Ashes Against the Grain

Liste des groupes Dark Metal Agalloch Ashes Against the Grain
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18/20
Nom du groupe Agalloch
Nom de l'album Ashes Against the Grain
Type Album
Date de parution 08 Août 2006
Style MusicalDark Metal
Membres possèdant cet album271

Tracklist

1. Limbs 09:51
2. Falling Snow 09:39
3. This White Mountain on Which You Will Die 01:39
4. Fire Above, Ice Below 10:29
5. Not Unlike the Waves 09:16
6. Our Fortress Is Burning… I 05:26
7. Our Fortress Is Burning… II - Bloodbirds 06:21
8. Our Fortress Is Burning… III - The Grain 07:10
Bonustrack (Limited Edition)
9. Scars of the Shattered Sky (Our Fortress Has Burned to the Ground) 19:38
Total playing time 1:19:29

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Agalloch


Chronique @ Astyan

21 Juillet 2008
Ashes Against the Grain.

C’est sous ce nom adapté à l’identité Doom/Dark Metal de la formation de Portland que nous revient Agalloch pour son dernier album, sorti le 8 août 2006 sous le label The End Records. Depuis, le groupe a également fourni à une fan-base avide un magnifique EP, sobrement intitulé « The White » en complément et suite logique du précédent, « The Grey ». Il s’est d’ailleurs arraché sur eBay à des prix parfois exorbitants.

Revenons tout d’abord sur l’univers singulier de ce quatuor, tour à tour classé sous la bannière du Dark, Doom ou encore du Folk Metal, et caractérisé par des sonorités toujours fortement teintées de mélancolie, le tout enrobé d’une ambiance résolument torturée. Les parties saturées sont souvent émaillées de mélodies aux accents médiévaux à la guitare sèche, une alternance qui se retrouve dans le chant, qui oscille entre râles, grondements et voix claire (quand les paroles ne sont pas simplement chuchotées).

La symbolique du groupe s’inspire fortement de la désolation hivernale et de la nature, sous la forme sinistre qu’elle revêt au cœur du froid. Le nom « Agalloch » provient d’ailleurs de la dénomination latine d’un bois résineux, le bois d’Agar (qui sert notamment au tantrisme et constitue le bois d’encens le plus raffiné, le plus pur valant plus cher que son poids en or pour l’anecdote). N’ayant jamais été un groupe de scène et clamant ouvertement préférer l’écriture en studio, les ambiances dépeintes dans de nombreux morceaux étant souvent moins prenantes en live, il convient donc de profiter de chaque titre comme il est et d’en apprécier toute la subtilité à la lueur d’un morne feu de camp, au milieu d’une clairière recouverte de neige immaculée (vous aurez saisi l’esprit).

C’est entouré de cette aura mystique, toujours magnifiquement entretenue et appréciée des fans, qu’Agalloch propose son troisième album au sens propre du terme, après "The Mantle" en 2002. Ce qui saute aux oreilles à la première écoute, c’est le changement relatif du son comparé à ce dernier, qui mettait l’accent sur les guitares acoustiques là où "Ashes Against the Grain" installe des sonorités plus saturées. L’orientation légèrement plus Metal ne renie pas pour autant les riffs de sèche sobrement intercalés entre deux plages de lead guitar laconique, accompagnée des râles caractéristiques de John Haughm au chant.

L’intro planante de "Limbs" ouvre sur une guitare saturée, lourde et lancinante, accompagnée d’un double lead au clavier et guitare (le premier s’estompant par la suite, mais on le retrouve plus loin), menant ensuite à une partie acoustique tout à fait dans le ton du groupe. L’atmosphère est immédiatement posée lorsque John entame le couplet d’une voix torturée, avant un break total à la sèche qui débouche sur les plaintes finales d’un titre définitivement puissant. "Falling Snow" suit directement sur un schéma similaire, nourrissant l’identité plus énergique de l’album par rapport à son prédécesseur, et on en est déjà à quasiment 20 minutes d’écoute. Après un interlude conceptuel pavé de sensations de vide et de sons atmosphériques, les deux titres suivants respectent la trame plus rapide et saturée, entrecoupée de parties acoustiques de l’ensemble, sans jamais se départir d’une originalité affirmée et d’une grande richesse musicale.

On apprécie ou non, mais Agalloch possède un son unique qu’il ne trahit pas une seconde, sans pour autant refuser d’expérimenter, comme le prouvent les trois titres qui viennent conclure l’album, une fresque sinistrement nommée « Our Fortress is Burning » et s’étalant sur cinq, six puis sept minutes. Après une introduction Folk résolument dark medieval, le second chapitre, intitulé Bloodbirds, propose une atmosphère saisissante de sobriété et de complexité à la fois, de désolation suggérée, trahissant un talent artistique indéniable. Le chant rageur de John Haughm, venant conclure le morceau, parvient à transmettre une souffrance presque agonisante. Pas de doute, ça vient des tripes, et c’est exactement là où ça prend l’auditeur. Le dernier chapitre est entièrement expérimental et ne compte que des sonorités grésillantes et lancinantes, pour un final difficilement accessible mais parvenant encore une fois avec brio à instaurer une atmosphère unique.

