Anthems to the Welkin at Dusk

Liste des groupes Black Symphonique Emperor Anthems to the Welkin at Dusk
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18/20
Nom du groupe Emperor
Nom de l'album Anthems to the Welkin at Dusk
Type Album
Date de parution 19 Mai 1997
Enregistré à Grieghallen Studio
Style MusicalBlack Symphonique
Membres possèdant cet album834

Tracklist

Re-Issue in 1998 by Candlelight Records with 3 bonustracks
Re-Issue in 2003 by Irond Records with 3 bonustracks
Re-Issue in 2005 by Back On Black on vinyl
1.
 Alsvartr (The Oath)
Ecouter04:18
2.
 Ye Entrancemperium
Ecouter05:15
3.
 Thus Spake the Nightspirit
Ecouter04:30
4.
 Ensorcelled by Khaos
Ecouter06:39
5.
 The Loss and Curse of Reverence
Ecouter06:10
6.
 The Acclamation of Bonds
Ecouter05:54
7.
 With Strength I Burn
Ecouter08:17
8.
 The Wanderer
Ecouter02:55

Bonus
9.
 In Longing Spirit
 05:55
10.
 Opus a Satana
 04:17
11.
 The Loss and Curse of Reverence (Live)
 06:23

Durée totale : 01:00:33

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Emperor



Chronique @ ArchEvil

06 Octobre 2007
C'est étrange car je suis un peu en manque d'inspiration...

Un peu oui, mais pas assez. Jamais assez pour cet album et ce pour une bonne raison. Cette savoureuse galette n'est autre qu'une œuvre d'un groupe de Black Metal Symphonique, le mythique Emperor. Son nom : Anthem to the Welkin at Dusk ( ça fait quelques points au scrabble, j'en conviens ).
Et c'est faire preuve de modestie en le qualifiant de chef d'œuvre...

En cette période, le mouvement black en est à son apogée médiatique suite aux évènement tragiques concernant l'Inner Black Circle, et les fans les plus purs et durs pouvaient y craindre une quelconque déviance telle une pâle copie du culte In the Nightside Eclipse ou un tournant commercial.

Oui, cependant, non content de posséder un talent hors pair, une inspiration très vaste et d'incroyables protagonistes, Ihsahn ( Chant, Guitare, Claviers ), Samoth ( Guitare ), Trym ( Batterie ) et Alver ( Basse ) s'imposant en tant que musiciens confirmés, Emperor reste fidèle à lui-même. C'est à dire, une des plus impressionnantes formations de metal, encore aujourd'hui malgré le split, les empereurs gardent leur titre.
Prétentieux ? Oui un peu... Mais qu'il soit plaint celui qui osera cracher sur cette merveille... Quand un groupe vous pond un album de la sorte, pourrait-on encore reprocher à quiconque de vanter ses mérites ?
Anthem to the Welkin at Dusk est tout d'abord assez loin du côté Necro typiquement Black Metal en cette période, loin des orchestrations pompeuses au relent de bandes son de films catastrophes, loin du gros son qui servira à tester le nouveau caisson à Thierry. Non, il est unique, même si nombreux sont ceux qui auront en vain tenté de le plagier.
Renforçant un Black Metal tumultueux, litanique, technique et incroyablement composé grâce à ces claviers hypnotiques, l'album ne faiblit jamais, il nous transporte loin, très loin, vers un univers épique parsemé de forêts nordiques, de récits obscurs, de mélancolie et d'une puissance qui semblait restée enfouie au plus profond de vous-même, attendant ce moment fatidique pour provoquer ces frissons incontrôlables à chaque couplet, à chaque riff, à chaque envolée, à chaque hurlement ou passage de chant clair puissant de Ihsahn, à chacun de ces blasts inhumains et même de ces mid-tempos enivrants.

Débutant sur une intro mystérieuse et indéfinissable, qui quelques minutes après, lève les drapeaux magistralement, saluant avec honneur la déflagration de Ye Entrancemperium. Le monstre est là, sa fourrure sombre est pourtant source d'un sentiment de noblesse incroyable.

Thus Spake The Nightspirit annonce clairement le début de la grande litanie de l'album, comme son nom l'indique, l'esprit de la nuit semble habiter ce morceau. Altération guitaristiques , symphonie de l'ombre en tant que tel grâce aux dialogues somptueux que les musiciens tissent en toute souplesse.

Ensorcelled by Khaos aura beau démarrer sur els chapeaux de roues, personne ne pourra soupçonner l'apparition du plus beau, du plus psychédélique mid-tempo jamais réalisé, qui se termine par une véritable tornade émotionnelle sur laquelle nappes de claviers opaques et séisme rythmique font chambre commune.

