant et l’oppressant et entre de franches accélérations faisant l’effet de soudains cris de joie; ces contrastes d’ambiance sont multipliés dans la plupart des compositions, dont la structure torturée au possible et à la fois le témoignage et le vecteur de l’inventivité d’Ihsahn qui s’affranchit ici de toutes limites, rejetant le monde musical connu et dépassant la scène qui l’a enfanté, enfantant une œuvre qui n’est plus du black, sans tomber dans une soupe électro inexpressive pour autant.

In the Worldless Chamber sera le morceau le plus cité de l’album en raison de ce que cette chanson est celle qui remémore le plus l’héritage black d’Emperor dans Prometheus; il est dommage qu’elle obscurcisse par là les morceaux progressifs plus originaux et difficiles à saisir, que sont notamment Grey. Cette chanson est la démonstration de ce que cet album sait faire cohabiter, avec des transitions minimes, deux ambiances totalement opposés au sein d’une même composition. On a ici des motifs de claviers trainants et répétitifs, s’obscursissant et mutant sensiblement mais insidieusement en réussissant à passer d’un lugubre réussi et complet, sorte de non-lieu abyssal, à une tonalité dégénérée que, pour qualifier, seul le mot “ironique” réussi à approcher, avant de se convertir en guitares transmettant cette espèce de transe accompagnée de frissons qui communique une sorte de joie extatique. Les nombreuses parties de piano et violon ne sont que l'un des aspects qui donnent à Prometheus sa force et son monde à part. Ce sont de nombreux paroxysmes et changements soudains d’ambiance comme celui-ci qui confèrent sa force et sa mystique à l’ensemble de cet album, ainsi que les synthés et samples lancinants et plaintifs. Il faut d’ailleurs faire remarquer que jamais les compos ne tombent dans un lugubre manichéen et démagogique - non, Ihsahn invente de nouvelles émotions par le biais de cette nouvelle façon de faire de la musique.

Oubliez cela, jamais cet album ne sera inspirateur de quoi que ce soit car trop décourageant, cette création étant une des plus proches de la perfection qu’il m’ait été données d’écouter. Les guitares savent également partir dans des trilles imprévisibles et la chant d’Ihsahn, quoique toujours imparfait, varie les registres et s’éloigne du cri, maitrisant l'aigu en accord avec les guitares aussi bien qu'avec leur lourdeur occasionnelle, s’intégrant parfaitement au chaos des compositions - entre le froid d’In the Worldless Chamber et les ambiances feutrées ou psychédéliques du restes, les chansons commencant souvent par des chuchotements qui se répéterons au cours de nombreux breaks ou en guise de conclusion. Mémorable, Empty et son blast suivi d’une envolée de synthés adoptant les sons symphoniques du vieil Emperor dans une dimension plus envivrante et délirante que jamais. C’est là-dessus qu’il faut placer un éloge légitime à la batterie de Prometheus : les deux tiges sont douées d’ubiquité : sans relâche, elles surgissent du néant et martèlent chaque cymbale et chaque tambour de façon à ce qu’aucun ne se taise jamais : sitôt que le tintement métallique d’une cymbale résonnante commence à faiblir, une baguette aussi traitresse que mortellement précise surgit de l’autre bout de l’énorme construction - artefact voué au bruit et ranime l’objet de métal du mouvement vivant et porteur de vacarme. Il en résulte un fracas, combinaison des bruits creux et sourds des toms et ceux, entrelacés dans la même danse agitée, des cymbales. L’univers pourrait vaciller sous cet immense puissance de décibels, et pourtant l’homme machine infatigable n’accorde aucun répit, ses baguettes sont partout à la fois et surtout là où l’on ne les attendait pas et là où le chaos et le plus fort. Ici technique et rapidité s’allient en un être prompt à déclencher l’apocalypse. Tout tremble et le batteur et au centre; protégé par sa bulle d’exaltation et par son bonheur de frapper, frapper vite, frapper fort, sentir la baguette de bois rebondir sur les peaux tendues, entre ses doigts inondés ; ne jamais s’arrêter et, aveugle à la fin, accéder à la conscience physique de chaque tambour, comme un prolongement corporel. La batterie s'amusera d'ailleurs à jouer avec les claviers, créant une sorte de tintement multiple et déboussolant, de façon à ce qu'on ne puisse se concentrer sur aucun des deux instruments simultanément.

