A Dark Euphony

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15/20
Nom du groupe Blackbriar
Nom de l'album A Dark Euphony
Type Album
Date de parution 29 Septembre 2023
Labels Nuclear Blast
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1.
 An Unwelcome Guest
 04:10
2.
 Far Distant Land
 04:38
3.
 Spirit of Forgetfulness
 03:51
4.
 Bloody Footprints in the Snow
 05:11
5.
 The Evergreen and the Weeping Tree
 04:56
6.
 Cicada
 04:32
7.
 My Soul's Demise
 04:25
8.
 We Make Mist
 04:36
9.
 Thumbelina
 04:24
10.
 Forever and a Day
 04:58
11.
 Crimson Faces
 03:41

Durée totale : 49:22

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Blackbriar


Chronique @ ericb4

02 Octobre 2023

Une seconde gemme étincelante sculptée par la formation néerlandaise...

Que de chemin parcouru par le combo néerlandais depuis sa fondation, en 2012, à Assen... Affichant aujourd'hui la bagatelle de trois EP (le prégnant « Fractured Fairytales », en 2017, suivi, un an plus tard, du galvanisant « We'd Rather Burn », auquel succédera, en 2019, l'envoûtant « Our Mortal Remains »), couronnés d'un saisissant premier album full length répondant au nom de « The Cause of Shipwreck », méfaits auxquels s'ajoutent moult singles, assortis, pour la plupart, d'un clip vidéo, le groupe dispose dès lors d'un solide background studio. Une impressionnante panoplie que le groupe complétera d'un capital live qui, au fil de son évolution, s'est considérablement étoffé ; en témoignent leurs louables prestations sur les scènes néerlandaise et allemande, pour l'essentiel, de 2021 à nos jours. D'aucuns pouvaient dès lors subodorer que le sextet batave n'allait pas s'arrêter en si bon chemin. Pari gagné !

Voici donc nos acolytes remis sur les rails, à la lumière d'un second opus de longue durée dénommé « A Dark Euphony », signé, lui, chez le puissant label allemand Nuclear Blast. Indice révélateur d'une plus sérieuse détermination à en découdre encore de la part de nos six belligérants ! A l'aune de son prédécesseur, ce second méfait jouit à son tour d'une plume alerte et de mélodies des plus envoûtantes, œuvre de Zora Cock, chanteuse aux fluides et cristallines inflexions, à la confluence de Jennifer Haben (Beyond The Black), Charlotte Wessels (ex-Delain), Kate Bush et de Tori Amos. Les 11 pistes de cette offrande témoignent également d'une instrumentation à la technicité plus maîtrisée aujourd'hui qu'hier, cosignée : René Boxem à la batterie ; Siebe Sol Sijpkens, en remplacement de Frank Akkerman, à la basse ; Ruben Wijga aux claviers ; Bart Winters et Robin Koezen aux guitares. De cette étroite collaboration émane un propos rock'n'metal symphonique gothique aux relents opératique, cinématique et progressif, l'éloignant toujours davantage d'un paysage de notes autrefois calqué sur ceux de Lacuna Coil et d' Autumn ; dans la lignée de son devancier, les sources d'influence seraient alors à chercher du côté de Beyond The Black, Delain, Xandria, voire Sirenia, la touche personnelle en prime.

Côté production, et comme on ne change pas une équipe qui gagne, la troupe a à nouveau requis la patte experte de Joost van den Broek (fin claviériste (Star One, ex-After Forever...) et prolifique producteur/ingénieur du son (connu pour avoir oeuvré auprès d' Epica, Ayreon, Xandria, After Forever...)), et ce, tant pour les arrangements et le mixage que pour la production d'ensemble des 49 minutes que compte ce message musical, ainsi que celle du propriétaire du Amsterdam Mastering, Darius van Helfteren (Mayan, Revamp, Nemesea, Ex Libris, Autumn...), pour son mastering. Aussi, le fringant manifeste ne concède-t-il pas l'ombre d'une sonorité résiduelle tout offrant une saisissante profondeur de champ acoustique, sans omettre un mixage équilibrant lignes de chant et instrumentation à parités égales. Il ne nous reste plus qu'à lever l'ancre pour une croisière en eaux limpides mais à la profonde agitation, que l'on espère secrètement ponctuée de terres d'abondance...


Lorsque le rythme de ses frappes se fait vif, le combo parvient alors, et sans ambages, à nous assigner à résidence. Ainsi, la magie opérera dès les premières mesures échappées de « An Unwelcome Guest », entraînant up tempo aux riffs épais adossés à une frondeuse rythmique, dans la droite lignée atmosphérique du précédent effort. S'écoulant au fil d'un infiltrant cheminement d'harmoniques qu'empruntent les célestes impulsions d'une sirène que l'on croirait alors touchée par la grâce, et faisant montre d'arrangements finement sculptés, le chavirant mouvement poussera assurément à y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité. Dans une même énergie, eu égard à une sente mélodique des plus enveloppantes et à la soudaineté de ses accélérations, le vitaminé « Thumbelina » n'aura pas tari d'armes efficaces pour asseoir sa défense, et, surtout, pour nous aspirer dans la tourmente.