The Loss And Curse of Reverence, son esprit vindicatif et impérial ainsi que ses relancées assassines, l'une des pièces les plus riches composée par le groupe à ce jour tant au niveau structurel qu'au niveau harmonique, et The Acclamation of Bond et ses variations insoupçonnées, provoquant l'effet de surprise après, voire même en cassant chaque couplet.

Mais cela ne suffit pas aux empereurs. Le besoin de nous pondre With Strenght I Burn fut plus que nécessaire à leurs yeux, ce dernier est une révélation, un début très mélancolique, un long mid-tempo, des compositions beaucoup plus calmes, un chant clair litanique qui vous pousse à l'accompagner, un blast de conclusion démentiel accompagnés au claviers grandiloquents. Morceau testament du disque qui s'achève sur Wanderer, léger instrumental à l'apparition fantômatique, une clôture à l'image du tout : Une petite litanie de plus pour terminer la grande.

Anthem to the Welkin at Dusk fait partie de ces monuments rarissimes qui apportent la perfection à un genre en intégralité. Cet album sublime le Metal, parvenant à rallier chaque recoin de la musique à cet art extrême, lui donnant un corps, lui donnant de la grandeur, lui donnant une âme, et nos artistes sont parfaitement à la hauteur, y compris le grand Trym et son jeu chaotique, subtil qui en fait un batteur hors pair ( Comment rester de marbre en écoutant cet incroyable jeu de cymbales sur le troisième morceau ? ) ; Et c'est sur The Wanderer que l'album nous fait un dernier signe, un petit instrumental composé par Samoth, fort calme mais soutenant parfaitement la comparaison grâce à cette guitare mélodique tout aussi planante que le reste.

Cet album est la confirmation, la preuve irréfutable posée cyniquement devant les yeux du monde : Jamais personne n'a encore posé pied là où Emperor l'a fait. Ce CD a poussé le groupe à un statut que je qualifierai de Dieux vivants. 4 ans après, malgré quelque peu troublé par la sortie du surpuissant, cela dit très bon, IX Equilibrium, le groupe annoncera le split après la naissance de Prometheus, qui n'aura rien à envier à celui-ci.

7 Commentaires

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Seul - 21 Juin 2010: Super chronique! Sa me donne envis de me pencher dessu, c'est se que je vais faire.

C'est la première que je lis une de t'es chronique qui dit du bien sur un album. J'étais habitué a celui de Filosophem, Iowa ou encore Deathcrush.
swit35 - 25 Novembre 2011: J'experimente cet album actuellement - ta chro et certaines autres m'aident à entrer dans cette chose et à décrypter les subtilités... car il y en a sous cette massive croute de sons !
David_Bordg - 03 Décembre 2014: legendaire et indescriptible
Sperma_frost - 29 Décembre 2018:

Les ambiances sur cet album sont sublimes, quelles envolées grandioses, un album qui mérite de s’y attarder tellement il est  riche de complexité!

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Chronique @ BadaOfBodom

25 Janvier 2011

L'apogée de Sa Majesté ou la substantifique moelle du Black Metal Symphonique...

1994 est une année à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire du Metal… Cette année-là, alors que le Black Metal norvégien crachait tout son venin à la face du monde, Emperor, modeste formation parmi les fjords et les forêts enneigées, impulsa un nouveau départ que nul n’aurait pu prédire… 1994 marque effectivement la sortie de l’inimitable « In the Nightside Eclipse » et symbolise ipso facto la genèse du Black Metal Symphonique, style dans un flux perpétuel entre décadence et élévation.

Trois ans plus tard, alors que la démarche audacieuse d’Ihsahn et sa bande avait déjà fait des émules, une nouvelle progéniture vit le jour : « Anthems to the Welkin at Dusk ». Autant le dire d’emblée, cet album constitua, pour les Empereurs du Black Symphonique, une sorte de contre-attaque mémorable face à une concurrence nationale grandissante. Celle-ci devint d’ailleurs très sérieuse en 1996 avec la sortie de plusieurs grands albums s’arc-boutant à des degrés divers sur le clavier, dont « Moon In The Scorpio » de Limbonic Art, « Stormblåst » de Dimmu Borgir, « Aspera Hiems Symfonia » d'Arcturus, « In Times Before The Light » de Covenant, « Drep De Kristne » de Troll, ou encore l'album éponyme de Borknagar.