Inutile de conclure, sinon pour ajouter que cette chronique ne saurait se substituer à une écoute intégrale, exclusive et abandonnée de Prometheus.
A cette longue dythirambe il faut ajouter la pureté et l’efficacité du visuel, suggérant le vide par des forêts floues ou bien simplement par du néant irradiant; les lettres se détachant des lignes et chutant témoignent et font écho au caractère insaisissable de l’oeuvre, réussissant par là le tour de force de joindre la forme et le fond.

Le propre des grandes oeuvres, sans doute ?

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eulmatt - 04 Janvier 2008: Et bien ma foi, après l'excellente chronique d'Archevil, voilà une autre preuve que cette oeuvre contemporaine et abstraite qu'est Prometheus pousse les chroniqueurs à se surpasser...bravo, voilà un joli travail qui sied parfaitement à l'art d'Emperor, qui mérite bien un tel effort.
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Chronique @ BadaOfBodom

10 Mars 2011

L'Empereur est mort, vive l'Empereur !

Emperor… Un nom simple et a priori banal… Pourtant, c’est bel et bien sous ce pseudonyme, si révélateur, que nous connaissons cette fameuse formation norvégienne qui a marqué l’histoire de la musique en révolutionnant admirablement le Black Metal dans les années 1990. Le groupe avait su étonner de manière très positive avec son légendaire « In the Nightside Eclipse » en 1994, et nous avait aussi subjugués avec son non moins mythique « Anthems to the Welkin at Dusk » en 1997. Un peu plus de deux ans après, soit en 1999, Emperor changeait manifestement de direction en s’orientant davantage vers le Death Metal, en vertu des nouvelles aspirations de Samoth et Trym – respectivement guitariste et batteur – mais aussi vers quelque chose de plus précieux – pour ne pas dire néo-classique – comme le souhaitait Ihsahn, le « chef d’orchestre » de l’aventure Emperor.

Oui, je dis bien le « chef d’orchestre » car il est de notoriété publique que le charismatique Vegard Sverre Tveitan, de son vrai nom, est le leader touche-à-tout des Empereurs du Black Symphonique. Sans lui, Emperor n’aurait sans doute pas rayonné pendant toutes ces années à travers le monde, et ne se serait sans doute pas octroyé l’estime inébranlable d’un nombre incalculable d’admirateurs. Car il faut avant tout rappeler qu’Ihsahn est non seulement un compositeur inspiré et un musicien multi-talent, mais il est aussi celui qui s’est le plus investi dans le projet Emperor en y apportant beaucoup de son savoir-faire et de sa créativité, tout en jouant simultanément le rôle de membre stabilisateur. J’entends par là qu’il a souvent été celui qui a permis à Emperor de tenir debout, notamment dans les moments difficiles, comme après la sortie d’« In the Nightside Eclipse » où il était le seul à être en liberté ; ses collègues étant tous en prison pour des motifs peu glorieux… Ihsahn est tout simplement l’unique membre d’Emperor présent depuis le début (1991) qui a pu s’investir corps et âme dans l’aventure jusqu’à la fin (en dépit de son investissement parallèle dans Peccatum aux côtés de sa femme et son beau-frère dès 1998). Il est passé outre la prison, il a su gérer les changements de line-up, et il ne s’est pas laissé abattre par le désinvestissement de Samoth et Trym après la sortie de « IX Equilibrium » ; ceux-ci étant certainement trop occupés à préparer leur premier album de Death Metal sous le pseudonyme de Zyklon, album qui prit in fine le nom de « World Ov Worms » et qui sortit en 2001.

2001. C’est justement cette année-là que le seul véritable album d’Emperor à avoir côtoyé le troisième millénaire vit le jour. Je parle bien sûr de « Prometheus – The Discipline Of Fire & Demise » !

