A Thousand Little Deaths

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17/20
Nom du groupe Blackbriar
Nom de l'album A Thousand Little Deaths
Type Album
Date de parution 22 Août 2025
Labels Nuclear Blast
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1.
 Bluebeard’s Chamber
 04:46
2.
 The Hermit and the Lover
 04:34
3.
 The Fossilized Widow
 04:05
4.
 My Lonely Crusade
 03:41
5.
 Floriography
 04:07
6.
 The Catastrophe That Is Us
 03:51
7.
 A Last Sigh of Bliss
 03:47
8.
 Green Light Across the Bay
 04:29
9.
 I Buried Us
 04:12
10.
 Harpy
 04:33

Durée totale : 42:05

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Blackbriar


Chronique @ ericb4

29 Août 2025

Un troisième mouvement à la fois rayonnant, ensorcelant et pétri d'élégance...

Nous ayant laissés sur le souvenir ému d'un second album full length aussi étincelant que pénétrant, du nom de « A Dark Euphony », en 2023, on pouvait légitimement subodorer que l'aventure de l'expérimenté combo néerlandais se poursuivrait. Pari gagné ! Mû par un vent d'inspiration renouvelé, le prolifique collectif réalisera quelque six singles (« Moonflower » et « Floriography » en 2024 ; « I Buried Us », « The Fossilized Widow », « Harpy » et « A Last Sigh of Bliss » en 2025), dont cinq seront retenus parmi les dix titres qu'affiche son troisième et présent effort de longue durée, « A Thousand Little Deaths », signé, comme son prédécesseur, chez l'éminent label allemand Nuclear Blast. Ce faisant, les 42 optimales minutes du ruban auditif de la galette permettront-elles au sextet batave, 13 ans suite à sa fondation, à Assen, de porter l'estocade, au point de rejoindre dès lors le cercle très fermé des valeurs de référence de la foisonnante arène metal symphonique à chant féminin ?

Dans cette nouvelle escapade, nous embarque l'équipage du précédent effort au grand complet, à savoir : Zora Cock, auteure à la fine plume, mélodiste à l'inspiration féconde et chanteuse aux angéliques inflexions (au confluent de Jennifer Haben (Beyond The Black), Charlotte Wessels (ex-Delain), Kate Bush et de Tori Amos) ; Robin Koezen et Bart Winters aux guitares ; Siebe Sol Sijpkens (ex-Phantom Elite) à la basse ; René Boxem (ex-Dianne) à la batterie ; Ruben Wijga aux claviers. Avec le concours, pour l'occasion, de l'émérite flûtiste Jeroen Goossens (guest chez Ayreon, Epica, Xandria, Dianne...), le groupe ainsi constitué nous immerge au sein d'un élan rock'n'metal mélodico-symphonique gothique aux colorations opératique, cinématique et progressif, dans la lignée atmosphérique de son devancier. Un mouvement à la fois enjoué, solaire et enivrant se dessine, dont les sources d'inspiration sont, là encore, à chercher dans le patrimoine compositionnel de Xandria, Beyond The Black, Delain et Sirenia, la touche personnelle en sus.

Réputée pour la qualité conférée à la production de chacune de ses offrandes, la troupe n'aura pas dérogé à sa règle. Une fois encore, la production d'ensemble et le mixage comme les arrangements ont été confiés à Joost van den Broek (fin claviériste (Star One, ex-After Forever...) et prolifique producteur/ingénieur du son (connu pour avoir oeuvré auprès d' Epica, Ayreon, Xandria, After Forever...)), quand le mastering, lui, relève à nouveau de la patte experte de Darius van Helfteren (Mayan, Revamp, Nemesea, Ex Libris, Autumn...). En émane une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut – évacuant de fait toute sonorité parasite – un mix bien ajusté et une belle profondeur de champ acoustique ; une ingénierie du son plutôt soignée qui a pour corolaire une technicité instrumentale aguerrie mais nullement ostentatoire, des mélodies finement esquissées et des plus enveloppantes, sans omettre la signature vocale aisément identifiable d'une interprète bien habitée. Mais montons sans plus attendre à bord du navire, en quête de quelque îlot d'enchantement...


