Ahhh
Agalloch !Groupe totalement unique. Certains pourraient faire le parallèle avec
Empyrium, Wood of Ypres voir
Uaral mais ce ne serait qu'une assimilation par goût et non par style.
Il n'y a aucune équivalence pour ce groupe, il a une touche unique et nous vient des Etats-Unis ! Oui, c'est un des groupes qui à la première écoute nous fera dire "tiens, ça c'est du pure norvegian trve spirit of the woods" même pas !
Deux albums ont retenu l'attention du public,
Ashes Against the Grain, pur bijou, et
The Mantle, certes excellent, un de mes albums préférés, mais qui bizarrement a fait énormément plus de bruit que ce
Pale Folklore. C'est étrange, car il le précède, et pourtant il est plus proche de
Ashes Against the Grain que de n'importe quoi d'autre.
Commençons donc par les similitudes avec
Ashes, pour ceux qui aiment énormément
Agalloch mais qui ne se sont pas forcement penchés sur cet album.
Déjà, au niveau de la formation des titres, nous avons là aussi une piste divisée en 3, She Painted
Fire Across the Skyline ( I II et III) et l'album se compose de 8 titres, il y a une certaine symétrie avec
Ashes, qui personnellement ne me laisse pas indifférent.
Puis, la couleur de l'album, pas forcement la couleur de la pochette (qui représente pourtant bien l'esprit, mais plutôt la couleur de l'esprit de l'album on vas dire).
Avec
The Mantle, on a un album blanc, on est en hiver tout le long de l'album. Ici, avec
Pale Folklore, nous avons encore en commun cette couleur de transition, la fin de l'hiver, un paysage froid certes, mais qui tend vers des couleurs jaune orangé de lever de soleil, de fonte des glaces, des notes plus colorées, moins monodiques. Car oui, là ou dans
The Mantle tous les titres se suivent, se tiennent, sont dans le même esprit, dans
Pale Folklore, il y a là une vraie étendue musicale, des changements notables de sons, sans jamais choquer cela dit.
Passons donc maintenant (après la spatialisation de l'album dans la discographie d'
Agalloch, après avoir montré en quoi il a influencé la suite de la discographie) à l'album en lui-même.
Nous commençons donc l'album par la piste divisée en 3, She Painted
Fire Across the Skyline. La voix, toujours lente, telle un vent soufflant sur les pistes (la première piste commençant par un sample de vent, d'ailleurs, comme à leur habitude), des passages acoustiques mêlés de passages mélodiques à la guitare, une voix féminine de type opéra assez grave (alto), les deux premières parties sont assez similaires dans l'esprit, la deuxième étant plus courte et se finissant très calmement. Nous arrivons sur la part 3, avec un peu plus de distorsion, et là, la voix prend un timbre très rare (voire unique, il ne me semble pas avoir entendu ça ailleurs dans
Agalloch), une voix assez agressive, parlée. Je pense qu'il est assez important de lire les paroles à cette partie, rien que pour comprendre un peu la portée de la chanson, comprendre que c'est une vraie histoire qu'ils nous racontent sur ces trois chapitres:
"I saw the nightfall...
It called to me like a river of shadows
It sang to me with the cries of a thousand ravens that blackened the sky as they
took flight
and sank the
Sol "
Le final de cette chanson reprend le thème de la I, sans la voix féminine derrière et finit avec une petite mélodie simple au piano.
Tous les morceaux de l'album ont des liens très forts entre eux, toujours la même mélancolie. Contrairement aux autres albums, on retrouve plusieurs fois des voix féminines qui sont ma foi bien intégrées. Nous avons par ci par là des accents épiques, notamment dans l'intro de "The Misshappen Steed", des caisses claires qui claquent, des samples forestiers omniprésents, prenant le rôle d'interludes pour que le tout ne soit pas trop chargé, des pauses, des instants pour respirer. Un autre aspect de leur musique, ce sont les solos, qui agissent tel le soleil sur la neige, ils réchauffent l'ensemble de la musique. Là n'est point démonstration de talent, non, il s'agit juste de donner la couleur de l'album ; oui, le paradoxe est omniprésent dans cet album : neige/soleil, beauté/mélancolie (bien que ceux-ci vont régulièrement de paire) et même sur un plan plus technique, une confrontation permanente entre guitares électriques et acoustiques.
Une piste qui représente bien l'album, c'est "The
Melancholy Spirit". Le titre parle de lui même, toujours ce vent dans les arbres (si vous connaissez le groupe
Sculptured, vous remarquerez la même technique de guitare utilisée à 3:15, perso j'adore). Cette chanson commence lentement, s'accélère, puis se radoucit pour finir dans une mélodie absolument SOMPTUEUSE aux claviers (si je ne m'empêchait pas de le faire, presque tout le texte serait en majuscule tellement ce groupe m'impressionne à chaque fois) une mélodie extrêmement triste. Cette piste s'inscrit parfaitement dans l'album ; seulement, un virage plus sombre par rapport au reste de l'album me fait dire qu'elle est très annonciatrice de
The Mantle, c'est la fin du voyage dans le soleil, on repart vers le brouillard, vers l'esprit beaucoup plus hivernal, elle fait pour moi office de transition entre les deux albums.
Un MUST HAVE de
Agalloch ! Si vous aimez ce groupe et que vous n'avez pas pris le temps d'écouter attentivement cet album, tendez vos doigts, recevez votre coup de règle et allez acheter ce cd. A conseiller en priorité aux fans de "
Ashes Against the Grain", je sais je me répète, mais c'est important.
Bref, le groupe dont je ne me lasse jamais!
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