Si j’ai tant insisté sur l’investissement sans faille d’Ihsahn dans la formation norvégienne durant toutes ces années, c’est parce que cet album en est l’illustration parfaite. En effet, « Prometheus » est quasiment un projet solo de notre frontman charismatique, ce dernier ayant tout fait tout seul ; Samoth n’intervenant que pour quelques riffs de guitare et Trym pour enregistrer la batterie. C’est donc en quelque sorte à un album d’Ihsahn que nous avons affaire ici. La complexité globale de l’ouvrage ne trompe pas…

D’abord, il faut dire que le concept est une fois de plus très élaboré, et demeure ipso facto représentatif de l’esprit alambiqué d’Ihsahn. Il faut rappeler que pour le concept du fameux « In the Nightside Eclipse », Ihsahn avait su déléguer, ce qui explique, par exemple, la présence de paroles souvent claires et distinctes, dans cet opus. Mais, à partir d’« Anthems to the Welkin at Dusk », Ihsahn obtint le monopole du concept, ce qui, à l’inverse, explique le regain considérable de complexité conceptuelle chez Emperor, comme on pouvait le constater dès 1997. Ainsi, Ihsahn est l’auteur de toutes les paroles d’« Anthems to the Welkin at Dusk », de « IX Equilibrium », et, bien évidemment, de « Prometheus ». Si je vous parle de ces détails a priori sans grande importance, c’est d’abord parce que la plume d’Ihsahn est reconnaissable, mais aussi et surtout parce que ceci permet d’établir un lien conceptuel entre « IX Equilibrium » et « Prometheus »...

Comme vous le savez peut-être, « IX Equilibrium » témoignait d’une réelle évolution conceptuelle chez Emperor. Avec cet album, le groupe délaissait – relativement – deux thèmes qu’il chérissait auparavant, à savoir les paysages norvégiens – par extension, la nature, le cosmos – et Lucifer – plus largement, les ténèbres –, au profit de l’abstraction et de la mythologie grecque (cf. « An Elegy Of Icaros »). Avec « Prometheus », album-concept fondé sur le mythe éminemment célèbre de Prométhée, c’est donc bien entendu ce deuxième aspect qui fut approfondi.

Prométhée, le bienfaiteur de l’humanité et le plus grand des maudits… Selon la mythologie grecque, le Titan Prométhée est le créateur de l’humanité. C’est lui qui façonna les hommes, à l’image des dieux, et lui qui voulut assurer leur pérennité en leur transmettant le feu de la connaissance divine. Mais c’est aussi lui qui se mit Zeus, roi de l’Olympe, à dos avec cet acte de bienveillance, et lui qui fut condamné en conséquence à un supplice des plus atroces… Pour avoir subrepticement dérobé le feu olympien grâce à la fameuse tige de fenouil, Prométhée fut enchaîné sur ordre de Zeus dans les hauteurs du Caucase où un aigle venait chaque jour se repaître de son foie, et ce pour l’éternité… Du moins, jusqu’à ce qu’Héraclès (Hercule) ne le délivre dans le cadre de ses douze travaux ; mais ça, c’est une autre histoire…

Quoi qu’il en soit, c’est bien ce châtiment qui nous est offert visuellement avec la pochette de « Prometheus » ; pochette réalisée par Johan Hammarman (le même graphiste que pour le « World Ov Worms » de Zyklon évoqué plus haut). Tout y est… Prométhée, ses chaînes, le rocher, l’aigle, mais aussi le feu, en référence à ce qu’il a accompli. Les paroles, loin de raconter purement et simplement l’histoire de Prométhée, nous amènent à nous interroger sur le sens profond de l’existence, et nous permettent même de nous infiltrer dans l’esprit du Titan pour vivre de l’intérieur ses tourments. Elles prennent parfois l’allure de confessions, comme en témoigne l’emploi fréquent des guillemets et de la première personne, pour nous indiquer que c’est Prométhée en personne qui s’exprime. Le tout est mis en scène, évidemment, et l’on a donc de nombreux passages narratifs, parfois mis en relief par Ihsahn grâce au chuchotement (que vous pouvez entendre dès le début de l’album et que vous rencontrerez plusieurs fois au cours de votre périple…). Toujours est-il que ce témoignage poignant, imaginaire, et pourtant criant de vérité, fait écho au gris qui recouvre uniformément la pochette de cet album ; le gris renvoyant notamment, dans la culture occidentale, aux champs lexicaux de la mélancolie et de la solitude, ou, tout simplement, aux chaînes de Prométhée, et donc, à son supplice. Notez d’ailleurs la présence du morceau « Grey », au titre très évocateur, s’il en est…