Œuvre magistrale de l’année 1997, comme nous allons le voir, « Anthems to the Welkin at Dusk » représente aussi un renouveau dans la carrière d’Emperor. Victime de l’euphorie idéologique propagée par l’Inner Black Circle au début des années 1990, et pris consécutivement dans la tourmente du système judiciaire norvégien, le groupe subit un éclatement relatif après la sortie de son premier véritable album : « In the Nightside Eclipse ». En effet, après le meurtre gratuit d’un homosexuel, Faust, le batteur, fut condamné à une lourde peine d’emprisonnement. Son camarade, Tchort, le bassiste, fut écroué pour des motifs divers, surtout pour attaque à main armée et profanation de cimetière. Quant à Samoth, le guitariste, il fut appréhendé puis mis sous les verrous suite à un incendie criminel d’église. Dans ce sombre tableau, peu propice à la composition, tout semblait perdu pour Emperor ; Ihsahn étant le seul rescapé de cette spirale infernale de la violence, le seul à avoir évité un séjour prolongé en milieu carcéral. Et pourtant…

Ihsahn, jamais à court d’idées, commença à travailler seul sur l’album. Et à la libération de Samoth, les choses s’accélérèrent… Trym et Alver rejoignirent rapidement Emperor, et prirent les places laissées vacantes respectivement par Faust et Tchort. La stabilité revint et Emperor repartit alors sur des bases saines et solides, un gage de réussite, s’il en est. Tel un phénix, Emperor a donc su renaître de ses cendres, et c’est rien de le dire...

Enregistré au Grieg Hall de Bergen et sorti via Candlelight Records, « Anthems to the Welkin at Dusk » s’annonce comme un chef-d’œuvre supplémentaire, succédant dignement au cultissime « In the Nightside Eclipse ». Nul doute que la formation norvégienne recomposée a encore frappé très fort avec cet opus. La complexité des compositions musicales a monté d’un cran, la production est de meilleure facture, le concept est encore plus recherché, et tout ça sans rien perdre de ce facteur émotionnel fort qui a fait la renommée du groupe. « Anthems to the Welkin at Dusk » est donc avant tout un album qui emmène l’auditeur très loin, pour peu que ce dernier soit réceptif à l’appel de l’Empereur et capable de s’immerger complètement dans sa musique…

L’album commence discrètement avec « Alsvartr (The Oath) », une introduction particulièrement douce et atmosphérique au début, torturée dès l’apparition des vocaux inquiétants de son compositeur, Ihsahn (cf. 01:05), et emphatique à partir de 03:34, quand les claviers prennent le dessus. Bien sûr, comme tout chez Emperor, cette introduction n’est pas anodine… À vrai dire, elle fait figure de transition avec « In the Nightside Eclipse » car l’on reprend plus ou moins là où l’on s’était arrêté précédemment. Rappelez-vous… « In the Nightside Eclipse » rendait l’âme avec « Inno A Satana », un éloge solennel à Satan, l’Empereur du mal. Et là, on démarre les hostilités avec un nouveau pacte, cette fois entre l’Empereur et les ténèbres, d’où cette progression dans la structure de l’introduction. La quiétude initiale traduit l’étreinte subreptice de la nuit (avec les bruitages qui vont avec…), le relent machiavélique qui prend la relève exprime la dimension malsaine du pacte nocturne, et la grandiloquence finale évoque distinctement le statut impérial de l’interlocuteur en présence (on notera d’ailleurs que cette grandiloquence débute juste après la prononciation de la phrase suivante à la symbolique très forte : « I am the Emperor ! »).

À peine cette entrée en matière réussie et cohérente s’achève-t-elle que les choses sérieuses commencent avec l’énigmatique « Ye Entrancemperium » sur un riff apocalyptique et hypnotique composé par Euronymous de Mayhem, peu de temps avant sa mort. Ce riff galvanisant aux allures de Jugement Dernier, servi par des guitares acérées et une batterie déchaînée, nous met ici face à une désolation profonde : le chaos. Il faut dire que, textuellement, ce morceau signe tout de même le retour de l’Empereur des ténèbres sur ses terres… Mais les claviers salvateurs ne tardent pas (cf. 00:57) et nous apaisent instantanément dans un élan incroyablement épique, comme si le chaos n’était en fait qu’un moindre mal, et peut-être même l’issue souhaitable. La suite du morceau, dans un style contradictoire tout à fait propre à Emperor et au Black Symphonique en général, symbolise le conflit acharné entre les forces du mal et l’espoir, comme en témoigne l’alternance fréquente entre riffs horrifiques et interludes rassurants (cf. 01:22 – 02:54). En revanche, à partir de 02:54, l’espoir semble prendre le dessus sur les ténèbres, ce que confirme le decrescendo progressif jusqu’à son triomphe apparent à partir de 03:31 où l’on peut noter l’avènement du chant clair et du clavier. Malheureusement, tout espoir est vain, et la réalité se manifeste à nouveau sous son vrai visage dès 04:22, et encore davantage 15 secondes plus tard dans les blasts sans compromis de Trym et la folie dévastatrice des guitares, comme au début de la chanson.

