Our Mortal Remains

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18/20
Nom du groupe Blackbriar
Nom de l'album Our Mortal Remains
Type EP
Date de parution 18 Décembre 2019
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album13

Tracklist

1.
 The Rooster's Crow
 03:52
2.
 Mortal Remains
 04:29
3.
 Beautiful Delirium
 03:46
4.
 Madwoman in the Attic
 04:43
5.
 Until Eternity (Orchestral Version)
 04:12

Durée totale : 21:02

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Blackbriar


Chronique @ ericb4

01 Janvier 2020

De fil en aiguille, l'araignée batave tisse sa toile...

Depuis sa sortie de terre, en 2012, le sextet néerlandais affiche une féconde inspiration doublée d'une détermination difficile à prendre en défaut, essaimant son aura au fur et à mesure de l'évolution de son art et de ses apparitions scéniques. Aussi, les événements se sont enchaînés à une vitesse sidérante et de manière quasi ininterrompue pour le combo batave, se muant dès lors en un redoutable outsider avec lequel ses concurrents ont à composer dès à présent. En effet, le voici de retour dans les studios un an à peine suite à son galvanisant EP « We'd Rather Burn », lui-même succédant à son initial EP « Fractured Fairytales » (2017), prégnant effort lui ayant ouvert l'accès à la scène metal aux Pays-Bas et en Allemagne et permis notamment de partager les planches de cet espace avec Epica, Dark Sarah, Sleeping Romance, Mayan ou encore End Of The Dream.

Au cours d'une année 2019 aussi fructueuse que mouvementée, ponctuée par moult prestations sur la scène metal européenne (Elysée Montmartre (Paris), Turbinenhale (Oberhausen-Reinhausen, Allemagne), Budapest (Hongrie), Openluchttheater Hertme (Hertme, Pays-Bas), TT Festival (Assen, Pays-Bas)...), soldées par des retours le plus souvent favorables, les six natifs d'Assen ont continué à oeuvrer dans l'ombre. Aussi, aux fins d'un travail minutieux en studio, la troupe a concocté et finalisé son troisième EP dénommé « Our Mortal Remains ». Ce modeste opus sera-t-il de nature à confirmer le talent pressenti à la lumière de ses deux premiers mouvements, permettant alors au collectif d'asseoir son ascension dans un registre metal des plus éclectiques ?

Pour rappel, interpellé tant par les prestations scéniques que par le potentiel du groupe, le producteur néerlandais Joost van den Broek (connu pour avoir oeuvré auprès de Epica, Ayreon, Xandria, After Forever...) assura le mastering tout comme le mixage de la précédente galette. Une patte experte à nouveau sollicitée par la troupe sur le présent méfait, permettant aux 21 minutes de cette auto-production de bénéficier d'un enregistrement d'excellente facture et d'un mixage parfaitement équilibré entre instrumentation et lignes de chant, et de ne concéder que fort peu de sonorités résiduelles. Une ingénierie du son plutôt soignée, susceptible d'assurer une optimale mise en valeur de chacune des cinq compositions de la rondelle. Dans ce dessein, signe d'une logistique bien rodée, les rôles demeurent bien définis, les musiques étant le plus souvent le fruit des talents conjugués de Bart Winters (guitare), Robin Koezen (guitare), René Boxem (batterie), Frank Akkerman (basse) et Ruben Wijga (claviers). Quant aux paroles et mélodies, elles relèvent exclusivement de Zora Cock, frontwoman aux fluides et claires patines, à la confluence entre Jennifer Haben (Beyond The Black), Charlotte Wessels (Delain), Kate Bush et Tori Amos.

Si Blackbriar continue d'officier dans un metal alternatif à la fois enjoué, envoûtant, un brin évanescent, harmonisant metal atmosphérique, symphonique gothique et rock mélodique, l'actuel message musical nous rapprocherait davantage de Beyond The Black, Xandria, Delain et Sirenia que de Lacuna Coil ou Autumn. Il semble donc que le virage symphonique prenne aujourd'hui le pas sur la coloration atmosphérique gothique antérieurement dominante. S'il ne s'est pas encore totalement affranchi de l'empreinte par trop sclérosante de ses maîtres inspirateurs, l'escadron néerlandais demeure fidèle à certains de ses fondamentaux stylistiques tout en ayant pris soin de revisiter ses gammes, proposant dès lors un panel de portées renouvelées, à la charge émotionnelle désormais plus difficile à endiguer. Mais entrons plutôt dans le cockpit pour un petit survol au-dessus du plancher des vaches...