Il faut en convenir que le choix de cette figure emblématique de la mythologie grecque ne s’est certainement pas fait au hasard… On le sait, Emperor a toujours cultivé l’art de la contradiction dans ses compositions musicales, mais aussi, plus généralement, dans son univers ; d’où un intérêt prononcé pour les personnalités versatiles, ou du moins pour les personnages en proie à une certaine ambigüité. Si l’on reste dans le domaine purement conceptuel, on retiendra alors les références fréquentes à Lucifer – à la fois porteur de lumière et représentant des ténèbres – qui rythment les premiers albums. Ici, dans une certaine mesure, Prométhée représente un substitut… Ihsahn trahit lui-même cette réalité avec le refrain de la chanson « Empty » : « He is an empty shell / Shell-shocked Luciferian heart / […] / He is an empty shell / Empty Luciferian Soul ».

Musicalement, ceci se retrouve d’une façon ou d’une autre grâce à la complexité avérée des structures compositionnelles. C’est loin d’être une exclusivité chez Emperor, s’entend. Nonobstant, avec « Prometheus », le groupe – pour ne pas dire Ihsahn – fit encore un pas de plus vers l’expérimentation, au point même d’en perdre son identité…

Nous connaissions effectivement Emperor comme l’un des groupes piliers du Black Metal Symphonique, un groupe qui, certes, avait évolué vers des horizons plus Death Metal avec « IX Equilibrium », mais qui conservait toujours un style plus ou moins identifiable, bien que novateur. Avec « Prometheus », difficile de tenir de tels propos… Difficile parce que cet opus est avant tout une synergie à grande échelle, une association savante entre des styles musicaux très différents, ce qui fait de sa classification un véritable casse-tête. Mais, s’il y a bien un adjectif qui sied admirablement au nouveau Metal joué par Emperor, c’est sans nul doute « Progressif ». Oui, « Progressif », car, comme nous le disions plus haut, Ihsahn nous offre ici des compositions d’une richesse peu commune grâce à ses idées foisonnantes. Dans « Prometheus », les changements de rythme sont extrêmement fréquents, les riffs de guitares particulièrement insolites, et le clavier tout à fait lunatique. En ce sens, il n’est pas impossible que vous succombiez à une « overdose instrumentale », surtout lors des premières écoutes…

Et il est là le problème principal de ce disque ! Devant une telle avalanche de créativité, tout le monde ne réussira pas à rester concentré du début à la fin. Pour beaucoup, « Prometheus » sonnera d’abord comme un album froid, dénué de sentiment, ayant pour seul et unique but d’asseoir un peu plus les capacités objectives du sieur Ihsahn en termes de composition et de technique instrumentale. Et, pour certains, notamment ceux qui sauront affronter la complexité de l’ouvrage sur le long terme, « Prometheus » finira peut-être par apparaître comme un véritable chef-d’œuvre halluciné… Alors, un conseil : laissez le temps au temps…

Comme vous l’avez probablement constaté en me lisant jusqu’ici, j’ai la fâcheuse tendance à mettre « Prometheus » un peu à l’écart dans la discographie d’Emperor, non pas parce qu’il est mauvais, mais parce qu’il se distingue assez drastiquement de ce qui l’a précédé. Et là, j’attire votre attention sur le fait que cet album n’est pas non plus sorti de nulle part : il y a bien un lien logique avec ce qu’Emperor nous a livré précédemment…

D’abord, certains considèrent que « Prometheus » est une sorte de synthèse de la carrière d’Emperor. Et force est d’admettre qu’ils n’ont pas tout à fait tort, non seulement parce que l’on retrouve plus ou moins tous les ingrédients musicaux utilisés par les Empereurs jusqu’ici (à des degrés très divers…), mais aussi parce qu’il semblerait qu’il y ait de nombreuses allusions à l’histoire du groupe dans le concept lui-même qui, a priori, n’a rien à voir, comme nous l’avons vu. De l’éruption à la tombe en passant par le statut de prophète… Ihsahn ne dresserait-il pas là une sorte de biographie déguisée des Empereurs du Black Symphonique (d’autant que « Prometheus » démarre, comme par hasard, dans un blizzard malsain à l’instar d’« In the Nightside Eclipse ») ? Je vous laisse seuls juges de la situation…