Il est intéressant de savoir que « Ye Entrancemperium » est un morceau qui se veut particulièrement représentatif de l’esprit de l’album. L’art de la confrontation, de la contradiction, qui faisait tout le charme du premier rejeton, « In the Nightside Eclipse », y est effectivement très présent, ce qui est justement le cas dans l’intégralité des morceaux d’« Anthems to the Welkin at Dusk ». À ce titre, on peut légitimement affirmer que cet opus a deux facettes distinctes, mais étrangement liées par leur antagonisme…

D’un côté, « Anthems to the Welkin at Dusk » est, du début à la fin, un spectacle malsain qui met en scène la violence, la destruction, le mal. La rage inouïe de « Ye Entrancemperium » n’est donc pas un phénomène isolé… Dès 01:46, « Thus Spake The Nightspirit » nous livre un riff hargneux, extrêmement inquiétant ; riff qui n’est en vérité qu’une mise en bouche avant la puissance annihilante d’« Ensorcelled By Khaos » (cf. riff introductif et 04:48) où batterie est synonyme de blasts échevelés et où guitares riment avec folie furieuse. Le rouleau compresseur est toujours en marche quand arrive « The Loss & Curse Of Reverence » avec son départ en trombes et son riff sans pitié à partir de 04:15. « The Acclamation Of Bonds » n’est pas en reste avec son riff terriblement incisif (cf. 03:45), entrecoupé par un petit break avec sons de cloches, comme pour nous annoncer que notre heure a maintenant sonné… Quant à « With Strength I Burn », il marque indubitablement les esprits avec son dynamisme initial non loin de flirter avec le Thrash et sa furie à l’approche de la fin (cf. 5:40).

D’un autre côté, « Anthems to the Welkin at Dusk » n’en est pas moins velours et angélisme… En témoigne évidemment le recours fréquent à un clavier aérien et au chant clair. Comment ne pas évoquer alors la sérénité exprimée dans « Thus Spake The Nightspirit » à partir de 02:58, et ce jusqu’à la fin du morceau ? De même, comment ne pas évoquer cette mélodie salvatrice qui se manifeste à 01:52 dans « Ensorcelled By Khaos », preuve que l’espoir n’a pas été totalement annihilé et que ce dernier résiste encore et toujours aux assauts récurrents des forces du mal ? Notre démarche analytique n’en sera qu’identique pour « The Loss & Curse Of Reverence » avec son passage apaisant qui s’étend de 02:58 à 04:15, et « The Acclamation Of Bonds » avec le voyage spirituel qu’il nous propose à partir de 01:24. Mais le plus intéressant est sans doute « With Strength I Burn » avec les nombreuses envolées lyriques d’Ihsahn entre 01:44 et 03:28, et le passage absolument symphonique dès 03:28 où tous les instruments s’effacent derrière le clavier pour un moment de pure harmonie.

In fine, qui l’emporte, alors ? La colère maléfique ou l’espoir divin ? Conforme à sa démarche - que nous expliciterons précisément ci-après -, l’album ne nous fournit pas de réponse. Ce dernier s’achève en effet sur une mélodie intégralement composée par Samoth, une mélodie à la fois lancinante et spirituelle. Le titre de cet instrumental, « The Wanderer », est sans doute révélateur de cette réalité indécise à laquelle est confronté l’auditeur car cet album n’est finalement qu’une longue errance dans le vaste labyrinthe de l’existence. Avec « Anthems to the Welkin at Dusk », on explore les méandres de la vie et de la mort, dans un état de tension constant entre matériel et immatériel, entre vice et vertu, entre splendeur et décadence. À l’image de son grand frère, « Anthems to the Welkin at Dusk » est donc bel et bien une manifestation conjointe de forces antinomiques, une fusion des contraires.

Et même sans écouter l’album, on pouvait s’y attendre car des indices forts ont été insérés dans le concept, et a fortiori dans la pochette et les paroles. D’abord, interrogeons-nous sur le sens profond du titre en lui-même : « Anthems to the Welkin at Dusk »… Outre sa complexité parfaitement représentative du contenu musical, ce titre rend un hommage contradictoire au bien et au mal. En effet, il ne s’agit pas simplement de rendre hommage au crépuscule et à son étreinte diabolique, mais il s’agit aussi de rendre hommage au cosmos en soulignant la grandeur du firmament, dans tous les sens du terme.

