« Il vaut mieux viser la perfection et la manquer que viser la médiocrité et l’atteindre »
Francis Blanche
Pourquoi ? Comment ce groupe autrefois capable de si grandes choses a-t-il pu en arriver à un stade aussi déplorable dans sa musique ?
Dark Moor, pour ceux qui ne connaîtraient pas, est un groupe de
Power metal Espagnol à tendance symphonique, qui a fait ses preuves par le passé avec certains albums devenus des classiques du genre, comme
Tarot ou encore le très symphonique
Autumnal. Pourtant
Ancestral Romance annonçait l’arrivée d’une orientation plus facile d’accès dans la musique des ibériques. Mais la qualité d’écriture était intacte et la magie des mélodies enchanteresses de ce groupe, encore présentes. Cette tendance de faire une musique plus facile d’accès se confirmera sur
Ars Musica qui montrait le groupe sous son jour le plus médiocre. Les mélodies étaient dans la majorité sirupeuses, dégoulinantes de niaiserie et disons-le clairement, souvent de très mauvais gout (écoutez It Is My Way ou encore Gara
And Jonay pour vous rendre compte…). C’est alors qu’en 2015, sorti de nulle part, on entend parler d’un nouvel album qui s’intitulera
Project X, dont le concept évolue autour de la vie extraterrestre. Ce concept est relativement inattendu de la part de ce groupe qui aurai pu tenter de se racheter, avec un album original qui pourrait redonner un coup de neuf à leur musique. Il n’en sera rien. Disons-le clairement et ce, avec la plus grande objectivité, le groupe, avec
Project X, sors son plus mauvais album à ce jour.
Malgré tous les défauts que l’on pouvait trouver au précédent album, au moins il conservait une part de l’identité du groupe. Ici, le groupe creuse un peu plus sa propre tombe. Pourtant, le début n’est pas si mauvais. L’introduction est moderne, électronique et plutôt bien foutue. Le début d’
Abduction qui enchaîne laisse présager le meilleur avec une orchestration bien puissante et mise en avant. Mais le couperet tombe au bout d’une vingtaine de secondes ou débute le couplet qui est d’une médiocrité sans nom. On croirait entendre une version du pauvre de Breathe d’
Edguy avec, en plus, des sons de claviers d’un mauvais gout encore peut être inédit dans le genre. Le refrain tentera à peine de rattraper le coup avec le retour des orchestrations du thème, mais il est déjà trop tard pour sauver ce morceau.
Et vous voulez savoir le pire dans cette histoire ?
Abduction est le meilleur morceau de l’album (ou le moins mauvais). Car, par la suite, il faudra faire avec un
Beyond The Stars d’une immondice sans précédent auquel les claviers du premier titre viennent se rajouter à des chœurs « Queenesques » cheapos qui sont d’une lourdeur hallucinante. Pourtant le début du morceau encore une fois laissait présager peut être d’une jolie petite ballade. Mais le drame arrive bien vite. Et c’est l’un des problèmes avec cet album. Le groupe arrive à créer parfois des ambiances intéressantes en début de morceau pour créer un développement souvent gâché par des mélodies dégoulinantes de mièvreries. Ah, et on retiendra bien sur le solo de guitare qui se permet tranquillement de repomper exactement la même grille d’accords que Don’t Stop Me Now de Queen. Et puis comment passer sous silence le dégueulasse Gabriel qui pour le coup nous fait croire à un groupe d’amateurs qui voulait sortir un petit album pour s’amuser. Je vous rappelle qu’on a affaire ici a des professionnels qui ont tout de même 20 ans d’ancienneté et qui il n’y a pas si longtemps, sortaient encore de très bons albums. Je laisserai le clip en fin de chronique pour vous faire une idée (vous ne tiendrez pas 30 secondes avant soit, d’éclater de rire, ou de pleurer, ou les deux…).
On parlait de Queen tiens. Eh bien, reparlons-en pour Bon Voyage. Non seulement il utilise les mêmes types de sucreries d’It Is My Way sur l’album précédent. Mais en plus de ça, on se tape la totale. A savoir, Les chœurs de merde, les claviers de merde, un « Hey Guitar !!!!! » avant le solo qui vous fera sentir la gêne (vous savez, cette gêne qu’on ressent quand un clodo est à fond sur ce qu’il joue dans le métro alors qu’il joue une musique souvent médiocre et que personne le regarde. C’est a peu de choses près exactement ce que j’ai ressenti à ce moment précis), et enfin ce côté positif et entraînant qui vous rappellera encore une fois le fameux Don’t Stop Me Now de Queen (putain mais il y avait un greatest hits qui traînait dans le studio ou quoi ? ). Que dire de plus… Ah oui. Le groupe tente en vain de se rattraper avec un There’s Something In The Skies long de 8 minutes qui est une sorte d’hybride low cost de Bohemian
Rhapsody et de Ce Rêve Bleu du Disney, Aladdin… Grosse ambiance !
Donc comment conclure ? Cet album est vraiment mauvais. On croirai presque a une mauvaise plaisanterie a ce stade, mais hélas, nous ne sommes pas le 1er Avril.
Dark Moor est un groupe qui n’est plus que l’ombre de lui-même. On a ici affaire a une entité vide, creuse, sans âme, sans personnalité, de mauvais gout, qui est digne des pires heures de la variété française. Seule la production sauve peut être un petit peu plus l’ensemble. Mais bon… le mal est fait.
Dark Moor est un groupe qui fait aujourd’hui peine à voir, et à en voir leur nombre de vues sur YouTube, on est en droit de croire que leur album a fait un bide monumental. Ils ont coulé leur propre navire alors que la mer était calme il y a encore 5 ans. Mais je pense malgré tout qu’il vaut l’écoute juste afin de se faire une idée de ce qu’est réellement un mauvais album. A ce disque, j’attribuerai 4 points inclus, 1 pour l’intro, 1 pour le début de
Abduction et 2 pour la production. Pour le reste c’est un 0 pointé. Il n’y a plus rien à sauver. Circulez. Il n’y a rien à voir…
Project X un album à éviter!
Même si je n'aurai pas mieux dit en qualifiant cet album d'énorme bouse, je n'envisage pas de les lâcher (maso? peut-être). J'ai envie de croire à une prise de conscience, et espérer qu'ils ne trouvent pas une pelle en route pour creuser plus bas..
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