A noter un bonus track de 19 minutes sur l’édition limitée vinyle (1000 exemplaires), ajoutant une suite au trio de musiques clôturant l’album : « Scars of the Shattered Sky (Our Fortress Has Burned to the Ground) ». Quand Agalloch inclut un titre additionnel, ils ne font pas les choses à moitié.

Alors, quel verdict pour cette troisième réalisation studio du groupe américain ?

Vous l’aurez compris, ne serait-ce que du côté de mon avis biaisé de fan, l’enthousiasme est de mise. Sur un plan plus objectif (en espérant y parvenir), Agalloch est une singularité musicale assumée, mais pourtant saisissable et appréciable par n’importe quel fan de Metal sensible à tout excellent travail musical de recherche et d’ambiance. Oui, la désolation est portée en étendard durant toute la durée de l’album, mais cela ne signifie absolument pas qu’il faut être dépressif ou suicidaire pour aimer (il est toutefois déconseillé de l’être avant d’y exposer ses oreilles, haha). La relative inaccessibilité du groupe éclate en mille morceaux à partir du moment où l’on parvient à entrer dans son atmosphère particulière, ce que je conseillerais à tout amateur de Metal n’étant pas borné aux riffs violents ou aux grondements inhumains. Etant fan de Death Metal Progressif notamment, je trouve chez Agalloch une expérience musicale tout à fait différente de mes écoutes habituelles, et pourtant tout aussi appréciable. Du grand Art, qui mérite à mon avis une écoute impérative (même par simple curiosité).

--

“Tip the cup, feed the fire.” (Agalloch, The Mantle, A Desolation Song)

5 Commentaires

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Atmosfear - 21 Mai 2010: Excellente chronique, Astyan, et quel album, en effet !
Ce qui me frappe chez ce groupe, au delà de tout ce qui a été fort bien dit, c'est aussi la multiplicité d'influences, pas toujours(pardon..) perceptibles par ceux qui n'écoutent "que" du métal, ou pire, qu'un seul courant du métal...Par exemple peu de gens parlent de l'influence de groupes du genre Post-Rock (évidente dans "Limbs" par exemple), un peu plus de celle d'ULVER, et je vois même du Katatonia dans "Falling Snow", etc... et bien sûr pas mal de Rock Indépendant (pas trop le temps de faire le tour), et dieu sait ce qu'ils nous réservent encore...J'attends le nouvel album avec impatience !
orionzeden - 19 Juillet 2012: C'est très certainement un magnifique album et je trouve que cette chronique le reflète tout à fait bien.
Icare - 02 Octobre 2012: Merci pour ton commentaire Atmosfear, je me demandais si j'étais le seul à avoir l'impression d'écouter un superbe album de post rock en me plongeant dans Limbs et Falling Snow... Cette influence me parait beaucoup plus évidente sur cet opus que les nombreuses étiquettes hétéroclites que l'on accole souvent au groupe (black/doom/dark)...
Vrael - 27 Fevrier 2014: En lisant ta (superbe) chro, je me suis dit que c'est pas loin de ce que j'aurai écrit sur les deux premiers albums d'Opeth. C'est ce qui a attisé ma curiosité, et j'ai pas été déçu de la reco. Depuis, leur discographie est dans mes priorités d'acquisitions.
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Chronique @ math4803

13 Novembre 2014

Ashes against the grain, un album encore plus abouti que The Mantle...

Agalloch, formation des Etats-Unis sort leur troisième album studio Ashes Against the Grain en 2006. Comment dire... 2006 était pour moi une super année musicale ! Agalloch aura prit quatre longues années et en voilà le résultat...

Avec ce Ashes Against the Grain, les nord-américains décident de réaffirmer leur style et leur appartenance indéniable au Dark Metal Folklorique.
Pour moi, "Ashes Against the Grain" est un peu un mélange entre la noirceur de "Pale Folklore" et la froideur de "The Mantle", un album entre folk, musique atmosphérique et dark metal, tout simplement magnifique. De plus, il est rare qu'un groupe sorte autant d'émotions sur un seul et même album. Car la musique d'Agalloch n'a absolument rien de complexe, aussi bien sur le plan technique que du point de vue de la composition.
Agalloch est avant tout un savant mélange entre mélodie, ambiance et voix black. Effectivement, la particularité de ce groupe est de proposer des musicalités diversifiées, entre dark, atmo, ambiant, black et doom, toujours dans un esprit sombre mais esthétique. Ce groupe m'a tout de suite séduit grâce à sa valise musicale extrêmement importante et diversifiée... Agalloch frappe encore et encore un grand coup dans le monde du dark folk avec leurs mélodies envoûtantes, simples et déroutantes. Les musiciens ont encore évolué musicalement depuis The Mantle.