Bien entendu, les paroles ne sont pas en reste et cultivent elles aussi l’art de la contradiction. Voici donc des extraits éloquents, par morceau, pour étayer mon propos : « May the wise moon be my witness, as I swear on my honor, in respect of my pride and darkness itself, that I shall rule by the blackest wisdom. » (cf. « Alsvartr »), « The revelation of ritual death by which I became divine. / Sacrifice of the life I had among the flesh of the light. » (cf. « Ye Entrancemperium »), « Still I scorn the vacant contradiction of life » (cf. « Thus Spake The Nightspirit »), « Love and hate and all in between, I greet them all in ecstasy. » (cf. « Ensorcelled By Khaos »), « Honour. Commended no longer as virtue. / Yet, shalt be extolled by light's demise. » (cf. « The Loss And Curse Of Reverence »), « Vide, ravens caw in Reverence. / Anthems to the Welkin at Dusk. » (cf. « Acclamation Of Bonds »), « Deep Green Dark Chaos. » (cf. « With Strength I Burn »).

Cette dernière citation me permet de faire la transition vers l’étude de la pochette - intégralement tapissée de vert sombre - aussi énigmatique, complexe, symbolique, et surtout contradictoire que tout le reste. Visuellement, la pochette d’« Anthems to the Welkin at Dusk » regorge de détails, à tel point qu’elle en devient difficile à interpréter. On y aperçoit grossièrement une forteresse aux traits maléfiques, ainsi que des anges sur des destriers, pour la plupart d’entre eux. Nous tenons là les deux premières contradictions, croisées, qui plus est… La forteresse, symbolisant la terre ferme, semble effectivement s’élever vers le ciel avec ses hautes tours acérées. À l’inverse, les anges, dignes représentants des cieux, se déplacent avec des chevaux, mammifères terrestres. Quoi de plus ambigu ? Je vous le demande… Toujours est-il que la contradiction va jusque dans la couleur de la pochette, étant entendu que le vert a des significations contradictoires : selon les cultures et les croyances, il peut aussi bien symboliser l’espoir que la mort ou le diable ; thèmes qui, je vous le rappelle, sont exprimés aussi bien en paroles qu’en musique. Ainsi, nul ne pourra nier la cohérence d’ensemble de cet album, d’un point de vue conceptuel. Avant de conclure, j'en profite d'ailleurs pour faire une petite digression intéressante : la pochette d’« Anthems to the Welkin at Dusk » est, en réalité, un montage dont une partie est manifestement tirée d'une illustration réalisée par Gustave Doré pour le célèbre poème épique de John Milton : « Paradise Lost ». Ce poème anglais du XVIIème siècle, au titre évocateur, conte l'histoire de Lucifer, entre victoire et déchéance. Emperor n'a donc pas dévié de sa ligne directrice : Lucifer est toujours la source d'inspiration principale du groupe, et la contradiction inhérente au personnage s'infiltre ipso facto partout.

Finalement, « Anthems to the Welkin at Dusk » est bel et bien un chef-d’œuvre de cette année 1997. Avec cet album, Emperor réalise un nouvel exploit et nous prouve encore une fois qu’il n’est pas impossible de composer une panoplie d’hymnes (le titre l’annonçait…) tous plus transcendants les uns que les autres en jouant sur la fusion des contraires, de la musique au concept. Un monument du Black Symphonique, une sublimation de l’art noir ; voilà ce qu’est cet album.

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ArchEvil - 24 Juin 2011: quelqu'un peut-il m'expliquer le but et les sous-entendus de ce dernier commentaire?
BadaOfBodom - 25 Juin 2011: Aucune idée.
philboss - 25 Juillet 2011: c'est bien simple emperor est le seul groupe de black que j'arrive à écouter,( le black c'est pas du tout mon truc !!) j'adore ce groupe et j'adore cet album !
TheKreator - 30 Juin 2012: Immortal, Taake, Gorgoroth, Impaled Nazarene, Dimmu Borgir et maintenant Emperor. Avec le recul nécéssaire et l'écoute que quelques groupes Black j'ai enfin compris le travail réalisé par Ihsahn et ses compagnons. Anthems est un déclic pour moi. Le titre de génie ne lui est donc pas usurpé, cet album je l'écoute encore et encore et encore...
Et ces claviers placés là où il faut : au service des autres instruments et non pas l'inverse. L'atmosphère épique qui en ressort à chaque titre, la voix furieuse...Tout est travaillé et rien n'est mis de côté, production superbe (pour l'époque et le genre aussi parce que les prod' versions "cave de tchétchénie" que ce soit en 1992 ou en 2012 ça ne m'a jamais plu), j'aurais fait un grand pas dans les sombres sphères du Black Metal...
Allez, la prochaine fois ce sera Darkthrone et Burzum.
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Chronique @ WarMetal

24 Mars 2006
L’orgueil est souvent perçu comme un vilain défaut, mais quand il est accompagné d’un charisme exceptionnel, il procure à la personne un charme irrésistible qui fascine son entourage et neutralise les jugements défavorables. Il en est ainsi de la personnalité musicale d’Emperor...