En outre, il convient de noter que la formation norvégienne n’a toujours pas rompu avec sa sacro-sainte tradition de la contradiction. « Prometheus » est, en effet, un album profondément contradictoire, au moins autant, si ce n’est plus, que ses prédécesseurs. Le « foisonnement musical » y est évidemment pour beaucoup, les compositions alternant fréquemment entre riffs sombres ou agressifs, et riffs épurés ou salvateurs.

D’un côté, nous avons clairement des structures assez agressives et sombres. Pour s’en convaincre, rien de tel que le premier morceau – « The Eruption » – avec l’un de ses riffs principaux où le Death est sensiblement à l’honneur (cf. 1:30 et 03:27). Prenons également « Depraved » avec son introduction inquiétante flirtant quelque peu avec le Black et son crescendo à partir de 03:39, mais n’oublions pas « Empty » avec son feeling Death résiduel (cf. 01:24) et son riff à la croisée des chemins entre « Anthems to the Welkin at Dusk » et « IX Equilibrium » (cf. 03:02). « The Prophet » n’est pas à oublier non plus avec son introduction lente où les guitares nous livrent un son relativement lourd par moments, son riff Death (cf. 02:27), et sa quasi-vacuité oppressante à partir de 03:37. À ceci, j’ajouterais « The Tongue Of Fire » pour son riff principal ; un riff qui n’est pas fondamentalement agressif, mais qui est incroyablement dérangeant à cause de sa structure psychédélique. « In The Wordless Chamber » n’est pas en reste avec son départ énergique sous les martèlements de Trym. Quant à « Grey », on peut dire qu’il fait quelque peu revivre le Black chez Emperor, comme en témoignent divers passages (cf. 00:51, 01:36, 03:46). Même constat avec « He Who Sought The Fire » qui ferait presque revivre « Anthems to the Welkin at Dusk », et notamment « The Loss & Curse Of Reverence », grâce à ses sonorités de guitares si particulières et reconnaissables entre mille (cf. 00:21, 01:57, 04:06). Enfin, « Thorns On My Grave » est certainement le morceau le plus constant dans l’agressivité grâce à son riff introductif énergique que l’on retrouve à tire-larigot pendant ces quelques minutes de musique. On notera tout de même la présence d’un chant hurlé pour le moins possédé tout au long de l’album, ce qui n’est évidemment pas sans renforcer la violence de l’ensemble.

Mais, d’un autre côté, il est quelque peu excessif de parler de la sorte parce qu’il se dégage surtout de « Prometheus » une certaine « sérénité précieuse ». L’élément saillant de l’œuvre n’est donc ni le Death, ni le Black, ni tout autre style qui met un point d’honneur à exprimer la brutalité ou la haine en musique. Ici, outre l’aspect progressif, c’est probablement l’inspiration néo-classique qui ressort le plus. Nul doute alors que la fameuse chanson « An Elegy Of Icaros » de l’album « IX Equilibrium » représente le point de pivot qui a mené à ce « Prometheus », déjà parce qu’il était question de mythologie grecque dans les paroles, mais également parce que la dimension néo-classique y était plus prégnante qu’ailleurs. Rappelez-vous notamment de cette introduction, extrêmement représentative de l’esprit néo-classique…