Se plaisant à varier leurs séquences rythmiques à l'envi, nos six compères trouvent à nouveau et sans mal les clés pour nous assigner à résidence. Ce que révèle, en premier lieu, le ''xandrien'' mid/up tempo « The Hermit and the Lover » au regard de ses sémillants arpèges d'accords et de ses enchaînements intra-piste ultra sécurisés. Dans cette énergie, les polyrythmiques et ''delainiens'' « A Last Sigh of Bliss » et « I Buried Us », quant à eux, happeront le tympan du chaland eu égard à la soudaineté des grisantes montées en régime de leur corps orchestral et à leur mélodicité toute de fines nuances cousue, où semblent danser les ensorcelantes patines de la princesse. On ne pourra, enfin, que difficilement esquiver l'énigmatique et entraînant « Green Light Across the Bay » à la lumière de variations atmosphériques des plus subtiles et de l'infinie délicatesse de ses harmonies ; dans le sillage du précédent effort, ce hit en puissance ne se quittera qu'à regret.

Au moment où il en vient à desserrer un tantinet la bride, le combo parvient non moins à nous aspirer dans la tourmente. Ce à quoi nous sensibilise, tout d'abord, « Bluebeard’s Chamber », mid tempo aux riffs crochetés à mi-chemin entre Delain et Beyond The Black ; pourvu d'arrangements orchestraux aux petits oignons, de gammes pianistiques tout en délicatesse, et de couplets finement sculptés, relayés chacun d'un refrain immersif à souhait mis en exergue par les cristallines impulsions de la sirène, le ''tubesque'' méfait poussera assurément à une remise en selle sitôt la chute finale amorcée. Dans cette dynamique, on ne saurait davantage éluder ni le théâtralisant et ''delainien'' mid tempo syncopé « The Fossilized Widow » – tant pour la richesse de ses harmonies que pour le volet lyrique entretenu par les poignantes oscillations de la déesse – ni l'aérien « Harpy » sous l'impact de ses truculentes séquences d'accords et de la flûte gracile de Jeroen Goossens.

Au moment où ils nous mènent en de plus apaisantes contrées, nos acolytes en profitent pour nous adresser leurs mots les plus sensibles, une fois encore. Ce qu'illustre notamment « My Lonely Crusade », chavirante ballade atmosphérique aux riffs émoussés, que n'auraient sans doute reniée ni Xandria ni Delain. Mis en habits de soie par les magnétiques ondulations de la maîtresse de cérémonie, couplets délicatement échafaudés et fondants refrains glisseront avec célérité dans nos tympans alanguis. On ne saurait davantage se soustraire aux vibes enchanteresses jaillissant des entrailles de la power ballade «  Floriography » ; glissant le long d'une radieuse rivière mélodique sur laquelle se greffent les fluides modulations de la belle et se chargeant graduellement en émotion au fil de sa progression, l'instant privilégié fera plier l'échine à plus d'une âme rétive. Et comment, enfin, ne pas se sentir porté par l'infiltrant cheminement d'harmoniques que la soyeuse ballade « The Catastrophe That Is Us » nous invite à suivre ?


Arrivés au terme d'un voyage à la fois volontiers palpitant, des plus engageants, un brin romantique, d'aucuns parmi les férus de metal symphonique gothique à chant féminin pourront ressentir l'irrépressible envie de remettre le couvert dès l'ultime mesure de la galette envolée. Un poil moins fougueux et surtout moins diversifié que son aîné en matière d'ambiance, ce nouvel effort compense partiellement ces carences par un lyrisme plus frissonnant, des séquences d'accords un zeste plus étoffées et par des mélodies plus finement ciselées, qu'encensent les célestes volutes de la frontwoman.

Un effort aussi racé et délicat qu'empreint d'un petit supplément d'âme se dessine ; autant d'arguments développés par la troupe lui permettant de se jouer d'exercices de style quelque peu stéréotypés, instrumentaux, fresques et autres duos se faisant toujours attendre. Bref, un troisième mouvement à la fois rayonnant, ensorcelant et pétri d'élégance, et pourvu d'une production coulée dans le bronze, permettant dès lors au collectif batave de conforter sa position parmi les valeurs confirmées – à défaut de valeurs de référence – de cet espace metal. Affaire à suivre, donc...

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