Emperor qui s’est déjà assuré une place dans le panthéon du black metal grâce à son classique « In the Nightside Eclipse » (1994) fait donc son retour en 1997. Les attentes étaient naturellement importantes mais personne ne savait que la réponse du duo Ihsahn et Samoth allaient dépasser toutes les espérances… et largement.
Mettons-nous déjà d’accord sur un point ; « In the Nightside Eclipse » est certes un classique pour bon nombre de fans du genre (ceux de la première heure notamment), mais il reste tout de même un album assez simple niveau composition, prévisible dans ses structures, monotone et répétitif à certains égards.
Avec « Anthems to the Welkin at Dusk », Emperor nous fait rentrer dans une nouvelle dimension, le duo norvégien réussit ici l’exploit de redéfinir son Black Metal, de lui donner sa forme la plus noble, la plus complète.
« Anthems to the Welkin at Dusk » un album aux structures complexes, aux sonorités recherchées et authentiques, incarne à lui seule, toute la perfection, la grandeur et la majesté de l’art d’Emperor. Les norvégiens nous offrent ici un album légendaire, approchant la perfection…

Al Svartr (The Oath) frise le mur du silence, démarrant doucement, tout doucement, comme soucieux de ne pas troubler notre quiétude ; un arpège doux (à la guitare électrique) vient se mêler à des sons et voix étranges, dans une ambiance psychotique, intimiste, obscure ! Avant que les cris de gloire d’Ihsahn ne jaillissent comme une lumière: O'Nightspirit, I am one with thee, I am the eternal power, I am the Emperor!
Tambours et trompettes débordants de fierté, secondés par un chant divin d'Ihsahn, dessinent une atmosphère mythique, digne des champs de batailles de l'âge médiéval, et nous voilà déjà transportés dans l'empire des dieux norvégiens.

Sans marquer la moindre rupture, la symphonie noire s’enchaine avec Ye Entrancemperium qui démarre en puissance et se veut brutal et ultra rapide, telle une tempête qui balaye tout sur son chemin. Trym se charge de tout démolir avec ses blast beat rapides et ultra-chargés et Ihsahn renforce l'atmosphère sombre avec sa voix Black acharnée. Riffs de guitares malsains très maîtrisés et clavier magistral sont à l'honneur. Les passages en voix clair d'un Ihsahn au sommet ramènent un souffle mélodique ô combien précieux, et indispensable à l'aboutissement de cette merveille. Une leçon d'efficacité !

A cette force dévastatrice succède une symphonie paradoxale, à l’air loufoque mais magistral en même temps : Thus Speak The Night Spirit, qui nous entraîne dans les voies d'une folie charmante dont seul Emperor a le secret. Une marche impériale où le clavier accompagne, dans un rythme mid-tempo, des riffs de guitares loufoques, extravagants ! Mais derrière son aspect vaniteux et farfelu, Thus Speak The Night Spirit cache une secrète maxime de sagesse que la succession des écoutes nous révèle inéluctablement, une récompense qui s’acquiert au prix de la passion et la patience.

Ensorcelled By Khaos, épique à souhait, reprend avec le rythme soutenu et l’atmosphère chargée de Ye Entrancemperium. Le synthé dessine une ambiance nostalgique accompagné d’orchestrations qui le revêtent d'un lyrisme héroïque des plus prononcés, une transition au guitare puis on bascule vers une deuxième partie qui propose une atmosphère plus posée, mais ne manque pas de souligner cet aspect lyrique avec une guitare au son imitant une marche de chevaliers ponctué par une mélodie envoutante au violon (au synthé évidemment), une voix claire toujours aussi admirable s’alterne avec une voix Black subtile !
Sur les pas d'une guitare conquérante et d'un clavier magistral, un Trym monstre dans les passages intenses se charge de clore cette 3ème merveille sous un chaos total, pour ouvrir les voies à un grand classique de l'art noir...