Pour ce qui est de « Prometheus », il ne faut pas attendre bien longtemps pour déceler la présence d’un tel esprit puisque dès l’introduction, « The Eruption » nous livre une mélodie néo-classique typique grâce au harpsichord et au violon, une mélodie qui se transforme rapidement en une symphonie épurée pendant un cours instant avant que le morceau ne démarre véritablement. Notez que vous retrouverez plus ou moins cette mélodie enchanteresse à 04:42 avec le retour conjoint du harpsichord et du violon, et ce après une série de mélodies éthérées, somptueuses. Bien entendu, « The Eruption » illustre extrêmement bien cette réalité néo-classique incarnée par « Prometheus » ; une réalité que l’on retrouve un peu partout au fil de notre périple dans la tête de Prométhée. Donc vous pouvez considérer « The Eruption » comme une véritable base de réflexion, une base qui vous permettra d’identifier les multiples passages néo-classiques de « Prometheus », pour peu que vous soyez téméraires… Car sachez tout de même qu’il est certainement utopique de vouloir dresser un bilan exhaustif sur le sujet, tant ces structures néo-classiques habitent et guident cet album. C’est vous dire si Ihsahn a été piocher dans la Musique Classique pour composer cet opus…

Attention à ne pas se fourvoyer, cependant. Quand je dis que « The Eruption » est un peu le symbole de la facette néo-classique de « Prometheus », cela ne signifie pas qu’il est ipso facto le symbole de la réalité symphonique de l’œuvre (bien qu’il soit symphonique)… Car, pour l’aspect purement symphonique, je dirais qu’il faut plutôt s’orienter vers le très orchestral « In The Wordless Chamber » – assez néo-classique lui aussi, d’ailleurs – qui a bien des chances de ravir les fans de Metal emphatique… Distinction subtile ou chipotage de puriste ? À vous de me le dire…

Toujours est-il que pour servir au mieux ce cocktail raffiné, le chant clair est ici bien présent, encore davantage que sur « IX Equilibrium ». Et le point positif, c’est qu’Ihsahn a fait des progrès notables en chant, et nous offre alors une prestation de très bonne qualité. À ce niveau-là, « The Prophet » est certainement le morceau qui m’a le plus marqué ; avec « The Eruption », pour élargir un peu... D’une sensibilité rare, « The Prophet » nous révèle un chant clair diablement maîtrisé et nous transmet des émotions d’une nature singulière, des émotions que nous n’avions jamais vraiment ressenties chez Emperor. Notez que le chant clair d’Ihsahn a malgré tout ses limites : prenez « The Tongue Of Fire » à partir de 02:05, et vous comprendrez sans doute où je veux en venir... Je ne sais pas pour vous, mais ici - et ce n’est qu’un exemple -, je trouve qu’il en fait un peu trop ; à croire que ses dérives de « chanteur de variétés » sur « IX Equilibrium » ne lui ont pas suffi... Notez enfin qu’Ihsahn n’a pas résisté, en tant qu’admirateur, à rendre encore une fois hommage à King Diamond en insérant dans « Prometheus » des vocalises suraigües qui nous rappellent distinctement ce grand monsieur du Heavy Metal (cf. « The Tongue Of Fire » à 04:30 et 04:54, « Grey » à 02:45 et 04:47).

Le Heavy Metal, parlons-en, justement… Dans « Prometheus », Ihsahn ne s’est pas contenté d’introduire simplement un chant clair similaire à King Diamond, il a aussi travaillé la contextualisation. Ce que j’entends par là, c’est que l’apparition des vocalises suraigües se produit étonnamment pendant l’exécution de riffs propres au Heavy… Prenez, par exemple, « The Tongue Of Fire » à partir de 03:52 jusqu’à 05:00, et vous verrez que ça transpire distinctement le Heavy avec « groove » caractéristique et shred classique. Mais vous pouvez également prendre « Grey » comme exemple à partir de 02:34 jusqu’à 02:45, le résultat n’est guère différent. Sachez néanmoins que le Heavy est beaucoup plus répandu qu’il n’y paraît de prime abord… Et une fois de plus, c’est ce que l’on constate surtout à l’écoute de « The Eruption » à 04:06, et encore davantage à 04:18 où le Power Européen n’est pas si loin de se manifester…

Plus incongru, maintenant : la présence de sonorités électroniques. Le moins que l’on puisse dire, c’est que de telles sonorités n’ont pas fondamentalement leur place ici, aux côtés de la pureté néo-classique et des symphonies enchanteresses. Pourtant, Ihsahn, iconoclaste dans l’âme, a combiné tout cela sans vergogne, mais heureusement sans accroc (cf. « Empty » à 01:08).