Comme il nous y avait accoutumés, le combo batave trouve sans mal les clés pour nous assigner à résidence. Ce qu'il prouve à l'aune de ce set de compositions à la cadence volontiers mesurée. Aussi, le tympan sera-t-il aspiré d'un battement de cils par les vibes exhalant de « The Rooster's Crow », mid tempo d'obédience metal symphonique à mi-chemin entre Delain et Beyond The Black. Doté de couplets délicieusement aériens relayés chacun d'un refrain catchy, le vibrant manifeste nous octroie parallèlement de sinueuses rampes synthétiques et d'insoupçonnées montées en puissance du corps orchestral. A la sirène, eu égard à ses cristallines inflexions, de contribuer à magnifier l'entraînante ritournelle ; une pénétrante offrande jouant dans la catégorie des hits en puissance que l'on ne quittera qu'avec l'indicible espoir d'y revenir aussitôt l'ultime mesure envolée. Tout aussi magnétiques, le mid tempo symphonique progressif « Mortal Remains » et l'engageant mid/up tempo « Madwoman in the Attic », quant à eux, jouissent d'arrangements instrumentaux de fort bon aloi et de lignes mélodiques d'une précision d'orfèvre et des plus charismatiques, nous menant dès lors, dans un cas comme dans l'autre, en d'oniriques contrées. Mais nos acolytes auraient encore quelques tours dans leur manche en réserve...

Quand la formation néerlandaise nous immerge au cœur d'intimistes espaces, elle nous adresse ses mots bleus les plus sensibles, générant, de fait, une émotion bien difficile à éluder pour l'aficionado du genre. D'une part, au carrefour entre Delain, Sirenia et Xandria, le félin « Beautiful Delirium » revêt l'aspect d'une ensorcelante ballade progressive, romantique jusqu'au bout des ongles, glissant sur une enveloppante sente mélodique et réservant de subtiles variations rythmiques. Transcendé par les limpides et néanmoins puissantes volutes de la maîtresse de cérémonie, la belle s'autorisant, en prime, à tutoyer les notes les plus haut perchées avec une confondante aisance, l'instant privilégié trouve le sésame pour nous faire plier l'échine sans avoir à forcer le trait. Assurément l'une des pépites de la menue rondelle... On ne pourra davantage passer sous silence « Until Eternity », mid/up tempo extrait de « Fractured Fairytales », ici mué en une profonde, soyeuse et frissonnante ballade atmosphérico-symphonique, mise en habits de lumière par les fluides et caressantes modulations d'une déesse que l'on croirait alors touchée par la grâce. Une version des plus inattendues, apte à transfigurer l'originale, sans pour autant en dénaturer sa teneur mélodique, ajoutant même un soupçon d'originalité à une œuvre racée et pétrie d'élégance.

A l'issue de notre parcours, un doux sentiment de plénitude nous gagne, le combo batave ayant sculpté ses accords au point de les rendre incitatifs à l'adhésion, et ce, tout en offrant quelques digressions auxquelles on ne s'attendait pas et que l'on ne saurait esquiver sans éprouver de tenaces regrets. Plus mature que ses aînées sur les plans atmosphérique et mélodique, la sensible et menue rondelle oriente volontiers son regard vers des horizons symphoniques, une perspective qui sied bien à nos acolytes et qui, assurément, touchera un pavillon déjà sensibilisé aux travaux de leurs maîtres inspirateurs.

Pour espérer l'emporter plus largement, il lui faudra se détacher encore de l'empreinte de ses sources, gagner ainsi en autonomie et se démarquer de ses homologues, toujours plus nombreux à se bousculer au portillon. Quoi qu'il en soit, à ce stade d'évolution du projet, la formation amorce un réel décollage, la chrysalide s'étant alors muée en un jeune et vaillant papillon dont la pérennité dépendra de sa capacité à nous surprendre sans nous désarçonner, à fluidifier ses harmoniques tout en leur conférant une touche d'originalité qui, précisément, saura les singulariser. Peut-être à l'aune d'un album full length ?...

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