De par son pouvoir expressif surréel, The Loss And Curse of Reverence constitue une épopée dans l’histoire du Black Metal ; Cette introduction aux guitares ensorcelantes que vient épouser une voix cruelle d’Ihsahn, Ces orchestrations magiques et fracassantes, hantées par une angoisse inexplicable et oscillant entre une touche romantique admirable et la sensation d’une traversée du néant, ce passage épique moyenâgeux au juste milieu relaté par les riffs d’une guitare au son si authentique, cette intervention solennelle d’Ihsahn teintée d’un pessimisme moqueur et profond, ciselé d’une mélodie envoûtante aux violons...et enfin cette introduction qui revient en guise de conclusion, annonçant un éternel retour qu'Ihsahn n’omit pas de signaler : Again... and again... and again...

Après de telles prouesses à quoi s’attendre encore ?

La marche impériale continue sous une pluie de notes que la guitare distille dans un ordre complétement anarchique, mais minutieusement étudié, les faisant fondre dans des lignes mélodiques d'une beauté inouïe que le splendide The Acclamation of Bonds accueille fièrement en son sein. Des riffs de guitares de toute beauté et des accompagnements magistrales au clavier avec un air de folie font la force de cette galette. With Strength I Burn quant à lui, fait partie des meilleurs morceaux du groupe grâce notamment à la performance de Ihsahn aux vocaux, un excellent chant en voix claire accompagné d’un clavier sublime et la cerise sur le gâteau c’est bien évidemment le solo de Samoth qui termine ce chef d’œuvre en beauté.

La conclusion est assurée avec The Wanderer, un outro digne de la marque de fabrique Emperor.

Anthems to the Welkin at Dusk est donc un défi relevé, un album qui a fait de Emperor la référence absolue de la scène black metal et qui a consacré le groupe au sommet du metal scandinave.

Sur Anthems to the Welkin at Dusk, Emperor s'empare du Black Metal, le façonne à sa manière, le fait vêtir de sa classe impériale et lui donne toutes ses lettres de noblesses...puis le laissa s'échapper fier et orgueilleux, pour quelque temps... le temps de se retrouver orphelin de cette touche divine.

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Metalder - 08 Avril 2011: "Quand il atteint sa totale grandeur, Je reconnais ma belle visiteuse : C'est elle! noire et pourtant lumineuse" Baudelaire

l'album de black metal par excélence...
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Chronique @ blackpsychoz

10 Août 2007
Personne n'oserait renier le talent de Emperor. Personne n'oserait enlever ses lettres de noblesse à ce groupe précurseur d'un black metal teinté d'une nappe de symphonie. Le talent de Ihsahn et son génie de musicalité ont réussi à faire vivre ce groupe pendant 10 ans. On pourrait dire que Emperor vit encore aujourd'hui de part ses reformations exceptionnelles, mais plus de la même manière. Ce grand groupe a été le géniteur d'un metal cru et malgré tout symphonique et par dessus tout géniteur d'une scène qui ne fait que grossir au fil des années, sans pour autant que celle-ci arrive à produire le même art que Emperor.

Anthems to the Welkin at Dusk est un symbole majeur dans le paysage du black. En 1994, ces gamins avait déjà créé un chef d'œuvre en livrant In the Nightside Eclipse, considéré comme un des meilleurs albums black de tous les temps. Je dit ces gamins car il n'avait même pas 20 ans à l'époque. On pourrait en dire autant pour Anthems, que l'on a à faire ici à un gros pavé. Sorti en 1997, on s'aperçoit que l'oeuvre est plus mûre et plus réfléchie que son prédécesseur, n'enlevant rien pour autant au charme de In The Nigthside Eclipse. Mais nos oreilles ne nous trahissent pas pour autant, et il n'y a pas besoin d'avoir fait l'ENA pour s'apercevoir que Anthems to the Welkin at Dusk bénéficie d'une meilleure qualité d'enregistrement que leur premier album. Du coup, on perçoit bien mieux les guitares et les harmonies qui décorent l'arrière plan malgré une batterie toujours aussi saccadée ; une batterie typiquement black mais recette Emperor. On observe surtout un gros changement au niveau de la voix de Ihsahn, moins criarde et moins "necro" que par le passé.

Anthems débute sur une intro aux arpèges magnifiques, une hymne nocturne aux forêts norvégiennes, montant en intensité au fil des minutes avant que la bataille ne soit annoncé par les cuivres et percussions imposant de leur puissance. On est désormais propulsé dans une dimension médiévale, au coeur d'une armée guerrière ravageuse qui prend l'assaut du royaume de "l'empereur". Et c'est Ye Entrancempirium qui lance cet assaut dans cette forteresse où la bataille fait rage pendant les 40 minutes de ce disque où les riffs rapides et accrocheurs et les cavalcades rythmiques vont s'enchaîner, parsemés de clavier attribuant à cet art une beauté mystique. L'outro clôture avec émotion l'album avec un riff électrique d'un magnifique frissonnant, refermant les portes de ce royaume dévasté où désormais planent les âmes funèbres des guerriers tombés.