Il faut dire que la qualité de la production aide… Enregistré au Symphonique Studio (sauf la batterie) puis mixé au Akkerhaugen Lydstudio (le studio qui avait donné vie à « IX Equilibrium »), « Prometheus » jouit d’un son impeccable retranscrivant à merveille la rigueur de certains riffs tout comme les multiples envolées cristallines. Pour les fans monomaniaques du venimeux « In the Nightside Eclipse » ou les admirateurs intransigeants de Black Metal que je qualifierais de « traditionnel », c’est donc presque d’une trahison dont il s’agit ici, tant le rendu sonore est propre, limpide. Mais, après tout, n’est-on pas loin du Black avec « Prometheus » ? (Si vous avez bien suivi jusque là, vous ne devriez pas rencontrer de problème majeur pour répondre à cette question…).

« Prometheus » est décidément un album bien difficile à cerner… D’une complexité rare, conforme à l’esprit démesuré de son auteur – Ihsahn –, voilà bien une œuvre qui ne manque pas de personnalité et d’engagement. Bouquet final du feu d’artifice Emperor, « Prometheus » nous offre un spectacle digne de ce nom confirmant définitivement ce que l’on savait déjà : Emperor était, et restera, un groupe de légende.

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ArchEvil - 13 Mars 2011: Rebutant à la première écoute, extrêmement léché, harmoniquement alambiqué, j'ai pas du tout aimé ce Prometheus à la première écoute.

Je lui ai donné grâce bien après, m'étant habitué aux boulimies chroniques de Ihsahn, Prometheus est très riche d'orchestration. Les guitares gardent une place prépondérante et, dans la droite lignée flirtant entre le baroque et le contemporain que Ihsahn explorait, Prometheus n'est qu'un aboutissement de tout un travail. Certe, Samoth n'est plus là pour apporter son feeling, les atmosphères ont totalement disparu cette fois, mais pour laisser place à un disque magnifiquement orchestré. The Eruption, peut être l'un des meilleurs titres du disque se montre à la fois étonnant d'arrangement mais aussi capable de cohérence et même de poser une certaine ambiance. Tongue of Fire, Grey, Torns on my grave, des titres où l'Empereur a frappé un grand coup une dernière fois, avec une grande classe symphonique ( avec un grand S s'il vous plaît, on a pas d'orchestre pour faire joli, mais on bosse comme il le ferait ).

Un disque bourré d'une emphase souvent très prétentieuse. Mais là où ce qualificatif a tendance à me gêner sur le reste de la scène, il ne me dérange pas le moins du monde sur Prometheus. Se gonfler les pectos quand on a une bonne raison de le faire, pourquoi pas...

Un très bon disque, riche, encore très inventif et inspiré. Après ce sera une autre histoire, je n'ai jamais supporté le ton artificiel et hautain que Ihsahn a pris sur ses projets solo. Il y a un public pour ça, mais je n'en fais pas partie, dieu merci.
BadaOfBodom - 13 Mars 2011: Ah, encore un commentaire très intéressant ! Merci ! ;)

Je suis assez d'accord avec tout ce que tu écris, et d'ailleurs, je suis comme toi : il m'a fallu du temps avant d'apprécier cet album. Subjectivement, j'ai encore aujourd'hui du mal avec certaines compos, mais ça va beaucoup mieux qu'à la première écoute. Mais objectivement, ce disque est clairement l'oeuvre d'un perfectionniste inspiré.
Fenrisulfr - 19 Mars 2011: Bizarrement j'ai plutot accroché cet album à la première écoute, mais pour vraiment le dompter il m'a fallu du temps.
Sinon ta chroniques correspond aux reflexions que je m'etais fait sur cet album. Je l'adore mais il laisse un goût amer, j'ai l'impression qu'il aurait vraiment fallu de très peu pour parvenir à une ambiance égalant celle des anciens.
Mon morceau préféré est "the prophet" qui exprime à merveille la dualité sur laquelle tu insistes tant.
BadaOfBodom - 19 Mars 2011: "The Prophet", c'est un morceau magnifique ; l'un de mes morceaux préférés, également. :)
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Commentaire @ Black_Requiem

01 Janvier 2004
Il y a des groupes qui contribuent à faire avancer la scène pour laquelle ils s’investissent, cette contribution étant visible lorsque ces groupes sont en activité. Mais au final lorsque le groupe décide de mettre un terme à sa carrière, les différents éléments qu’il a apporté se révèlent encore plus précieux et bénéfiques. Ce cas est entre autres celui du groupe culte et légendaire Emperor, ancien groupe de la scène Black Metal.