Les compos sont plutôt longues, mais, du haut de ses 60 minutes cet album paraît en réalité bien court. Agalloch a su transporter l'âme de sa musique à travers les années et les styles. Cependant, la mélancolie a également une place importante dans le son du groupe, notamment quand il mélange les voix claires et les voix criardes. Nous pouvons dire que la cause de l'ambiance morose de la musique d'Agalloch est sans doute lié à la formidable osmose entre les musiciens. Absolument rien n’a été laissé au hasard et la richesse des compositions apparaîtra au fur et à mesure des écoutes. Pour moi, les meilleurs morceaux de cet album restent "Not Unlike the Waves" et "Limbs" car Haughm réussit à maîtriser parfaitement son alternance de voix, et le jeu des guitares est juste magique!!

Pour conclure, Agalloch a encore frappé ici un grand coup dans le monde du dark folk avec ses mélodies tout simplement terribles!!! Cet album est tout simplement une petite perle rare, un véritable bijou! A écouter sans modération.

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Commentaire @ Waylander

20 Juillet 2008
Quand on arrive sur la page d'Agalloch, on est d'abord choqué de voir qu'aucun de leur album n'est chroniqué, surtout connaissant le succès qu'ils ont sur la scène metal, succès acquis par l'originalité de leur musique.

Sur cet album, la différence par rapport à "The Mantle", opus ratissant large de part ses influences doom/black/folk voir une teinte de dark, est qu'il utilise moins ces effets folkloriques, ces instruments qui étaient dans l'esprit de "The Mantle" mais qui auraient paru de trop dans "Ashes Against the Grain".
Là, le chant est un poil plus présent et plus varié, comme nous le voyons sur le titre "not unlike the waves" où le chanteur passe par trois styles différents, de la voix claire a un chant black et à des petits hurlements.

Mais l'album reste du Agalloch. Le son de la guitare, les bruitages (comme le vent qu'on entend souffler dans les arbres), le son sec de la caisse claire (un peu plus pointu dans cet album) mais surtout LE timbre de voix qu'on reconnait entre mille... Une vois un peu nasale sur le chant clair et un chant black doux, qui nous promène, on a vraiment l'impression d'être dans une forêt enneigée.

Mettons de côté les chansons qui sont chacune de petites bombes en puissance pour se concentrer sur le titre en trois parties, "Our fortress is burning..." titre qu'il faut écouter d'une traite pour en ressentir la force.

on commence donc par "Our fortress is burning... I" assez simple, un peu démarqué du reste de l'album, avec une outro un poil sombre pour en arriver à "Our fortress is burning... II Bloodbirds"

ALORS LA, ATTENTION, ce morceau est un pur chef d'œuvre, vous risquez tout simplement d'écouter un morceau qui peux vous marquer a vie, c'est pour moi le summum de l'art d'agalloch, c'est une pièce qui me semble inégalable et inégalée. La preuve est que jusqu'à ce jour, je n'ai entendu aucun commentaire négatif sur ce titre. Seulement là, il faut l'écouter pour le comprendre, je ne pourrais pas l'expliquer plus clairement(vous ne verrez pas passer les 6 minutes de la musique).

Puis, on arrive à "Our fortress is burning... III The grain", titre qui reprend le thème du premier chapitre tout en étant assez expérimental. C'est pour moi une musique intéressante, car elle me fait comprendre leur démarche quant à la création du groupe "Nothing" dont 3 de leurs membres viennent d'agalloch.

En résumé, un album de qualité, original, mais avec la touche d'agalloch en plus qui leur permet de ne pas être dans un niveau de moyenne gamme et qui leur permet d'améliorer leur réputation déjà solide, après celle qu'ils avaient acquise avec le fabuleux "The Mantle"


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VikingWarrior - 01 Août 2009: Pareil. Pour moi, le meilleur d'Agalloch est l'ambiance figé et unique de The Mantle .... Pour la trilogie, elle est toute simplement magnifique, mais je trouve que tu ne la décris pas vraiment, Waylander : c'est du pur black atmosphérique, une version instrumentale de 7 minutes où derrière les bruits de flammes on perçoit un morceau unique, magnifique, déchirant, chaotique.
Krokodebil - 07 Mars 2011: Album superbe,mais il ne manque pas un titre ? J'ai un finale de 19 minutes avec "Scars of the shattered sky (our fortress has burned to the ground") moi...
Waylander - 12 Mars 2011: dans la version vinyle, pas la version cd, a moins qu'il existe une autre version cd avec ce titre
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