En venant parfois à varier ses phases rythmiques à l'envi, le sextet trouve là encore matière à nous retenir plus que de raison. Ce qu'atteste, d'une part, le mid/up tempo « Spirit of Forgetfulness » au regard de ses enchaînements intra piste ultra sécurisés et de sa mélodicité toute de fines nuances cousue. Mise en exergue par les troublantes ondulations de la princesse et nous gratifiant de grisantes montées en régime de son corps orchestral, cette pièce symphonico-progressive serait à placer parmi les hits en puissance, que l'on ne quittera qu'à regret. Cela étant, le chaland ne se verra pas moins immergé au cœur d'un tourbillon de saveurs exquises sous le joug des sémillantes variations atmosphériques dont se pare le polyrythmique « We Make Mist » ; un altier et romanesque méfait qui, à l'aune de ses sensuelles étreintes, laissera à n'en pas douter quelques traces indélébiles dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon. Mais le magicien aurait encore d'autres tours dans sa manche, et des meilleurs...

Quand la cadence du convoi instrumental se fait un tantinet plus mesurée, le tympan du chaland ne sera guère moins happé par les enchanteresses séries de notes essaimées par nos six corsaires dans leur sillage. Aussi, c'est d'un battement de cils que le refrain catchy jaillissant des entrailles du mid tempo « Bloody Footprints in the Snow » se jouera de toute tentative de résistance à son assimilation ; une véritable pièce d'orfèvre aux accords judicieusement échafaudés et des plus immersifs, où les graciles circonvolutions oratoires de la belle font mouche où qu'elles se meuvent. Sur un même modus operandi, l'opératique « Crimson Faces » nous retiendra non seulement à la lumière d'harmonies finement sculptées et des plus chatoyantes mais aussi au regard d'un pont techniciste bien amené, que vient balayer une insoupçonnée reprise sur la crête d'un refrain que l'on entonnerait à tue-tête. Et comment ne pas se sentir porté par le seyant paysage de notes dont se nourrit « Cicada », ''tubesque'' mid tempo aux riffs crochetés et faisant montre d'une ligne mélodique d'une confondante fluidité et des plus magnétiques ?

Dans cette dynamique, nos acolytes ont, par ailleurs, veillé à diversifier leurs ambiances, Bien leur en a pris. Si la patte metal symphonique du groupe interpellera à n'en pas douter l'aficionado du genre, ce dernier ne se verra guère moins interpellé par l'inattendue fibre folk émanant du mid tempo « Far Distant Land » ; à mi-chemin entre Elane et Leaves' Eyes, la frissonnante plage folk symphonique glisse le long d'une radieuse rivière mélodique sur laquelle se greffent les angéliques volutes de la déesse. Pétri d'élégance et fortement chargé en émotion à la fois, l'instant privilégié fera plier l'échine à plus d'une âme rétive.

Et comme ils nous y avaient accoutumés, à l'aune de leurs espaces tamisés, nos compères savent se muer en de véritables bourreaux des cœurs en bataille, nous livrant par là même leurs mots bleus les plus sensibles. Ce qu'illustrent, en premier lieu, « The Evergreen and the Weeping Tree » et « Forever and a Day », somptueuses ballade progressives, romantiques jusqu'au bout des ongles, et mises en habits de soie par des gammes pianistiques d'une infinie délicatesse. Encensées par les subtiles et caressantes modulations de la maîtresse de cérémonie, laissant transparaître un fin legato à la lead guitare corrélativement à une graduelle densification du dispositif instrumental, et se chargeant en émotion au fil de leur progression, ces deux tendres aubades raviront le fan de moments intimistes. Difficile également de contenir la petite larme cherchant à perler sur la joue sous l'impact des hypnotiques arpèges d'accords exhalant de la ballade progressive « My Soul's Demise » ; une touchante offrande relevée à la fois par les notes les plus haut perchées dispensées par une interprète bien habitée et par un fringant solo de guitare décoché à mi-morceau. Chapeau bas.


Au final, la troupe nous livre une œuvre éminemment rayonnante, un tantinet pulsionnelle, un brin racée et d'une grande sensibilité, dans la veine de son illustre devancier, le truculent « The Cause of Shipwreck ». Octroyant également de subtils et poignants harmoniques, inscrivant dans sa trame des sillons mélodiques d'une redoutable efficacité et magnifié tant par le gracile filet de voix que par les angéliques oscillations de la diva, ce set de compositions poussera à y revenir dès l'ultime note évanouie.

D'aucuns, pour se sustenter, auraient probablement espéré un propos plus diversifié en matière d'exercices de style, instrumentaux, fresques et autres duos manquant ici à l'appel. De relatives carences que pourraient compenser une ingénierie du son rutilante, une technicité instrumentale plus affûtée aujourd'hui qu'hier, l'absence de tout bémol susceptible de ternir l'attention du chaland, mais aussi et surtout l'affranchissement de l'empreinte de leurs maîtres inspirateurs. Affichant désormais une identité artistique stable, le projet à ce stade-là de son évolution serait à même de porter le sextet batave parmi les valeurs confirmées du metal symphonique à chant féminin. Bref, une seconde gemme étincelante sculptée par la formation néerlandaise...


Note : 16,5/20

1 Commentaire

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Meretseger - 16 Octobre 2023:

Far Distant Land a sa place juste après Mother heart sur l'album de Within Temptation du même nom ! Quel nostalgie, on dirait exactement la même chose !
Ca m'a fait écouter l'album, j'avoue que je n'y trouve rien d'original donc, et je n'ai pas tes connaissances en metal symphonique, pour le coup tout ce que j'entends c'est ce (très) vieux within passé au shaker, sans la poussière (quand même !)
Très dur de noter cet album, c'est un zéro pointé sur l'originalité vu que je n'y entends que WT. Mais facile 16/20 pour le plaisir d'écoute vu que justement j'entends un super WT.
Ce serait pour les fans de mother earth et the silent force en résumé, avec peut-être une pointe de prog dans le shaker ! (un sympho tout à fait ma came donc)

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