Emperor prouve qu'il veut régner en maître sur les sommets de la musique occulte, imposant un album à l'intensité et aux émotions aussi grandioses qu'est le charisme de ce groupe. Alors pas étonnant que les norvégiens jouent en majorité certains titres de cet album et ceux de son prédécesseur en live. Anthems to the Welkin at Dusk s'inscrit en légende au panthéon de la musique extrême.

A écouter : forcément, j'oserais dire tout l'album en boucle, mais en particulier les pièces maîtresses que son Ye Entrancempirium, Loss And Curse Of Reverance ou encore Thus Spake The Nightspirit.

Note : 20/20

Extrait de mon blog death-and-black.skyblog.com

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furaxyn - 10 Mai 2012: La pensée de ce jeudi : l'Empereur se doit de régner en maître, de terrasser ses rivaux et de laisser ses vassaux se repaître du butin, de même qu'Il doit les laisser se quereller entre eux pour des questions de territoires, d'ascendance, de chasses gardées. Les adeptes se doivent d'être respectueux envers leur souverain impérial, que son règne soit éternel ou bref. Que damnés soient ceux qui osent le critiquer ou se rebeller contre lui.
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Commentaire @ Svartolycka

26 Mai 2004
Personnellement, « Anthems To The Welkins At Dusk » est une véritable œuvre d’art indémodable qui fait partie du panthéon black-métallique. Irremplaçable, cet album contient un souffle épique magistral où surnage l’ombre d’un romantisme initiatique des plus fort. Reprenant l’instrumentalisation première du black mais la poussant à son paroxysme : ses guitares aux sons quasi-spatiaux, cette batterie branchée sur 300 bpm (et pas près de s’en décoller), ces vocaux criards ainsi qu’une production volontairement rachitique (et encore cela se discute), le groupe trouve sa voie au travers de morceaux à la structure complexe jouant sur le contraste des claviers grandiloquents face au déchaînement brutal et supersonique des instruments. Ce qui résulte d’une homogénéité à des morceaux, musicalement surchargés, semblant contradictoires mais joués avec une intelligence et un travail énorme d’écriture vous collant le derche au fauteuil le plus proche. Je trouve que par rapport à son prédécesseur (non moins talentueux…) Cette démarche du contraste prend ici toute sa majesté, aidée par des compositeurs de talents, l’album prend son envol lors de passages expressivement forts et magiques où chaque note transpire une mélodie salvatrice surnageant au milieu de textes poétiques et d’un savoir rare. Chacun de ces huit titres est comparable à des statues prises dans le déchaînement des éléments naturels par un rictus morbide et spirituel ne prenant aucune prise sur le temps. Album atmosphérique et mystique, les petits chenapans d’Emperor ont réalisé leur chef-d’œuvre qui reste (et restera) une pierre d’angle du style. À genoux, pauvres de nous ! !

Svartolycka

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blackpsychoz - 14 Août 2007: une chronique courte mais plus qu'efficace!
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Commentaire @ kildengaard

22 Juin 2005
Il est des groupes trop évidemment au-dessus du lot qu'ils se démarquent tout de suite, d'autant qu'ils défrichent une vaste contrée où les oreilles n'ont pas encore mis les pieds.

Emperor fait partie de ceux-là, et ce Anthems to the Welkin at Dusk est un aboutissement musical certain pour eux, et pour le black en général.

L'intro nous emmène déjà dans un univers bien particulier, et le début du morceau "Ya Entrance empirium" avec son mythique "I am The Emperor !" nous permet de nous dire que l'on risque d'assister à un bang sonore plus que maîtrisé.

Les riffs sont aiguisés avec une lame de glaive, les ambiances sont tout droit sorti d'une grotte enfouie sous un glacier, le chant et une concoction de haine et d'incitation à la bataille, la batterie est une machine de guerre qui semble ne jamais s'arrêter...

Le seul petit hic à tout cela ne vient donc pas ni des textes, ni de la musique, ni même de la pochette qui est d'ailleurs aussi très travaillée, mais de la production.

En effet, on a parfois l'impression que tous les arrangements se confondent dans le reste de la musique et qu'il est donc difficile de pouvoir extraire certains passages de tel ou tel instrument.

Malgré tout, cet album reste assez incontournable dans l'écoute d'une personne qui aime le black.

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