Je pense que ce groupe aura permis une utilisation différente des parties orchestrales dans les groupes actuels, Emperor utilisant des harmonies très variées, influencées par la musique classique autant que par la musique plus contemporaine. Et c’est surtout au plus profond de ce dernier registre (celui de la musique contemporaine) que cet album Prometheus va puiser les parties musicales qui en font sa beauté. Je suis tout à fait d’accord, et je vous l’accorde, sur le fait que cet album est sûrement celui qui est le plus difficile, de tous les albums du groupe, à aborder à la 1° écoute ! Laissez mûrir quelque temps les morceaux entendus et remettez-y vous ensuite. Vous verrez que vous aurez une autre façon (totalement différente de la précédente) d’écoute mais également d’apprécier la musique. Sur cet album, mon coup de cœur est le sublime ‘‘Empty’’ qui allie à la fois la rigueur du Black, la musicalité d’accords harmonieux, mais aussi l’impétuosité, l’innovation et la grande liberté d’expression que permet la musique contemporaine.

Ainsi je peux dire que cet album est un grand moment de plaisir pour les oreilles, du beau travail d’orfèvre, pleinement abouti, qui a le mérite d’être franc, direct et qui montre qu’il est totalement possible d’évoluer avec son temps, cet album est la preuve que traditions et modernité ne sont nullement incompatibles, un savant mélange pouvant en épater plus d’un.

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ArchEvil - 03 Juillet 2007: En gros, le groupe a terminé avec un chef d'oeuvre, un album qui passera l'épreuve du temps. L'alliance musique classique et metal extrème fonctionne à merveille.
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Commentaire @ Gothmog

24 Novembre 2004
Bon, tout d'abord, mettons les choses au point : n'écoutez pas les viles langues de serpent qui, parce que cet album appartient à la deuxième époque d'Emperor, le qualifient de "surproduit", "nul", "commercial", etc... Ihsahn suit un parcours très logique : chaque album d'Emperor est plus abouti que le précédent, ça s'embellit avec l'âge (comme le fromage). Cependant on peut peut être exclure "IX Equilibrium" de ce parcours, vu qu'il représente plus une sorte de prévisualisation du Prometheus : je ne l'ai pas entendu en entier, mais Emperor, quittant le black à tendance médiévale de "Anthems..." s'offrait une petite excursion hors des sentiers battus... et il est vrai qu'il se perdait un peu dans le black moderne, plus expérimental et sonnant un peu death. Or, à l'heure du Prometheus, cette jungle hors des chenmins est mieux maîtrisée, pour notre grand plaisir ! Black Requiem me disait il y a peu qu'il trouvait que cet album était un "mélange de black et de musique moderne"... mmh... je ne suis pas entièrement d'accord... mais il y a quand même un peu de ça. Cet album est un mélange riffs black et death, avec des parties symphoniques plus "indépendantes" que sur "Anthems...", c'est à dire pas seulement des accompagnements, mais des fois le synthé qui figure des instruments solistes. Je ne crois pas que de vrais instruments symphoniques aient été utilisés pour cet album, mais le sythé est de très bonne qualité. Les riffs sont un mélange de black et de death, c'est à dire très bourrins par moments, mais également avec des riffs très mélodiques, presque heavy (The Tongue Of Fire). Certains passages, symphoniques et majesteux (In The Wordless Chamber) peuvent rappeler le black sympho très violent d'Anorexia Nervosa, mais les guitares sont plus "grasses", il n'y a pas ce côté aigu et acide qui me déplaît chez ANNO. Le résultat est un magnifique album, puissant, moderne, aux compos très complexes (pour du black en tout cas). Emperor ne s'est pas foutu de notre gueule et a quitté la scène sur un chef d'oeuvre. "The Emperor is dead, long live the Emperor !" morceau recommandé : "In The Wordless Chamber";"fr

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